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vrages de côntroverfe, dont Théodore de Béze sfeft
moqué dans un écrit macaronique , intitulé ; Magifler
‘BenediEtus Pajfaventius. Le même Théodore de Béze
fit-contre le même Z%r , au fojet de fes cruautés,
tmeefpèced’épigramme qui eft toujours affez bonne,
jJuifque les droits de l’humanité y font défendus î
Z%r monté defliw là mule,
Trouve un pourceau demi brûlé ; '
Tout foudain fa bête recule,
Come s’elle en eût appellé.
Enfin tant y fut reculé, r
Que Moniteur Liqet en piquant
Pareillement & quand & quand
Trancha un chemin tout nouveau.-
Vieil pourri au rouge mufeau,
Deshonneur du fiècle ou nous fbmmes ,
Ta bête a pitié d’un pourceau'
Et tu n’as point pitié des hommes.
Ziçet avoit été fait premier préfident en 1529. On lui
ôta fa place en 1550 & ce fut, dit-on, le cardinal
de Lorraine qui la lui fit é.ter, en vengeance de ce
qu’il avoit empêché qu’on ne donnât aux Guifes dans
,1e parlement le titre de princes. On dit qu’à cette occa-
fion il alla s’humilier devant le cardinal de Lorraine &
lui demander pardon à genoux en implorant fa pitié
pour un vieillard qui n’avoit pour tout bien .que'fa
charge. On voit par cet exemple combien il importe
à l’ordrê public que ceux qui font dans de. grandes
places foient riches par euxrmêmes, 6t fur-tout que les
charges Ibient inamovibles. On donna au premier président
L\[ct pour dédommagement, l’abbaye de St.
Vi&or, où il mourut en 1554 âgé de foixantW &
douze ans.
LLACTA-CAMAYU , f. m. ( Hifl'. mod. ) c’eft
ainfi qifon nommoit chez les Péruviens, du temps des
Incas, un officier dont la fonélion étoit de monter fur
une petite tour , afin d’anrioftcer au peuple affemblé
la partie du travail a laquelle il dévbit s’occuper le
jour fuivant. Ce travail avoit pour objet l’agriculture,
les ouvrages publics, la culture des terres du foleil,
de celles des veuves & des orphelins* de celles des
laboureurs, & enfin de l’empereur. ( A . R. )
L L AU TU , £m .{ Hifl. mod. ) c’étcit lé nom qüe
les Péruviens donnoient à une bandelette d un doigt de
largeur, attachée des deux côtés fur les tempes pdr uh
ruban rouge,- qui fervoit de diadème aux Incas ou-mo-
narques du Pérou. ( A . R. )
LLOYD (Guillaume ,) (Hifl. d’Anglet. ) évêque
de Saint-Afaph en ,1680, un des fept évêques anglicans,
qui, ayant hazardéde faire dès repréfenfations ;
a Jacques II fur toutes lés innovations contre la . religion
du pays, furent mis à la tour de Londres. Jacques
Feur fit faire leur procès ; le cri public s’éleva en faveur’ .
de ces évêques avec tant de force qu’on fut obligé de
les abfoudre; toute l’Angleterre en fit des feux de joie,
elle avoit regardé le deftin de la religion & celui de \
îa liberté comme attaches à cette caufe/ Jacques qui ‘
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retenoît toujours fous le drapeau, chofe prelque fans
exemple jufqu’alors en Angleterre, des troupes qu’il
croyoit avoir rendues toutes catholiques, parce qu’il
avoit caffé beaucoup d’officiers & de foldats proteftans,
étant un jour à dîner dans la tente dù lord Feversham
( Durfort, ) général de ces troupes , entendit dans le
camp un bruit extraordinaire; le lord Feversham étant
forti un moment pour voir ce que c’étoit, dit au roi en
rentrant : ce n’eft rien, ce font les foldats qui fe réjouilfent
de la délivrance des fept évêques. Vous appeliez cela
rien ? répliqua le roi avec dépit, Si il tomba dans une
rêverie dont rien ne put le tirer.
. On peut croire que Lloyd & les compagnons prirent
le parti du roi Guillaume & de la princeffe Marie,
fà femme au moment de la révolution ; Lloyd fut fait
aumônier du roi, & transféré fuccefîivement aux lièges
de Coweritry , de Litchfield , de Worcefter. C ’étoit
un prélat favant, fur-tout en chronologie - ; le férus
chronologica olympionicarum dans le Pindare de l’édition
d’Angleterre , eft de lui. 11 a fait aulîi une hiftoire chronologique
de Pythagore, & une description du gouvernement
eccléfiaftique de la Grande-Bretagne & de
l’Irlande , dans les premiers temps de rétablilTement
du Chriftianifme dans ce pays. Mort en 1717 à quatre-
vingt onze ans.
