
A n. i 147.
C . J .
c. 9.
XXX.
Croifade des
5axons*
Chron. Saxo,
an. 1148.
Saxo. Gramm.
lib.i i-p .izp .
Helm.chr. Slau.
fifr. 1. c. 6 3.
6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
d’aifieger Damas, & le rendez vous fur donné àTi -
beriade pour le vingt-cinquième de Mai.
Damas fut donc attaqué ôc preiîé fi vivement
que les habitans ne fongeoient plus qu'à fe retirer :
quand ils trouvèrent moyen de gagner par argent
quelques-uns des Francs, qui trahilfant les autres, leur
perfuaderent de décamper Ôc d’attaquer la ville par
un autre côté, où les vivres leur manquèrent, enforte
qu’ils furent obligez à lever le fiege. On difoit auili
qu’il y étoit entré de la jaloufie du comte de Flandres
ôc du prince d’Antioche : dont chacun préten-
doit devenir feigneurde Damas par la conquête. Le
roi Conrad s’en revint en Allemagne incontinent
après : le roi Louis demeura en Syrie le relie de l’année,
ôc fit à Jerufalem laPâque de l’année fuivante
1149. après quoi il revint en France ; ôc tel fut le malheureux
fuccès de la fécondé croifade. Depuis ce
tems la condition des Latins Orientaux devint ma-
nifeftement plus mauvaife : car les infidèles voyant
le peu de fruit des grands efforts de leurs plus puii-
fans princes, commencèrent à s’en moquer ; ôc à mé-
prifer, après les avoir vus de près , ceux dont les
feuls noms les effrayoient auparavant.
La croifade des Saxons contre les payens du Nord,
n’eut gueres plus de fuccès. Elle fut auifi entreprife
par l’autorité du pape ôc par l’exhortation de plufieurs
religieux ; ôc elle avoir pour but de foumettre
ces peuples à la religion Chrétienne, ou de les détruire
entièrement. Les chefs de cette croifade étoient
Frideric archevêque de Magdebourg , les évêques
d’Halberftat, de Munûer, de Meribourg, de Brandebourg,
d’Havelberg ôc de Moravie oud’Olmus; ôf
l'abbé
L i v r e So i x a n t e - N e u v i e’m e . ¿57 — -------
i’abbé de Corvei. Il y avoit auifi plufieurs feigneurs A n. 1148.
laïques ; ôc l’armée étoit de foixante mille hommes.
D ’un autre côté s’armèrent Alberon archevêque de
j • Breme, Thietmar évêque de Verden , Henri duc de
Saxe ôc plufieurs autres feigneurs, avec quarante mille
hommes. Le roi de Danemarc avec les évêques du
royaume, affembla auifi fes forces par terre ôc par
mer, qui faifoient une armée d’environ cent mille
hommes. Toutes ces troupes attaquèrent les Sclaves
. pour venger les meurtres ôc les ravages qu’ils avoient
faits fur les Chrétiens, principalement fur les Da-
nois. On attaqua donc les payens en divers endroits,
on porta la terreur par tout , on fit le dég â t , ôc on
brûla plufieurs villes ; entre autres celle de Malehon ,
avec le temple d’idoles qui en étoit proche. Mais après
quecetteguerreeutdurétroismoisjlesferviteurs des c;i6.
princes Allemans les plus voifins leur reprefenterent,
qu'en ruinant ce pays, ils perdoient les tributs qu’ils
I avoient accoutumé d’en tirer:ainfi ils commencèrent
à faire la guerre foiblement ; ôc enfin ils firent la
I paix, a condition que lçs Sclaves recevroient la re-
I ligion Chrétienne , ôc relacheroient les Danois qu’ils
tenoienc efclaves. Il y en eut plufieurs en effet qui
furent baptifez, mais fans être convertis , ôc ils rendirent
les vieillards ôc les autres efclaves, qui leur
étoient inutiles, retenant les gens de fervice. Ainfi
cette grande entreprife produifit peu de fruit : car incontinent
après les Sclaves firent pis qu’auparavant :
ils ne gardèrent ni les promeffes de-leur baptême, ni
I la paix avec les Danois , fur lefquels ils ne cefferent
[ point de faite des courfes. xxx
Le pape Eugène tint le concile de Reims dans le R^°"cile*
TomeXLV. ' Oo o o