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A n .i i 3 i . faifoit autrefois partie de celle de Rugen. Mais les
Pomeraniens lui reprefenterent quec’étoit des hommes
feroces, légers Ôe brutaux ; ôe d’ailleurs l’évêque
confiderant que ce pays dépendoit de l’archeveque de
Danemarc, ne voulut pas y prêcher fans la permif-
fion. Il lui envoya donc un prêtre nomme Inuan ,
avec des lettres ôe despreiens, il lut reçu de l’archevêque
avec unetrês-grande joye ôe ce prélat s’informa
avec foin déférât de S. Otton , qu'il connoiifoit
depuis long-tems par ia réputation , de fa doétrine
6e de fes aêtions. Car c’étoit un homme droit ôe lim-
ple, dont la fcience Si la pieté n’étoit pas mediocre ,
quoique fon intérieur lentît la rufticité Sclavone,
Quant à la million chez les Rutheniens, l’archeve-
que dit qu’il ne pouvoir donner alors de réponfe ;
parce qu’il falloir auparavant confulter les feigneurs
Danois. Le prêtre Inuan ne put attendre ce délai, ôe
retourna chargé de pr-efens retrouver fon maître S.
Otton : qui reçut peu de tems après des nouvelles par
c . z 9, lefquelles il étoit rappelle àBamberg. Il revint par
la Pologne , au grand contentement du duc 6e de fes
autres amis, ôe arriva àBâmbergla veille de S, T h o mas
vingtième ü de Décembre.' .
x iv .’ A Jerufalem le patriarche Etienne mourut 1 an
fÎflÎFouiqucs 1130. n’ayant pas achevé deux ans de pontificat. Quel-
*°g r» xiii, q ues' uns difoient qu’il avoir été empoifonné ; 6e il
c,z}-' pafioit pour confiant , que. le roi Baudouin l’étant
venu voir pendant fa derniere maladie ; 6e lui ayant
demandé comment il fe portoit , il répondit : Seigneur,,
je fuis maintenant comme vous me voulez.
Son fucceffeur fut Guillaume prieur du S. Sepulchre,
homme fi mple 6e médiocrement lettré, mais de bon-*'
L i v r e So i x a n t e-H u i t i e ’me , 439 *
ne mine , ôe recommandable par fes moeurs. Il étoit A n. i 131.
Flaman de nation ôe fort agréable au r o i , aux feigneurs
6e à tout le peuple, ôe tint ce fiege quinze
ans
L’année fuivante 1131. le roi Baudoüin fe voyant
malade à la mort, fortit de fon palais fans aucune
marque de fa dignité, ôe fe fit porter en lam.aifondu
patriarche , pour être plus près du S. Sepulchre. Là
il fit venir Melifendefa fille ainee, le comte Foulques
ion gendre ôe leur fils Baudoüin , âgé de deux ans ;
ôe en prefence du patriarche, des prélats ôe de quelques
feigneurs,. il leur biffa le gouvernement du
royaume ôe la pleine puiifance avec fa benediétion :
puis il prit un habit de religieux, ôe promit d'en garder
les voeux s’il vivoir. Ainfi mourut le roi Bau-
doüimdu Bourg le vingt-uniéme jour d’Août 11 31.
ôe fut enterré au S. Sepulchre avec fes deux predecef-
feurs.
Foulques fon gendre 6e fon fucceffeur , étoit au-
paravant comte d’A ng e rs, du Mans ôe de Tours,fils
de Foulques Rechin ôe de Bertrade, ou Bertelée de
Montfort, qui époufa depuis le roi Philippe, Foulques
le jeune époufa en premieres noces Guiburge fille
d’Elie comte du Maine, dont il eut deux fils ôe deux
filles. Après qu’elle fut morte il alla en pelerinage à
Jerufalem, où il entretint un an durant cent chevaliers
à fes dépens, Ôe gagna les bonnes grâces du roi
ôe des feigneurs. Etant de retour chez lui il .maria fes
enfans ôe regla fes etars ; Ôe quelques années après il
fut rappelle a Jeiufalem par le roi Baudoüin, qui
1 avoit choifi pour fon gendre, il fut couronné fi>-
lemnellement le jour de l ’exaltation de la fainte croix ,