Un autre Lloyd (Nicolas) philologue anglois, mort
en -1680 eft auteur d’un dictionnaire hiflorique, gé graphique
& poëtiq
LOAYSA (Gardas d e ,) (Hifl. cFEfp.l) ce nom
eft peu connu, mais il mérite qu’on le faite connoître ;
c’elf celui de ce dominicain, évêque d’Osma, confeff ur
de Charles-Quint Si un de les prineip&ux confèillers,
qui ouvrit dans le conléil de f empereur l’avis de renvoyer
François I fans rançon , & de faire avec lui une
paix lolide fondée fur la générofité & for la recon-
noiflance; confeil excellent, fi les hcmmes favoient
s’élever jufqu’à une politique fi foblime, c’eft-à-dire,
fi raifonnable & fi utile. Le duc d’Albe rejetta cet avis
comme dévot & chimérique. &-entraîna tout îe confei1.
Dans le même temps le fameux Eralme indiquoit dans
fes écrits ce parti, généreux comme le feul moyen
d’alsûrer la paix. C’etok, dirent dëdaigneufement. les
minières de Charles-.Quint, l’idée d’un bel elprit, fort
belle en morale & for le papier, mais qui ne valoit
rien en politique. Deux.fiècles.de guerre, fuite delà
rigueur du traité de Madrid, 6c.de ^inexécution nécefe
faire de ce traité fi dur, ont prouvé que,c’étoit l’avis du
confeffeur & du bel elprit qu’il auroit fallu foivre. On
a de Loayfa un recueil des conciles d’Elpagne.
LOBEIRA ( Vafqiiez) ( Hifl: ' Litt. ÆEfp. ) portugais
du. 13e. fiècle, palfe en Eipagne pour le premier
auteur du roman d’Amadis de Gaule. •
LOBEL ( Matthieu ) •( Hifl. Litt. mod.) médeciij
& botanifte de Jacques I. roi d’Angleterre, a beaucoup'
éèrit fur la botanique. Né à Lille en 15 38. Mort
à Londres eh 1616.
LOBINEAU ( Gui-Alexis, ) ( Hifl. Litt. mod.?)
dom Lobineau favanf bénédiflin, connu principalement
par fon hiftoire de Bretagne 6c par .les conteftations
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auxquelles-elle donna lie a entre lui 6t fabhé de Vertot
60 l’abbé .des Tuileries ; connu principalement encore
par i’hiiloire de Paris, commencée par dom Felibien T
achevée 6c publiée par dom Lobineau ; on a encore
de ce dernier d’autres ouvrages hilîoriquçs 6c critiques,.
moins importans. Né à Rennes en 1666. Mort
en 1627, à l’abbaye de St. Jagut près St. Malo.
LQBKQVITZ ( Bohuslas.de Haffenftein, baron de )
( Hifl. câAllem. ) gra vd chancelier de Bohême, mort
en 1 çro ^ homme de lettres 6c poète : on a de lui un
recueil de poëfies latines & quelques autres ..ouvrages.
Le prince de LobkjvAtf ( Georges Chrétien ) un
des généraux de l’impératnce-reine de Hongrie, dans
la guerre de 17 4 1 , mort en -173 3 , étoit de la même
famille.
LOBO ( Jérôme, ) jéfuite portugais dont nous avons
une relation curieufe de l’abyflinie où il avoit été millionnaire.
L’abbé le Grand a traduit en françois cette
relation. Le P. Lobo mourut à Conimbreen 1678.
Un.autre Lobo (Rodriguez-François) qui le noya
dans le Tag e, en revenant dans un elquif, d’une
maifon de campagne à Lisbonne., a lailfé des poëfies
efi ;mées. Les Portugais font cas fur-tout de fa comédié
d’Euphrofiifè.
LOCKE ( Jean) Ç Hifl. Litt. mod. ) un des elprits
les plus fages 6c les plus éclairés que l’Angleterre ait
prodsrits. Il eut dans ton pays differentes places qu’il
remplit toutés avec diftinéHon & qu’il remit avec générofité
, quand il crut trouver ou en lui-même ou dans
des çîrconftances étrangères, . quelque obffacle à les
bien remplir; mais c’eft bien moins par les emplois
ou conlèrvés ou quittés, quz Locke elt connu, que par
les ouvrages philofophiques, par Ion effai for l’entendement
humain ; par fon traité du gouvernement civil;
par fes lettres fur la tolérance en matière de religion ;
par fes penfées for l’éducation des enfans, par fon.
chrifiianilme raifonnable , &c. tous ouvrages traduits
tant bien que mal en françois | & pour la plûpart encore
en diverlès autres langues.
On lait qu’il a penfé que Dieu par fa toute-puif-
fance auroit pu rendre la matière penfante , cè qui a
Bielle les "théologiens & beaucoup de métaphyficiens ;
on connoît lés efforts que M. de V okaire a faits pour le
julbfier for cet article.
