
4' j 3 . , - E
pièce intitulée : Arlequin Chancelier ; on fit auffi contre
là même pièce, une fatyre intitulée: Brioché Chancelier.
M. de MaUçieu avoit remplacé M. d’Agueffeau
père du chancelier r & IVL dé Fieubet, tous deux
confeillers d’état, dans l’emploi de chef dos confeils
de M. lé-duc du Maine. Il étoit auffi chanc.lier de
k-fouveraineté de Dombes. L’efprit même des affaires
ne s’étoit pas refufé à lui.-
Madame de Staal dit que les décifions de M. de
Matthieu, avoient à*la cour de Sceaux, la même infaillibilité
que celles de Pythagore parmi -lès difciples; que
les difputes les plus échauffées s’y terminoient- au moment
que quelqu’un prononçoit c- il Fa dit.
En 16^9 ,r il fut; ehoifi pour enfeigner les mathé matiques
a-M le duc de Bourgogne; il les avoit déjà
enfeignées à Madame la ducheffe du Maine , qui ,
comme nous bavons dit, auroit voulu-tout lavoir, &
vouloit au moins lavoir de tout-. Il engagea M: le duc
de Bourgogne à écrire de fa main le réiultat de chaque
leçon, & ces leçons-écrites par. le prince pendant le
cours de quatre ans -, ont formé un corps fuivi &
complet que M. de Boiflière , bibliothécaire de M. le
duc du Maine, fit imprimer en 1715-, fous le titre
iFElémcnts’de Géométrie de Monfèigneur le duc de Bourgogne.
Au renouvellement de l’Académie dés--Seien ces» en
1699 , M. de Matthieu fut un des honoraires. Il faifoit
dans fa maifon de Châtenay près de Sceaux •, des
obfervations aftronomiques , qu’il communiquoit à
l’Académie des Sciences. En 1701 , il fut-reçu !à
l’Académie Françoilè.
i En 1 7 1 8 ,-il fut mis à-la Baftilîe r ainfique Madame
*e Staal, alors Müe. de Launai, pour la part qu’ ils pourvoient
avoir eue àia conjuration du prince de Gellamare ,
comme confeils ou comme agents de MI le duc &
fur-tout de Madame la ducheffe du- Maine, -qui furent
suffi emprifonnés eux-mêmes à- ce fa jet. Il paroît-que
M. deMaléfieu fut-le plus ^en danger. On parla-de le
transférer de la Baffille dans une prifbnordinaire, & de
kii faire faire fbn procès; Il fut mis en liberté -; & continua
- do vivre, moitié à Châtenay, moitié à Sceaux,--
Il mourut' lé 4 -mars 172.7. Il avoit. époufé à vingt-1
trois ans Françoife Faudelle de Favereffe-, quoique
amoureux, dit M. de Fontenelle , il avoit fait un bon
mariage , ce mariage fut conftamment heureux
pendant cinquante - quatre ans. Il a -laiffé trois fils &
deux filles.
b^ALFILLASTRE , ( Jacques - Charles - Louis )
( Hiß. Litt. mod. ) auteur du poëme de Nàrciffe dans
Fifie de Vénus , fut poëté, bon poète ,,-mâis uniquement
poète ; ,6t il vécut & mourut dans la paif-
.vreté. Né en 173 z. Mort en-1767.
MALHERBE y ( François de > (Hiß. -Litt, mod.)
Enfin Malherbe vint"-,
dff Boiléau: Lès héritiers de Malherbe ontffak dè cet
hénvftiche l’infcription dont ils ont orné la ftatue de
Malherbe. Ça grand- poète étoit né à Caën en 1556,
fcus-le régime -de Heari U. I f mourut à Parisen 162$., *
M A L
fous lé' règne de Louis XIII, ayant vu fix rois. B
avoit été gentilhomme ordinaire de Ja chambre fous
Henri IV. On a donné chez Barbon en 1764.6c 1776,
deux très-bonnes éditions de Malherbe, d’àprès-celle que
M. Le Febvre de Saint-Marc avoit donnée chez le
même Barbou en 1:757. Les poëfies de Malherbe y
font rangées par ordre chronologique ; c’eft de tout
point l’ordre le plus naturel ; par - là, le leéleur eff en
état de comparer Malherbe avec lui-même, & dé
fuivre les progrès & lç's vieffitudes de-fou génie. En
effet, il y a bien loin du poème, des larmes de faint
Pierre, à l’Ode au Roi Louis XIII partant pour l’exy
pédiuon de La Rochelle. Lorfque Malherbe fit la première
pièce, il étoit-bien jeune •; lorfqu’il fit la fécondé^
il étoit bien vieux , du moins pour un poète ; il avoit
foixante & douze ans ; il fe- glorifie dans ce dernier
ouvrage, d’avoir confervéTe feu dé fes premières'
années ; c’ eft-là qu’il dit :
Je fais vaincu du temps, je cède à fes outrages-';;'
Mon efprit feulement exempt de fa rigueur,
A de quoi témoigner en fes derniers ouvrages'> >
Sa'première, vigueur.--
Quant au premier ouvrage, Malherbe le défavoue erî;
quelque forte, non comme n’étant pas de lui, mais ’
comme en étant indigne; c’eft de cette pièce que 1%
P- Bouhoursa dit -défi un ouvrage de'jeunejfe , mais -
de la jeuneffe de Malherbe , comme Longin avoit dit
de l’Odyftee y'c’efi un ouvrage de vieille [fe , mais de
la vieillejfe d’Homère.- Ge pcërne des larmes dé faint?*
Pierre eft une maüvaife imitation d’un mauvais modèle
; il eft imité d’un ouvrager italien, qui a pour
titré : Lagrime di fanto Pictro deF fignor Luigi Tanfillo.
