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Chr• Mmrm.
52.8 H I ST O I RE. ECCX.ÜS 1 A STIQ.Ü E.
lui avoic donné un breuvage empoifonné. Alors les
adverfaires du patriarche Raoul fruilrez de leur efpe-
rance , ôc fatiguez de la peine qu ils avoient eue a la
pourfuice de cette affaire, cherchèrent à fe reconcilier
avec lui- Il rétablit Lambert dans ion archidia—
coné I mais il ne voulut point pardonner a Arnoul,
qui pouffé à b out, & appuyé par le prince, retourna
à Romefolliciter l’envoi d’un nouveau Légat. Pierre
archevêque de Lion mourut le vingt-neuvicme de
Mai 1139. 5c eut pour fucceffeur Falcon doyen de la
même églife : qui étant é lu , fut recommande au
pape par Geoffroi évêque de Langres 5c par S. Bernard,
avec des témoignages avantageux de fon mérité
.L
e concile générai que le pape Innocent avoit
indiqué à Rome, fe tint en effet dans le palais de Latran
le huitième Janviern??. qui étoit le famedi de
la quatrième femaine de carême. Il s’y trouva environ
mille évêques, Sc on le compte pour le dixième
concile général. Un auteur du tems raportant
la harangue que fit le pape, lui fait dire entre autres
choies: Vous favez que Rome eff la capitale du
monde, que l’on reçoit les dignitez ecclefiaftiques
par la permiflion du pontife Romain , comme par
droit de fie f, ôc qu'on ne peut les poffeder légitimement
fans fa permiffion. Jufques ici nous n avç>ns
point vû cette comparaifon de dignitez ecclefiafti-
ques avec les fie fs, dont en effet la nature, eft toute
différente. Le difeours du pape tendoit principalement
à la réünion de l’églile après le fchifme, auffi
étoit-ce le principal objet du concile. On y fit trente
canons, qui font prefque les mêmes que ceux du
concile
concile de Reims en 1131. repetez mot pour m o t, AN.1139.
mais divifez autrement. Il eft vrai qu’on les cite plus
ordinairement fous le nom du concile de Latran, s«p.n.,.
comme plus nombreux ôc plus authentique. En celuici
on répété la défenfe des tournois ; ôc on fait un *’ 1S>‘
nouveau canon concre les arbalétriers ôc les archers , *
leur défendant d’exercer leur art contre les Chrétiens
ôc les Catholiques : mais il ne paroît pas que
cette defenfe ait jamais été mieux obfervée que l’autre.
On defend aux laïques de poffeder des dîmes ecclefiaftiques,
foit qu’ils les ayent reçues des évêques,
des rois , ou de quelques perfonnes que ce foit ; ôc on
déclaré que s'ils ne les rendent à l'églife , ils encourent
le crime de facrilege Ôcle péril de la damnation
eternelle.
Le concile defend aux chanoines fous peine d’ana- *•*»•
theme, d exclure de Teledlion de l’évêque > les hom-
mes religieux : mais il veut que l'éledion fe fafTe
; par leur confeil, ou du moins de leur confentement
fous peine de nullité. Il femble que ces religieux font
ceux que nous nommerions encore ainfi , c’eft à dire,
les moines ôc les chanoines réguliers ; ôc ce canon eft
la première preuve que je fâche de l’entreprife des
chanoines deséglifes cathédrales, pour s'attribuer à
eux feuls l’éle&ion des évêques : à l’exclufion non
feulement des laïques, mais des curez ôc de tout le
rerte du clergé feculier ôc régulier. Car toutes ces
perfonnes doivent y avoir part fuivant les canons,
comme il paroît parles aéles que j ’ai rapportez en
leur tems, Sup.hv. IXII.
On condamne en ce concile certaines femmes, qui ”’ iî'
obferver la règle de S. Benoift, de S, Bafile , ni ,
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