
A n . u i z .
XIII.
C o n c ile de V ien ne.
to. x . conc.
V it a ap. B o ll.'i
A p r . to. 9. p. 44y
V i t a lib . 11t. c. 7 .
ap. Su r . 8. N o v .
i 56 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
prédecefleurs, principalement Grégoire Si Urbain.
L’archevêque de Vienne tint un concile le feizié-
me de Septembre la même année 11 iz . où fe trouvèrent
entr’autres évêques, faint Hugues de Grenoble &
faint Godefroi d’Amiens, que l’archevêque avoit prié
d’y venir pour tenir fa place,parce qu’il n’avoitpas la
parole libre. Ce concile fit un décret en ces termes :
Nous jugeons fuivant l’autorité de la faintc églife Ro-'
maine,que l’inveifiture des évêchez , des abbaïes
& de tous les biens ecclefiaftiques reçue de la main
laïque,eftune hérefie. Nous condamnons par la vertu
du faint Efprit , l’écrit ou privilège que lé roi
Henri a extorqué par violence du pape Pàîcal, nous
le déclarons nul & odieux. Nous excommunions ce
roi , qui venant à Rome fous ombre d’une paix fimu-
lée, après avoir promis au pape par.fèrment la fûreté
de fa perfonne Si la renonciation aux inveftitures ,
après lui avoir baifé les pieds & la bouche, l’a pris en
trahifon comme un autre Judas,dans le faint fiege ,
devant le corps de faint Pierre, avec les cardinaux , les
évêques Sc plufieurs nobles Romains : l’aïant enlevé
dans fon camp , l’a dépoiiillé des ornemens pontificaux
, traité avec mépris & dérifion , Ôzextorqué de
lui par violence cet écrit déteftable. Nous l’anathé-
matifons Sc le féparons du fein de l’é g life , jufques à
ce qu’elle reçoive de lui unepleine farisfaélion. Saint
Hugues de Grenoble fut le principal auteur de cette
excommunication.
Le concile écrivit enfuite au pape une lettre fyno-
dale qui porte : Nous nous fommes affemblëz à
Vienne fuivant l’ordre de votre fainteté. Il s’y eft
trouvé des députez du roi avec des lettres bullées,
L i v r e s ontAi s rTE- s ï x iE’ ME. iyy
où vous témoignez defirer la paix Si l’union avec lui, -----------~
& le roi difoit qu’elles lui avoient été envolées de oeMÊÆ!
votre parc depuis le concile que vous avez tenu à
Rome au carême dernier . Quoique nous en fulfions
furpris, toutefois nous fou venant des lettres que nous
avons reçûës de vous, Girard.d’Angoulême & moi
touchant la perfeverance dans la juftice, pour éviter
la ruine de l’églife & de notre fo i, nous avons procédé
canoniquement. Ils rapportent enfuite fommai-
rcment le décret du concile de Vienne, & en demandent
la confirmation par des lettres patentes que les
évêques fe puiiTent envoiër l’un à l’autre : puis ils
ajoutent : Et parce que la plûpart des feigneurs du
païs, & prefque tout le peuple eft de notre fentiment
fur ce point , enjoignez-leur pour la remiiTion de
leurs pechcz , de nous prêter fecours s’il eft befoin.
Nous vous reprefentons encore avec le refpeét convenable,
que fi vous confirmez notre décret, & vous
abftenez déformais de recevoir de ce cruel tyran, ou
de fes envoïez,dcs lettres ou des prefens, & même
de leur parler, nous ferons, comme nous dévons, vos
fils Si vos' fideles ierviteurs. p M fi vous prenez un
autre chemin , ce que nous ne croïons pas, ce fera
vous, Dieu nous en préferve , qui nous rejetterez de
votre obéiflance. Nonobftant cette menace, le pape
confirma les décrets du concile de Vienne par une
lettre dattéedu vingtième d’Oétobre.
Joceran archevêque de Lion indiqua la même xiv.
année un concile à Anfe pour traiter de la foi & des àTtîcs
inveftitures, Sc y appella Daïmbert archevêque de inveftitui:cs-
Sens Sc fes fuffragans ; mais ils s’en exeuferent par
une lettre qu Yves de Chartres écrivit au nom de epijt i-,6.
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