
A n. i 149.
Jjb. il.c . 1,
Gang. C. P. lib.
iv.p. 145.
F- 3.-
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¿88 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Encrant en matière fur les différends des Grecs avec
les Latins, il dit :
Lorique j ’étois àConftantinople,comme les Grecs
me faifoient fouvent des queftions, ôc que je leur en
faifois de mon côté, l’empereur Çalogean ôc le patriarche
furent d’avis d’une conférence publique, qui
fe tint dans le quartier des Pifans prés de l’cglife de
faintlrene. On établit des fîlentiaires, c’eft-a-dire
des huiifiers pour faire filence ; des arbitres ôc des notaires
, pour rédiger fidelement tout ce qui auroit etc
dit de part ôc d’autre. Outre la multitude des Grecs ,
il y avoir plufîeurs Latins, entre autres Jacques Veni-
tien, un Pifan nommé Bourguignon, ôc Moïfe de Ber-
game qui fervoit d’interprete. On avoir choifi pour
difputer avec moi, Nechitès archevêque deNicome-
die , le principal des douze didafcales,ou doéteurs
qui gouvernoient les études, ôc çtoientconfultezfur
les queftions difficiles.
.On traita la queftion du S. Efprit ; ôc Nechites
reprocha aux Latins d'admettre en Dieu pluralité de
principes, en difant que le S. Efprit procédé du Pere
ôc du Fils ; mais Anfelme répondit, qu’il n’en procédé
que comme d’un feul principe. Nechitès preffé
par Ifs autoritez de l’évangile, convint que le faine
E.fprit eft du F ils, qu'il eft envoyé par. lu i , qu’il reçoit
de lu i , qu’il tient de lui ce qu’il dit : mais il ne
vouloit pas dire qu’jl procédé du Fils, parce-que l’évangile
ne le dit pas formellement. Mais répondoit
Anfelme, l’évangile ne dit pas non plus expreffé-
ment le contraire ; ôc vous croyez , comme les conciles
l’ont décidé , que le Fils eft confubftantiel au
Pere, que Marie eft mere de Dieu, ôc qu’il faut adorer
L i v r e S o i x a n t e - N e u v i e ’me. 6S9
Ter le S. Efprit, quoique ces expreffions nefoientpas
dans l’écriture : parce qu'on y trouve la doétrine
qu’elles expliquent plus précifément à caufe des hérétiques
qui l’ont contefté: Il réfuta enfuite ceux qui
difoient, queleSaint-Efprit procedoit du Pere par le
Fils. Enfin Nechitè’s témoigna être perfuadé : mais il
répréfenta que ces paroles : Le Sainc-Efprit procédé
du Fils, ne pourroient être avancées fans grand fean-
dale dans les égli.fes Grecques. C ’eft pourquoi, dit-
il , il faudroit aflembler un concile général de l’égli-
fc d’Occident ôc d’Orient par l’autorité du pape ôc
du confentement des empereurs, où cette queftion
ôc les autres fuifent décidées. Anfelme fit le même
fouhait, qui fut approuvé par les acclamations de
toute l’aifemblée.
La femaine fuivante on tint une autre conférence
dans l’églifede fainte Sophie: où comme on parloit
de la primauté de l’églife Romaine, l’archevêque N e chitès
dit entre autres chofes: Nous ne lui refufons
pas l,e premier rang entre fes foeurs, c’eft-à-dire , les
eglifes patriarcales, 5c nous reconnoiifons qu’elle pré-
fide au concile général ; mais elle s’eft féparée de
nous par fa hauteur , quand excédant fon pouvoir ,
elle a divifé l’empire, ôc en même tems les églifes
d’Occident ôc d’Orient. C ’eft pourquoi lorfqu’elle
célébré un concile fans nous avec les évêques d’Occident
, ils doivent recevoir avec refpeét ôc obferver
les décrets qui ont été faics par leur confeil ôc de leur
confentement : mais pour nous, quoique nous ne
foyons pas divifez de l’églife Romaine par la f o i ,
comment pouvons-nous recevoir fes décrets, qui font
fait à notre infçû } Car fi le pape prétend nous en-
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