
"Morï fille s puV.LÜ!. Milton & Baillé font fort mal-
îraite dans leurs .écrits. On a de lui des Sermons qui
attirèrent la foule dans fe temps ; des traités de Contro-
■ verfes;. des Harangues & des. Poèmes latins „un entre
autres , qu’il publia étant en Italie ,. au fnjet d’un
combat naval ,. gagné par les- Vénitiens contre les.
Turcs. La république de Venife lui fitpréfent d’une
chaîne d’or pour cet ouvrage. Alexandre Morus étoit
françois, ne a. Caftres en 161.6, d’un père écoffois \
il mourut à- Paris en 1670..
Il y • a quelques autres favans mais obfçurs „ du
nom de Monts.
MOSCHUS, (Hiß. Litt.anc.') poète buc'olique grec,
étoit contemporain de Théocrite & de Bion.*Il vivoit
comme eux du temps de Ptolemée-Philadelphe „ environ
deux^ fiècles ouom peu plus avant J. G.
• Les poëlies de Molchus &.cle Bion ,. qui font ordinafe
rement imprimées enfemblefont pleines de goût &
de delicateffe,.& plaifentà. ceux même qu’on accufe
M e ne pas allez' fentir le mérite de la -fimplicité des
anciens.
M o s c h u s eft auffi le nom d’un pieux folitaire,
prêtre de Jérufalem, connu par les voyages qu’il entreprit
pour vifiter les monaftères d’Orient & dé l’Egypte
& par un ouvrage intitulé : Le Pré Spirituel qui
a été traduit par M. Arnauld d’Andilly. Ce Mofohus-,
nommé Jean, vivoit , à ce qu’on croit, dans le.7e.
liée le de l’ère chrétienne.
MOSHEIM, ( Jean Laurent ) Hiß: Litt, mod: )
célèbre prédicateur allemand, de l’ancienne famille
des barons de Mosheim. On te regarde comme lè'-
Bourdaloue dé £ Allemagne. Il n’étoit pas moins habile :
littérateur. On a de lui une Hiftoire Éccïéfiaftique
'fous ce titre : Inßitutienes Hißorne Eccleßaflictz, une
hiftoire du malheureux Michel Servet „des differtations
■ favantés fur divers objets littéraires. Il a traduit &
commenté quelques ouvrages de Cudtvoth. fVoye^
cet article. ) Il eft mort vers le milieu dufiècle préfent,
chancelier de l’univerfité de Gottingüe. Il étoit né à
Lubeck en 1694,
MOSQUÉE , f. f. ( Hiß. modr.}. parmi lès .Mahc-
-métans , c’eft un temple deftiné aux exercices de leur
Religion , ce mot vient du mot turc mefehit, qui .
lignifie proprement un temple fait de charpente ,
comme étoient ceux que conftruifirent d’abord les
Mahométans ; ceû delà que les Efpagnols ont fait
mefehita i les Italiens mofeheta , & les François & î'es
Anglois mefquée & mofques. Borel le dérivé du grec
ftcooMS, vitulus, à caufo que dans l’afcoràn il eft beau-
Æo^up parlé de vache ; d’autres le tirent , avec plus
de* raifon, de mafgiad , qui, en langue arabe, fignifie
lieu d'adoration.
Il y a des mofquées royales fondées par les empereurs
, comme la Solimanie , la Muradie, &c. A
Conftantinople il y a des mofquées particulières fondées
par des muphtis -, des vifirs, des' bacliàs y &c.
Les mofquées royales ou jamisf bâties. .par "les fol-
tans , S i qu'on appelle felatyn , d’un nom générique
qui fignifie royal,Aont ordinairement accompagnées
d academies ou grandes écoles bâties-dans leur én-
«inte ou dans leur voifinage • on y- enfêigne les loix
de 1 alcoran, & ceux qui font prépofés à ces académies
fe nomment muderis, & 11’en fortent que pour
remplir des places- de mollaks ou de juges dans les
provinces. Elles font auffi accompagnées d’irnarets ou
hôpitaux pour recevoir les pauvres , les malades ,
les inienfes. Les mofquées royales ont de grands re*
venus en fonds de terre , & les autres à. proportion*
lelon la libéralité de leurs fondateurs.-
On n’apperçoit dans lés- mofquées ni figures ,- ni
images , parce que 1-aieoran les défend expreffément,
mais plufieurs lampes fofpeiidues r & plufieurs petits
dômes foutenus de marbré ou de jafpe ; elles font
quarrees & folidement bâties. A l’entrée eft une
grande cour plantée d’arbres touffus, au milieu de
laquelle & fouvent fous un veftibule efb une fontaine
avec plufreurs-robinets & de petits baffins de marbre
pour Y abdelou ablution.'Cette cour eft: environné®
de cloîtres ou aboutiffent des chambres pour les imans:
oc autres mmiftres de là religion , & même pour
les etuvhaiis & les pauvres paffans. Chaque mofquce
a auffi, fos minarets , d’où les muezins appellent le
peuple a la priere.- Quand les Mufulmans s’y affem—
blent , avant que d’y entrer ils fè lavent le. vifage;
les mains & .l'es pieds..Ils quittent leur diauffure &
entrent enfuite avec modeftie ,. faluent le mirob on
nfohe place air fond de temple & tourné .vers la
Meque: Ils lèvent enfuite dévotement les yeux au
ciel en fe bouchant les oreilles avec les- pouces , &
s’inclinent profondément , par refpeâ pour le lieu
d’oraifon, Enfin- ils fe placent en filénee,- les hommes
dans le bas de la Mofquée , les femmes dans lés
galeries d en haut ou fous- lés portiques extérieurs-;
iarils font tous à genoux fur un-tapis ou fur la- terre
kaifem? trois fois ; de tems-en-tems ils
saiieient fur leurs talons- , & tournent la tête à-
droite & à gauche pour faluer le prophète , ainfi .
