
A n . iiio .
L I V R E S O I X A N T E - S I X I E M E .
i.
Le roi Henri V*
<en Italie.
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ab TJrfftrg.
A Rome le pape Pafcal II. tint un concile dans
l’églife de Latran le feptiéme jour de Mars l’an
m o . indiéfcion troifiéme, où il renouvella les décrets
centre les inveftiturcs, & les canons qui défendent
aux laïques de difpofer des biens des églifes. On y
excommunia auiîi ceux qui pilleroient les débris des
naufrages. La même année Richard évêque d’Albane
légat du pape tint trois conciles eh France ; l’un à
Clermont en Auvergne à la Pentecôte, qui fut le
vingt-neuvième de M a i, le fécond à Touloufe , le
troilîéme à S. Benoît fur Loire le premier jour d’Oc-
robre. A ce dernier concile fe trouvèrent quatre archevêques
, Daïmbert de Sens, Raoul de Reims, Raoul
de Tours & Leger de Bourges. Il ne fe tenoit plus
gueres de conciles fans légats du pape.
Au mois de Juin le pape fortit de Rome & alla en
Poüille où il affembla le d u c , le prince de Capouë &
les comtes du pais & leur fit promettre de l’aider
contre le roi Henri d’Allemagne, s’il en étoit befoin
&c s’ils enétoient requis. Il revint enfuite àRome où
il fit faire le même ferment à tous les grands. C ’efl:
qu’il fçavoit la réfolution du roi de venir en Italie &
en prévoïoit les fuites. En effet dès le jour de l’Epiphanie
de la même année m o . le roi avoir tenu avec
les feigneurs une conférence à Ratifbone , où il leur
avoit déclaré fon deffein de paifer les Alpes pour
aller à Rome recevoir la couronne impériale de la
inain du pape, & réunir l’Italie à l'Allemagne, fuivant
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vant les anciennes loix. La propofition fut très-bien -
reçue; les feigneurs promirent de fuivre le roi, & fe A n . iiio .
préparèrent au voïage , nonobftant la terreur que
jetta dans les efprits une comete qui parut le fixiéme
de Juin. Le roi commença à marcher vers le mois
d’Août fuivi d’une armée immenfe , & accompagné
de gens de lettres capables de foutenir fés droits : en-
rr’autres d’un Ecoifois nommé David , qui avoit
gouverné les écoles de Virsbourg, & que le roi à
caufe de fa vertu avoit fait fon chapelain. Il écrivit Guit!-
la relation de ce voïage , mais plutôt en panegyri- '
fte qu’en hiftorien. La prétention du roi étoit de fe
maintenir dans la poifeifion acquife par privilège &
par coutume à fes prédeceifeurs depuis Charlemagne,
& çonfervée pendant trois cens ans fous foixante-
trois papes , de donner les évêchez & les abbaïes par
l ’anneau & la croffe. Au contraire , les papes depuis
Grégoire V I I . prétendoient qu’aucun laïque ne pou-
voit donner l’inveftiture d’un évêché ou d’une -autre
dignité ecclefiaftique ; & ils l’avoient fouvent auffi
décidé dans des conciles. C ’étoit donc le principal
fujet du voïage de Henri, de finir cette divifionfean-
daleufe entre l'empire & le façerdoce. C ’eft ainfi qu'en
parle Robert deTorigni abbé du mont S. M ich e l,
qui vivoit dans le. même fiecle , Sc a continué la s»5- an. Iixx^
cronique de Sigebert moine de Gemblous , qui: li-
I avoit conduite jufques à l’an 11.00. & mourut en
II 13 • . Id. an. xixj.
Le roi Henri aïant traverfé la Lombardie & pris n.
Novare qui vouloir lui réfifter / * t « KBB | . *, vint en T- ofcane & ttc le pape oc le
celepra la rcte de Noël a Florence en grande folem- roi-
liite, Enfuite il envoïa des députez à Rome pour
Tom. X IV . R