
<S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q t j e :
>- * afin d obtenir un fubfide pour les frais defonvoïace.'
A n . i i o o . Ce fut le principal fujec du concile d’Anfe tenu
1 an i i o o . ou affifterent les quatre archevêques de
L io n , de Cantorberi, de Tours & de Bourges ; &
huit évêques, d’Autun, de Mâcon, deChallon°,d’Âu-
xerre , de Paris , de Die & deux autres. Après avoir
établi la paix, c’eft-à-dire*, comme je croi , la treve
de Dieu , on parla du voïage de Jerufalem, & ceux
qui etoient demeurez après avoir promis d’y aller,
furent excommuniez, jufqu’à ce qu’ils euifent accompli
leur voeu.
iv L archeveque de Cantorberi qui affifla au concile
u t T An em‘ d’Anfe étoit S. Anfelme , que l’état de fes affaires re-
■Edmir. ii. No- tenoit a Lion depuis plus d’un an. Le concile de Rome
™s'4'.lL txiv- du mois de-Mai 1055. étant fin i, Anfelme partit
des le lendemain , voiant le peu de iecours qu’il
avoit a efperer du pape. Après avoir évité plufieurs
périls par le chemin il arriva a Lion, ou l’archevêque
le reçut avec toute la joie & tout le refped: poifible ;
& Anfelme refolut de s y arrêter , aïant perdu toute
efperance de retourner en Angleterre du vivant du
roi Guillaume le roux. L’archevêque de Lion lui ce-
dôit par tout la première place, & vouloit qu’il fît
les ordinations, les dédicacés & les autres fonctions
cpifcopales. Plufieurs s’empreffoient à recevoir de fa
Edmer g v,,a main le facrement de Confirmation ; mais il ne le
13. tf. Aaf. f. donnait jamais fans la permiffion de l’archevêque
<.8.13. diocefain. Pendant ce ièjour de Lion il écrivit le livre
de la conception virginale & du péché originel. Il n’y
eft pas queftion de la maniéré dont la fainte Vierge
a ete conçue , mais comment elle a conçu le Verbe
incarne ; &c l ’auteur y montre qpe quand le fils de la
L I V R E S O I X A. N T E - C I N Q U I E *M E . 7
vierge auroit été un pur homme, il auroitété tel que ~
le premier homme, lans péché originel. Il traite ici
amplement de la nature de ce péché.
Cependant il apprit la mort du pape Urbain II. & m. 4<>.
la promotion de Pafcal, à qui il écrivit une lettre, où
il explique ainfi le fujet de fa retraite d’Angleterre : Je
voïois plufieurs maux que je ne pouvois corriger, &
qu’il ne m’étoit pas permis de tolerer. Le roi vouloit
que je confentifie à fes volontez , qu’il appelloit fes
droits •; & qui étoient contraires à loi de Dieu. Car
il ne vouloit pas que l’on reconnût le pape en A n gleterre
fans fon ordre, ni que je lui écriviffe ou
que j’en reçuffc des lettres. Depuis treize ans qu’il
regne , il n’a point permis de tenir de concile dans
fon roïaume. Il donnoit les terres de leglife à fes
vaflaux ; & fi je demandois confeil, tous les évêques
du roïaume, & mes fuffragans mêmes refufoient de
me le donner , finon conformément à la volonté du
roi. Je demandai permiffion d’aller confulterle faint
fiege fur mes devoirs : le roi répondit, qu’il fe te-
noic offenfé de la feule demande de ce congé : que je
lui en fiffie fatisfaélion, ou que je fortifie promptement
de fon roïaume. J’aimai mieux fo rtir , & auffi-
tôt le roi s’empara de tout l’archevêché , laifiant feulement
aux moines le vivre & le vêtement ; & non-
obftant les avertiflemens du défunt pape, il continue
encore dans cette ufurpation. Voici la troifiéme année
que je fuis forti d’Angleterre, j’ai dépenfé le peu
que j’avois emporté, & beaucoup plus, que j’ai emprunté
& que je dois encore ; & je fubfifte par la l i béralité
de l’archevêque de Lion. Je ne le dis pas par
le defir de retourner en Angleterre, mais pour vous