que les bons & mauvais anges. L’iman fait à haute
voix la prière que le peuple répété mot pour mot..
Les dômes des mofquées & -les minarets font fur-
montes d’aiguilles- qui portent un croifTant v les Turcs -
ont changé en mofquées plufieurs églifes. ( A-.- R. )
M O T A S S E M ; ( 'Hift. des Califes ) Calife au
neuvième fiècfe d§ lere chrétienne, cinquième de
FHegre Son hiftoire eft d’une fingularké qui paroît
rabuleuie ou du moins très - exagérée ; elle eft toufe
comprife dans- le fumo'm de Huitainier, qui lui fut
donne parce que le nombre huit entre dans toutes-
les époques de fa vie. Il naquit le huitième mois de
1 année , il fut le huitième Calife Abaffide & en tout
de fa racë> iJ raonta fur fe trône l’an de
l l | i P 3 ‘Çiatré cent dix-huit & , fi l’on veut, Ian
.de J. C. hait cent quarante. Il alla huit fois commander
fes^ armées. Il régna huit ans, huit mois &
Hun jours. II mourut âgé de quarante - ‘huit ans. Il eut
hua fils. & kutr filles. Il laiffa dans l’épargne Huit
miHions- d or & d’argent. On peut parier hdrdiment
pour la fauflçte de plus de la moitié de ces rapports.
. MOTAZALITES , f. m. ( Hifl. mod. ) C ’eft le nom
des parti/àns d’une feéfe de la religion mahotnétane,
dont la principale erreur eft de croire que l’alcoran
a'éte créé, & n’eft point co-éternel à Dieu. Cette
Opinion, ânatahématilée par l’aléoran même , & prof-
crite -par les Sonnites, n'a pas laiffé de trouver des
partifans zélés , elle excita même des perfécutions
fous quelques-uns <des califes abaffides qui décidèrent
que 1 alcoran avoit- été créé ;• enfin Motawakel permit
a tous fes fùjets de penfer ce qu’ils voudroient
fur la création ou l’étefnïté de cet ouvrage. Un doc-
teur mufulman trouva un milieu à la difpute , en
difant que l’fdëe originaire du koran étoit réellement
en Dieu ; par coniequent qu’èlle étoit co-effentielle
& co - eternelle à lui , mais., que- les copies qui en
ont ete^ faites, étoient l’ouvrage des hommes.
MOTTE HOUDANCOURT, ( Philippe de h )
( Hjft- de Fr. ) maréchal de Fi ance fous Louis XIII
pc fous Louis X IV , eft au nombre des meilleurs
generaux dus temps où il a vécu. Ce fut dans les
guerres civiles contre les Huguenots qu’il fe fignala
d abord en: 1622 ; puis au combat naval gagné
contre eux par le duc de, Montmorenci. en 1625. ,
a la prife de Privas en 1629.. Il fut bleffé au
combat ^du pont de Carignan en 1630. Il fe distingua
encore a la bataille d’Avein en 1635 » au- combat de
Keifinghen’, où il commandoit l’infanterie françoife
en 1637 „ à celui de Poligni en 1 6 3 8 , la même
année encore, au combat où Savelli fut défait le 7 novembre.
En 1639, ^ Pr^ Quiers en Piémont & ravitailla
Cafal. En 1041,. il fut obligé de lever le blocus de
Tarragone, parce que l’archevêque de Bordeaux Sourdis
avoit laiffé paffer lès fecours que le& Efpagnols
portoient à cette place;mais ce ne fut pas fans avoir
battu ces mêmes Efpagnols le ro Juin fous-lès murs
de Tarragone. Il les battit encore en 1642 au combat
de Vais, le 19 janvier, & à la bataille de Villefranche,
le 31 mars , & dans un troifième combat, & prit;
Monçon le 16 juin. Il étoit alors maréchal de. France ;
Le roi lui en avoit dbnné le bâton à Narbonne le 13,
avril de la même année. Il lui donna en même temps
fe duché de Cardonne & la vice-royauté de Gata-
lbgne, Le maréchal de la Motke gagna- encore là bataille
de Léridale 7 O&obre. Jufques-là le& fuccès du maré-
chal de la Mothe • ex-citoient l’envie ; mais /en 1643
le roi d'Efpagne' reprit Monçon que la Mothe ne put
fecourir en 1:644,, dom Philippe de Selvé battit le
maréchal de la Mothe qui vouloit cmoêchef' là. prife
de Lérida. Le roi d’Efpagné prit cette place'& Bala-
guier, & fit lever le fiége de Tar ragone au maréchal.