Le Tanfilleauteur de-ce poëme, étoit un genti'F-
hommé napolitain., mort en 1569. On trouve darfs
la traduction faite par Malherbe y plus de concctù\.
plus de pointes, plus d’hyperboles & généralement
plus'de mauvais goût que dans fés autres'ouvrages qui*
font à-pèû-près du même temps.
Les'trois pièces 'de M'dlherbe auxquelles nousdon'-
neriOnsia préfétencô, font h Qonfolation à M. du
Perrïer, qu’il fit en 1599 , à-quarante-cinq ans, âgé
ou uh- goût'déjà exerce fe joirît à-un génie encore
ardent; l'épitaphe diï duc d’Orléans en 1611 , oti •
après que ce prince a" iiti - même expefé les avau •
tages dé la-grandeur & de la naiffance dont il éto&~
environné , jl ajoute: ’
Je fuis poudre toutefois ,
Tant la parque a.-fait fes lois
Egales -& nécoftaires ! -
Rien ne m’en a fa parer.;/
Apprenez ; âmes vulgaires ,
A} mourir'fans murmurer L *
Et-enfin-la paraphrafé d’une partie du pfeaume 145,^ :
N’efperonsplu$, mo'name, aux promeffes dumonde^
&Ci»
ouvrage dont on ignore la date, ~
M A L
Ôn trouve dans ces dernières éditions de Barbou-,
ßne lettre'que Malherbe adrelTa an roi Loui’s X L I ,
à l’occafion de la mort de ion fils, tué en duel en
1627- Ce fait que le fils •' de Malherbe, a été'tué en
duel , fe trouve dans_ l’intitifé de lac lettre. & dans’a
vie de Malherbe , platée àia tête de fas oeuvres ; mais'
dans la lettre même dans quelques autres pièçes
Malherbe afiiire que fon fils a été afiàftiné , lk il en
demande, juftice au roi’. , .. _
u Cette perte , dit Balzac , le toucha bien fenu-
>j" blement ; ie le voyois tous■■ les jours dans le fort
v de fon afff.ftion , & je lé v V agité'de plüfieurs
w penfées différentes. Il iongea une fois a; fe battre
j} contre celui qui avoit tué fon fils; 6L comme nous
j) lui repréfentâmes , M. de Porchères d Âroaùd^ &
jj moi, qu’il y avoit trop de difproportion de fon âge
j) de foixante-douze ar.s* à celui d’un homme qui n’en
h avoit que vingt-cinq ' cefl^à caufe dé cela , que je
h veux me battre, dit-il. Ne vôye^-vous pas que je ne
h hasarde quun denier' contre une ptftole ? h
MALLE, f. m. ( Hiß. de France ) Dans,la baffe lati- '
nité mallus ’y malle eft un vieux mot qui fignifie ajfem-
blée. M. de. Vèrtot s’en eff fervi dans une dijfertation
fur les fermens il filés parmi les francs. On voyoit, dit—
II-, au milieu du. raille ou de l’afff mblée une'hache
d’armes & un boucfîër: ;
Les Francs s’étant jettes dans les Gaules, & rfayant
pas encore de lieu fixe pour leur demeure, câmpoient
dans les champs & s’y affembloient en certains temps
de l’année pour " régler leurs différends1 6i traiter, des
•affaires importantes. Ils appelîèrent cette aflèmbîée
mdllum , du mot nidïïény vfiiv fignifioit parler, d-cu ils
avoient fait maal ^ un diicoiïfs :-•& enfuite on dit mal- '
lare ou ddmàllarey pour ajourner 'adelqu’un à' l’aflem-
biée généra1 e.; Voye^ M. Ducange. [D . 'J . f
MALLEMANS , ( Hiß. Litt. mod. ) Quatre frètes
de ce noni ont .cultivé - les lettrés affez obfaürément.
Le plus connu dés quatre eft un chanoine de fàinte
Opportune , d’abord capitaine de dragons Sc marié,
auteur d’une maüvaife traduction de V'irgile , en profe ;
d’une Hïfloire de la Religion' depuis le- commencement
du monde jufqu a. Fénipire de Jovïen , - 6t- de quelques
autres ouvrages très-médiocres: Mort en-1740',
à '91 ails.
