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718 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
l’ambition 8c 1 intérêt. N'eft-ce pas l'ambition plus
que la dévotion, qui attire à vifiterles tombeauxdes
apôtres? n’eft-ce pas de íes cris que retentit continuellement
votre palais ? toute 1 Italie n eft-elle pas attentive
à profiter de íes dépouilles avec une avidité infatiable.
• .
A l’occafion de cette foule de iblliciteurs qui ac-
couroient à Rome de toutes parts, il parle de 1 abus
des appellations. C ’étoit un effet des fauffes decretales,
qui établiffent comme une tradition apoftoli-
que, la liberté d’appeller des évêques aux métropolitains
8c aux primats ; 8c de porter a Rome les affaires
les plus difficiles ou les plus importantes. Que
tous les évêques vexez peuvent avoir recours au faine
fiege , 8c doivent y venir toutes les fois qu’ils y font
appeliez. Que les caufes des évêques ne peuvent être'
jugées définitivement que par le pape. Enfin , que
ceux qui fe prétendent vexez , doivent obtenir des
délais toutes les fois qu’ils appellent. Et comme l’autorité
de ces décretales étoit établie depuis près de
trois cens ans, perionne nepenfoit pius as en defier ,
ni à contefter ces maximes. S. Bernard fuppofe.donc
l’utilité 8c même la neceffitédes appellations au faint
fiege, il n’en attaque que les abus.
On appelle, dit-il, à vous de tout le monde : c’eft
un témoignage de votre primauté ; mais vous devez
regarder l’utilité. Rien n’eft plus beau que de voir les
foibles découvert de l’oppreffion dès qu’ils interpolent
votre nom : mais rien n’eft plus trifte que de voir
ceux qui ont fait du mal , triomfer fous ce prétexte
& ceux qui l’ont fouffert, fe fatiguer inutilement,
Vous devez auifi réprimer les appellations fans caufe,
L i v r e S o i x a n t e - N e u v i e ’me . 7 1 9 ______ ,
qui ne, fervent de rien à l ’appellant 8c ne nuifent An. i i j z ,
point à l’intimé. S. Bernard fe plaint que l’on appel -
loit avant la ientence, mais fansgrief, pour véxer
fa partie, ou gagner du tems : que l’on appelloit pour
fe mettre a couvert de la juftice 8c vivre impunément
dans le crime, comme l’incefte ou l’adultere.
Les mechans fe fervoient de 1 appellation pour s’op-
jaofer au bien ; 8c c’étoit un moyen pour arrêter les
évêques qui vouloient diffoudre, ou empêcher des
mariages illicites, punir des violences 8c des facri-
leges, éloigner des ordres 8c des bénéfices, des per-
fonnes indignes 8c infâmes. Saint Bernard s’étoit déjà
plaint fortement au pape Innocent II. de cet abn. .
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des appellations qui aneantiffoient l ’autorité des é-
vêques. Ceux qui étoientlezez,aimoient mieux fouf-
fn r la vexation, que d’aller à grands frais à Rome
ou l’on favorifoit les appellans 8c les appellations ’
8c ou l’on n’en voyoit point qui fuiTent condamnez
aux dépens.
Saint Bernard conclut, qu’il ne faut ni méprifér les
appellations, ni en abufer: mais que l’abus eft le
pire, parce qu’il attire le mépris. Il rapporte deux
exemples notables de l’un 8c de l’autre arrivez à Pa
ris. Un homme étoit fiancé: le jour des noces tout
étant prêt 8c la compagnie affemblée, un autre vou
antluioterfa femme interjette appel, difant qu’elle
lrn avoitetepromife auparavant. Le fiancé 8c tous les
affiftans demeurèrent étonez, le prêtre n’ofe palier ou-
tre, la compagnie fefepare 8c le mariage demeure fuf-
pendu jufqu’à ce qu’on foitrevenu de Rome. Un autre
mariage dont le jour étoit pris, fut arrêté par des
gens qui pretendoient qu’il ne pouvoir s’accomplir