
A n. i 148.
D e S. M al» Gernio u
R o i . de monte•
Vulg. a n . 1 148»
Sup liv . lx v iii*
XLII,
Conférences
.¿’Anfelme
4 ’Avelberg
gypc le 5 GtçcÇf
686 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
voulez. Car il fçavoi tquefafin étoit proche; ôc affù-
roit qu'il mouroit cette année ôc au jour qu’il defi-
roit depuis il long- tems, qui étoit celui des Trepaf-
fez , ayant grande confiance aux fecoursque les morts
reçoivent des vivans en ce jour-là. il avoit aufli dit
long-tems auparavant , que s’il mouroit en vo y a g e ,
il vouloit mourir à Clairvaux.
Il demanda l ’huile fainte ; ôc comme la communauté
fe preparoit à venir la lui apporter folemnelle-
ment : il ne le voulut pas iouffrir , mais il deicendit
de la chambre haute où il é to i t , marchant de fon
pied ôc remonta de même, après avoir reçu l’extrême-
onèlion ôc le viatique. Son v i fa g en’étoit point chang
é ; & on ne pouvoit croire qu’il fût fi près de fa
fin. Mais on changea d’avis le foir du jour de la
TouiTaints : on vit qu’il étoit à l ’e x t remi té ,& toute
la communauté fe rendit auprès de lui. Il leur donna
à tous la benediétion par l’impofition des mains,
& les recommanda à Dieu. Enfin il mourut la nuit
même du fécond jour de Novembre l’an 1148. étant
dans fa cinquante-quatrième année. S. Bernard fit fon
orailon funebre lejour même, ôcquelquetems après
il écrivit fa vie à la priere de l’abbé Congan & de toute
la communauté des Cifterciens qu’il gouvernoit en Irlande,
Le m ot i f du faint en écrivant cette v i e , fut de
conferver la mémoire d’un fi grand exemple de vertu
, dans un tems où les faints étoient fi rares, particulièrement
entre les évêques. Le fucceffeur de
S. Malachie dans le fiege d eD o u n e , fut Chrétien
fon archiacre abbé de Millefont , qui le premier
avoit porté en Irlande l’obfervance de Cîteaux.
Anfelme évêque d’Avelberg en baffe Saxe, étant
auprès du pape Eugene à Tufculum au mois de Mars An. 1149.
n 49. le pape lui dit entre autres choies : Il m'eft v e n
u depuis peu un évêque en qualité d’ambafladeur
de l ’empereur de Conftantinople, dont il m’a aporté
une lettre écrite en grec. Cet évêque bien inftruit
dans les livres des Grecs, parlant bien ôife confiant en
fon éloquence, nous a propofé plufieurs objections
touchant la doétrine ôc le rit des Grecs , prétendant
foutenir tout ce qu’ils ont de différent de l’égli feRo-
maine ; entre autres touchant la proceflîon du faint
Efprit &. les azymes. C ’eft pourquoi fçachant que
vous avez autrefois été ambaffadeur de l ’empereur
Lothaire à C. P. & que pendant le fejour que vous
y avez f a i t , vous avez eu fur ce fujet plufieurs conférences
tant publiques que particulières, je vous prie
d’en compofer un traité en forme de dialogue ,< qui N
contienne ce qui a été dit de part ôc d’autre. Nous
avons vu quel'empereur Lothaire reçut une ambaf- s„Pj iv.w m „
fade de l’empereur Jean Comnene en n 37. ôc ce fut ",40-
apparemment à cette occafion qu’il lui envoya l ’é->
vêque Anfelme.
En exécution de l’ordre du pape, Anfelme lui envoy
a un traité intitulé Anticimenon , c’eft-à-dire,
Recueil d’objeCtions, oùi lrappor taautantque fa mémoire
lui put fournir , les conférences qu’il avoit eues
avec les Grecs : mais fans leur impofer, comme quelques
uns, qui ne les ayant oüi qu'en pa f lan t , leur
faifoient dire ce qu’ils ne difoient point. A la tête de
cet ouvrage, Anfelme mit un petit traité de la perpétuité
Ôc de l’uniformité de l’églife , pour répondre à
ceux qui étoient fcandalifez de la multitude des ordres
religieux ôc de ladiverfité de leurs obfervances.