M A L L E T , (Hiß. Litt. mod. ) Deux doétèurs ' en
théologie .de ce nom ,; ont été connus dans les lettres.
L’un, ( Charles docteur de Sorbonne ,, mort en
1680 , a--beaucoup difputé contre M. Arnàuld fur la
. vërfiqn du nouveau Teftarhent de Mons, qùe, Mallet
aftaquoit & qu’Arnauld défenddit. L’abbé Millet pouffait
le zèle julqu’à proferire toute traduétiôn de la bible
en langue vulgaire. Cette opinioh a été foutenue autrefois
par'de zélés Catholiques , contre les Proteftaiits
ôt' enfaite contre les Jahféniftes,'? Elle eft-'aujourd’hui
üftivèrfèllement abandonnée.-'
L’autre , -( Edme ) dpéteur de Navarre ÿ rrïo'rt en'
i bien différent du premier , a travaillé à l’Encyclopédie,
& fon Eloge hiftorique s’y trouve dans
lWertiffement placé à-la tête da» fudème volume.-Il
M A Iétoit
né à Melun en 1713. Il éleva les enfants de
M. de là Live , fermier général, & fut ehoifi par lima',
fon de Rohan , pour élever les jeunes princes db
Gueméne de Montbazon ; niais bientôt le defrr.de fa
rapprocher d<2 fas parents &' de leur être: utile ,, lui
fit accepter en 1744 ', une petite cure auprès; clé
Melun. Les c'or.jtmélures aÿant changé, 1! revint à-
Paris eh 1751; » Éïrnplir au college de Na’./arre, unechaire
de théologie. 11 avoit déjà publié’ en 1745 :, du
fond de fa retraite , fes Principes pour la leElure des
Poètes. Il pu! :>lia e:n 17 5 3 , fes Pnnâipes pour la Icidure
des Orateurs , & fon 'EJfai furies bienféances oratoires.-
Iî avoit entrepris deux grands ouvrages ;Tun étoit
‘ urie Hiftoire géhéràle de toutes nos Guerres , depuis ’
v.. abliffement de la monarchie jufqu a Louis XIV in-
ciiifiycment; l’autre,une Hiftoire du concilede Trenté, *
qu’il vouloir oppofie’r a?cdle de»Fra-Paolo, donnée pat
le P. Le Gourayerr
Les principaux articles*de M. l’abbé Mdlet dans’
' l’Encyclopédie, font les articles Communion , Excom- '
muhïcation , Déïfme , Enfer. '
Un travail forcé occasionna-la maladie dont il mourut
à la fleur de fon» âge-, le 25 feptembre 1755,
C ’étoit un efprit fage , modéré, ami de la paix. Il
.fat neeufé dë janfénifme" par les Mbliniftes, de mo-
lî ni fine pat les Jan(énift-:s,-d’irréligion même par les
ennemis de l'Encyclopédie ;- & cela, fans autre railon '
ni prétexte , linon qu’il travaildiî à" ce diélionnaire ;
M, f évêque de- Mirepoix , (B oy er) qu’on accufede
n’avoir pas toujours écé"juftbliir ùes'matières, le fut à
fon égafd ; il prit connoiffancé de l’accufation , en -
reconnut l’iniufîice, & 'fa crût obligé de dédommager '
l’ac'cüfé.' Il lui donna un cànonicat de Verdun.
MALLEVILLE, (/Claude }(Hifi. -Lin. mod. ) :
A peine dans Gombaut ,-Maihard & Malle ville ;
En peut-on admirer-deux ou trois entre mille, '
.a.dit Boileau., en parlant du fonnet ^ & :on pourrait1’;
ajouter qu’à peine aujourd’hui dahs 'Malleville y' a-t-il- ’
rien qu’ôn puiffe lire.' MalUvïlle remporta le prix far ’
' tous' les faifeurs de foc nets , V oiture à leur tête, parle
“-fonnet’de la -Belle Matineufc, qui' ne fit point feéle ,
ccm'ma“les fonnets- d’Uranie ÔL'de Job, parce que toüâ’'
" les rivaux furent écrâfés, mais qui fit autant de bruit./
« On ne parleroit pas aujourd’hui d’un pareil ouvragé ,
dit M. de Voltaire »/Et en effet, on n’en parle plus ; -
mais* le bon en itoùf genre ,- étoit alors auffi fâre qu’il
'eff devenu commun depuis , & cette rareté du bon '
6c du Beau fafloit paroître tel même ce qui ne T étoit
pas. Mallevïlie fut un des. premiers membres de FÀca- f
demie Frâncoffe' dans"le temps - de"fon inftitution. Il
avoit été facrétaire du. maréchal de Baffompière. Il
Tut rendit de grands ïervïces pendant fa prifon, & en ;
reçut de grands bienfaits/ Il mourut 'feerétafre du foi
--en 1647^
? jM A L L IN C î tR Ô f ( Bernard') ' (H ifi Litt. m d .) ï
doyen de la cathédrale de Munfter, nommé êveque -'
•de Ratzebourg.,' puis élu évêque de Mmden, v o m i f