
A n. î 12.6.
X L I V .
Saint Norbert
archevêque de
Magdebourg.
Bibï. Premortft•
{. J?i.
Vita c% 1 5» <*p»
B ‘II.
Bibl. p. 5 * i.
3<îi H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
promouvoir aux ordres, pour viv re avec plus de licence.
Fiter. 14» ^4«
Après le concile le légat emmena à Rome
les deux archevêques, Turftain d Yo rc &c Guillaume
de Cantorberi, pour plaider leur caufe devant le
pape.
Vers le même tems S. Norbert alla a R om e , pour
demander au pape Honorius la confirmation de ion
inftitut : quoiqu’il l’eût déjà obtenue des deux
de Gelafe II. Pierre de Léon, & Grégoire, cardinal de
S. Ange , par leur lettre donnée à Noyon le v ing t-
huitième de Juin i i z j . Saint Norbert étant arrive a
Rome , fut reçu du pape avec honneur, & obtint de
lui tout ce qu’il défiroit : comme il paroit par la
bulle du feiziéme Février n z 6. qui eftla première en
faveur de l’ordre de Prémontré. Le pape y confirme
l’inftitut en général ■, 8c • en particulier les^ huit abbayes
, qui étoient déjà fondées outre Premontré ;
fans préjudice toutefois de la jurifdiétion des eveques
diocéfains. ' ■ ^ f r
Au retour de Rome Norbert revint à Premontre ; 8c comme le mariage du comte de Champagne, qu il
avoit négocié, nejs’accompliffoit point, il pafla en A llemagne
à la priere du comte ^ pour en hâter l’exécution.
Etant arrivé à Spire, il y trouva les députez du
clergé 8c du peuple de Magdebourg , affemblez devant
le roi Lothaire, pour élire un archevêque à la
place deRuquer,mort l’année précédente 1115.Quand
on fçut àSpire l’arrivée deNorbert,dont la réputation
étoit déjà fi étendue ; on l’appella pour prêcher &
pour donner fon avis fur les affaires qui fe traitoient
en cette affemblée, 8c dont la première fut celle de
l’églife de Magdebourg. Il y avoit un légat venu
depuis peu de Rome , favoir le cardinal Gérard, qui ’ IIi<r*
fut depuis le papeLucius III. 8c grand nombre de fei-
gneurs. Par leurconfeil les députez nommèrent trois
fujets dignes de remplir le fiége vacant, entre lèf-
quels étoit Norbert , qui ne le favoit pas ; & comme
ils avoient peine à fe déterminer, Aiberon primicier
de Mets , 8c depuis archevêque de T rê v e s , leur montra
du doigt fecrettement Norbert , comme celui
qu’ils devoient élire. Auffi - tôt ils étendirent les
mains, 8c le faifirent, en difant à cris redoublez :
Voici notre pere St notre pafteur.
On l’enleva fans qu’il pût ni réfiiter, tant fon corps
étoit affoibli, ni fonger à ce qu’il avoit à faire : on le
préfenta au r o i , qui approuva le ch o ix , comme tous
les affiftans ; 8c le légat le confirma. On le mena à
Magdebourg, où il fut reçu avec un grand concours
de peuple 8c une joye univerfelle. De fi loin qu’il vit
la ville il marcha nuds pieds , 8c fuivit ainfi la pro-
ceifion,qui leconduifit à l’églife 8c à fon palais: mais
il étoit vêtu fi pauvrement, que le portier lui en re-
fufa l’entrée, 8c le repouffa en difant: Il y a long-
temsque les autres pauvres font entrez, tunedevrois
pas t’empreffer 8c incommoder ces feigneurs. Ceux
qui fuivoient crierent au portier : Que fais-tu mifera-
ble ? C ’eft notre évêque : c’eft ton maître. Le portier
s’enfuit pour fe cacher ; mais Norbert le rappella , &
lui dit en fouriant : N e craignez rien, mon frere,
vous me connoiffez mieux que ceux qui me forcent
d’entrer dans ce grand palais, qui ne me convient
point. Il fut enfuite facré , 8c gouverna l’églife de
Magdebourg pendant huit ans,
A peine y en avoit-il trois que Pierre Maurice schiimel'ciu.
Z z ij sni