A n . i 133.
Bsrn.eplii?,
Àp. XJgbell• te.
4. p. 1 1 * 7 .
Ibid. to» 5.
,*l3-
Su p. liv . LXIY»
». 8.
A ci h, ap.Baron.
458 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
aflemblée gcnerale avecle pape 8c les Lombards touchant
l ’état de l’églife 8t de 1 empire. Le pape paffa
outre , & entrant en Tofcaneil v in t a Pife, ou ayant
appelle les Génois il les accommoda avec les Piians .
leur faifant faire ferment de part 8c d’autre qu ils s en
tiendraient à fon jugement touchant la guerre qui
s’excitoit entre eux; 8c il leur ordonna de vivre déformais
en paix. S. Bernard qui avoit fuivi le pape
en ce voyage , fut le médiateur de cette paix, pour
laquelle il fut envoyé à Genes, 8c y parla fi efficacement
, qu’il conclut l’affaire prefque en un jour, i l
refufa alors encore une fois 1 evcche de Genes.
Pour éteindre entièrement cette guerre 8c récom-
penfer la fidélité de la ville de Genes, le pape Innocent
l’érigea en archevêché : accordant le pallium a
Syrus fon évêque , lui donnant pour fuffragans *ro|s
évêques de l’ille de Corfe ; 8c 1 affranchiffant lui-me-
me de toute fujetion , c’eft-à-dire , de la jurifdicfion
de l’archevêque de M ila n , dontjufques alors il avoit
été fuffragant: en forte que le nouvel archeveque de
Genes ne dépendroit que du pape, 8c ne feroit facre
que par le pape comme celui de Pife. C eft ce qui paraît
par labulle du dix-neuviéme de Mars 113 3. A in fi
Innocent II. corrigea ce qu’avoit fait Urbain II. en
1092.; donnant l’iilcde Corfe entierea la ville de Pife,
8c foumettant à fon archevêque tous les évêchez
de cette iile : ce qui avoit excite une grande jaloufie
entre ces deux puiffantes villes.
Le pape Innocent attendoit a Pife le roi Lothaire»
qui étant arrivé en Tofcane, eut encore une conférence
avec lui ; 8c ils convinrent de marcher incef-
famment à Rome. Le roi alla par le grand chemin »,
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le pape le long de la cote jufques à Viterbe. Le roi AN.1133.
célébra la Pâque à faint Flavien à douze milles de
Rome. C ’étoit le vingt-fixiéme de Mars : puis s’étant
joint avec le pape, ils pafferent par la Sabine, &
campèrent près l’églife de iainte Agnès, où Thibaud
prefet de Rome 8c d’autres nobles vinrent les recevoir.
Ils entrerenj: ainfi dans Rome le premier jour
de Mai. Le pape logea au palais de Latran, 8c le roi
dont l ’armée n’étoit que de deux mille chevaliers,
campa fur le mont Aventin. Cependant les Pifans 8c
les Génois vinrent au fecoursdu pape Innocent avec
une armée navale, Sc lui fournirent Civita-vecchia 8c
toute la côte, S. Bernard qui étoit avec le pape, écriv
it alors au roi d’Angleterre, à qui il marque l’état des » m*.
chofes, pour l’exciter à fecourir le pape qu’il avoit reconnu
de fi bonne grâce.
Le roi Lothaire écrivit auifi une lettre à tous les tm.i.spicii.
rois, les évêques, les princes 8c generalement à tous i ' 48'5’
les fideles, ou il dit en fubftance : Dieu nous ayant
établi défenfeur de la fainte églife Romaine , nous
fommes allez pour la délivrer accompagnez d’évê-
ques, d.’abbez , de princes 8c defeigneurs; & allant à
Rome, nous avons fouvent reçu des députez du fchif-
matique Pierre de Léon , qui prétendoient qu’on ne
devoir pas l’attaquer à main armée, ni lui refufer audience,
puifqu’il étoit prêt à comparaître en jugement.
Nous l’avons fait fçavoir aux évêques 8c aux
cardinaux qui étoient avec le pape Innocent; 8c ils
nous ont répondu comme bien inftruits des canons,
que l’églife univerfelle ayant déjà prononcé fur ce
fujet & condamné Pierre de Léon : aucun particulier
ne pouvoit s’en attribuer le jugement.
M m m ij