Celui-ci fut rappelle & mis à Pierre-Encifé. Sa dif-
grace venoit, dit-on, de fes l aitons avec le miniftVe
ifefooyers, qui étoit alors-en cigrac - lui- même.,
parce qu*i! n'a voit pas encore donné fa démiffion de
ta charge de fecrétaire d’état de la guerre dans laquelle
fe Telles étoit. . défigné pour le remplacer.. Le Tellier
fit entrer le cardinal Mazarin dàns fes-intérês, & bn
fit fe ^ procès au maréchal' dè fo Mothe il fut traîne -
de tribunaux en tribunaux, jufqu’à ce qu’enfin pleinement
juftifié- par 1e parlement.de Grenoble.',, il fortit
4e Éierré - Encife en 1648# La vice - royauté de fa
Catalogne lui fut rendue en 1651. l\ y força les-
lignes des ennemis devant Barcelone 1e 23 avril 1652 ,
& ne rendit Barcelone, fe treize oétobre, qu’après 13
mois de fiége. Il mourut 1e 24 mars i 6 fy. La mare--
châle de la Mothe Houdancourt, fa femme ,• fut' gouver--
nante des enfans de France, & la ducheffe de Ventadourj
leur fille, fut la gouvernante de Louis X V ,
Il y a eu fous le règne de ce dernier princfe , on
autre maréchal de la Mothe Houdancourt, mort en
I755'
Le premier maréchal de la Mothe- Houdancourt
avoit eu un. frère ( Henri ) évêque de Rennes, puis*
archevêque d’Auch..
-Un au treJérôme.) évêque de Saint-Flour.-
Un autre,. abbé de l’ordre de Saint-Antoine;:
Un autre,.( Jacques ) commandeur- de l'ordre de
Malthe.
' Le comte de la Mothe, leur peyt-neveu , fiit tué
1 a fe defenfe d’Aire le 2 novembre 1710»
MOTHE LE- V A Y E R , ( François ■ de- la- ) Iiif?r
Litt. mod. ) fils d’un fobftitut du procureur-général
du-parl‘emënt-de Paris , il exerça lui-même long-temps-
cette charge ; mais fon goût l’entraînoit vers fes lettres-
&■ la philofophie. H fut précepteur du duc d’Orléans »•
frèrè unique de Louis X IV , Èc avoir ftè p-ropofé pour
Louis XIV lui-même: Il vécut;en fage & en folitaire
à* la cour. Il fut reçu à l’Académie Françoife en 1639;
On lui à beaucoup reproché fon foeptïcifrne ; on.
affu-rê -Gependânt qü’il.ne: l’étend pas aux objets de las
révélation; : Ses i obvragèse: ont été recueillis eii deux
. volumes in-folio y .enj quatorze!volumes lot 8°, en 1 ç.
volumes in-12. Ils annoncent du jugement & du lavoir,.
Son Traité de, la', vertu:, dés Payons 'atiéte réfuté pajg-
M. Arnauld, dans fon Traité de la* nécçffité de la-
foi .. L’Hexamxron rufiqtie Sc fes Dialogues faits a
/’imitation' <ksi Anciens , fous-"- fe 2 nom dr.Ofafîu&
Tubero, font de la Mothe le Vayer, Ils font imprimés-
à part ÔC rie fe trouvent point dans le recueil de fis,
oeuvreSj^Là traduâion dfe Florus r qui perte 1e nonn
de la Mothe le Fayèr , eft. d’un fils unique de François,
ami de Boileau. & auquel ce poète • àdièffe 1#
^quatrième Satyre. C’eft. l’abbé, le. Vayer-
D’où vient, cher le Vayer,.que l’homme fe memÿ
fager
Penfe toujours avoir la lâgelfe en partage? &c«
Ce fils mourut en 1664, du vivant dù père,. On
lui attribue le. roman-de Tarfis & Zélie. Le. père ne-
mourut qu’eir 1672. Il étoit né à Paris en 1588. Gai
a donné l'EJprit de. la. Mothe te Vayer,.in-ra,,
François de la Mothe le}Payer 'Ae Boutignymaître;
des requêtes,- mort intendant, de Soiffons en 1683 4,
étoit de la même famille..On 3, de lui une Divination
fur tautorité des Rois en matière de régate-f e lle avoit
ë’àbord été imprimée fous le noir, de M. Talon , avec:
ce. titre :: Traité de, lautorhc-des..'Mç.ù foitchunt ladmi—
nifration de la jufice il y a. du. m eW M*. te