Il admiroit la philofophie qui régné dans les arts
méchaniques, & il difoit que la connoiflknce de ces
arts renferme plus de viaie philofophie que tous les
Jyffêmes 6c toutes les fpéculations des philofophes.
Il demandoit volontiers des confeiîs à tqut le-monde,
mais il en étoit un peu avare, à l’égard des autres, ayant
remarqué , difoit-ril, que la plupart des hommes, au
lieu de tendre les bras aiex con feiîs, y tendoient les
grffis.
Locke le trouvant un jour clans la fociété des homtnes
de 1 Angleterre les plus fpirituels 6ç les plus inftruits,
les Buckingham, les Halifax , ■ les Ashlei, §tc. on
6 ennuya de la couvorfation & on propôfa de jouèr;
Locke qui n’aimoit pas le jeu, prit- des tablettes pendant
qu 00 jouait 6c fe mit à écrire ; on voulut voir
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ce qu’il avoît écrit, c’étoient les propos des joueurs,
chacun d’eux rit beaucoup de ce qu’il avoit dit, & put
à peine comprendre qu’il l’eût dit '. Voilà, leur dit
Locke, ce que des gens a efpnt deviennent àu jeu.
Un jeune homme que Locke a\ oit beaucoup aimé
Si qu’il- avoit comblé dé bienfaits, finit par le traliir &
le'voler; étant eufoite tombé dans la misère, il eut
recours au bienfaiteur, dont il connoiffoit ! la bonté :
Locke n’étoit nullement implacable, ma’s’ il étoit jufte
ôc n’étoit pas foible ; il n’eut pas la dureté d’aban-
.donner ce ja-me homme dans fa détreffe, mais il n’eut
pas l’imprudence de le rapprocher de lui ; il lui donna
un billet de ceflt piftôles & lui dit : » Je vous pardonne
vos procédés, mais je ne dois pas vous mettre à portée
de me trahir une fécondé fois. Ce léger préfent n’eft
point un hommage rendu à notre ancienne amitié,
c’eft un a£le d’humanité, & tien de plus. L’amitié
une fois outragée eft pour jamais détruite, îeftime
une fois perdue ne fe recouvre plus.
Ces divers traits peuvent fervir à faire connoître le
caractère de Locke, c’étoit un faee dans fa conduite
comme dahs fes écrits. La calomnie ne l’épargna point,
Si ce font les fages qu’elle aime particulièrement à noircir.
Locke étoit fils d’un capitaine, qui avoit fervi dans les
armées parlementaires contre Charles I. C ’étoit un
premier préjugé qu’on avoit contre lui. De plus*;
Locke avoit étéTinftituteur du fils de milord Shaftesbury,
grand chancelier d’Angleterre. Shafterbury n’étoit
pas .digne par fon cara&ère d’être l’ami de Locke,
mais il avoit pris for lui l’afcendant des bienfaits, Sc
tout coeur honnête eft reconnoiffant. Locke fut enveloppé
dans la difgrace de Shaftesbury, 6c quitta les
places, qu’il lui devoit ; il alla voyager. Il parut alors
quelques libelles contre le gouvernement, il avoit
Pair d’un mécontent, on les lui imputa ; les principes
dé Locke ne lui permettoient certainement pas une
-pareille vengeance, il regarda même comme trop au
deffous de lui de s’en jufffier., & fe laifla enlever làns
murmurer une dernière place qui lui reftoit & qu’ii
ne daigna-pas même redemander dans des temps plus
heureux,où fon innocence étoit parfaitement reconnue.
La calomnie, irritée ;par fes mépris, lui porta encore
de plus vives atteintes , on Pacçufk d’être entré dans
le complot du duc de Montmouth, quoiqu’il n’eût
aucunes liaifons avec ce malheureux prince, à qui fon
oncle impitoyable ,Jaçques IL fit trancher la tête ;
Jacques fit redemander Locke aux états-généraux., Si.
Locke qui dans fon ame eftimoit affez peu ce monarcue,
:Sc qui favoit quel empire il donneit à Tes foupçons ,
fut obliger de fe cacher jufcu’à ce que, le temps les
éfit entièrement. diffipés. Il^ne retourna même, en An?
gleterre qu’a la révolution ; il fut au fil agréable. au roi
Guillaume qu’il .-avoit été fojuftemènt lufpeô à fon
prédéc'iffeur, il pbtint de'nouveaux emplois qu’il quitta
-ainfi qye la ville de Londres, en 1-700,. pour vivre dans
la retraite, chez le chevalier ; Marsham fon ami, qui
recueillit fes .derniers, foupirs^ eh 17Ö4. Il étoit né à
Wrington près de Briftol en 1632.
LOCKMAN q u LÓCMAN (Hifl. mod.) prç-
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