
4î <i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
A n . * i 11. notre voiiinage , que fi nous leur remettons à tous
les dîmes, il fautperdre la dixième partie de nos religieux
, ou même en quelques lieux abandonner
nos maifons, Nous vous fupplions donc que vos nou*
veaux enfans nechaffent pas les anciens : autrement
i l nôtre églifb perd Ces droits, elle ne me gardera pas
non plus.
i l écrivit encore plu» fortement fur ce fujet au
.chancelierAimeri.il lui reprefente la dignité du mo-
naftere de Clugni Sc la proteêlion finguliere qu'il a
ireçûë du faint fiege depuis fa fondation ; puis il
ajoute : Qui a jamais oui dire que le pape ait dépouillé
de ion droit, je ne dis pas une telle églife |
ruais la moindre femme pal fa feule volonté fans
connoiffance decaufe ? Sc que l’on ait fait paffer le
b.ie,o des uns aux autres fans le confentementdes propriétaires
) ii les Cifterciens ont quelques nouveaux
privilèges, nous en avons de la même foure.e de plus
anciens Sc en plus grand nombre. Mais dit-OB>ilsibnt
pauvres Sc vous êtes riches. .Que l ’on compare nos
revenus Sc nos dépenfes, Sc que l ’on juge qui font
les plus riches. Mais fo jt, s’ils onibefoin d’aumônes,
s’çnfuit-il qu’ils doivent prendre le bien d’ autrui ? Je
leur ai donné quelques dîmes quand ils les ont demandées
par charité,mais autre c.hofe eftdenous les
Ôter par force. Et enfuite parlant du pape : fes ennemis
nous inhiberont comme ils ont commencé de
faire-, Sc nous'diront ;Voilàvôtre pape que vous avez
çboifi au préjudice de vôtre confrère, Gardez-lebien,
vous avez la récompenfe que vous méritez. Ce confrère
eft Pierre de Le<?n qui avoit été moine de Clu»
0 " > ; , ; 1/ abb|
L I V R E S O I X A N T E -H u iT I e ’ m E.' 457------------ -
L ’abbé Pierre écrivit auffi for ce fujet au chapitre h 1
général de Cîteaux. Il commence par leur repreién-
ter l’eftime Sc l’affeôbion qu’il a toujours eue pour e^ ' ,s'
leur congrégation nailfante , puis il répond à leurs
objections.. Il n’eft pasjufte, dites-vous, que des
étrangers prennent les dîmes de nos travaux. Mais
nos peres en ont toujours ufé ainfi : ce ne font pas
feulement les laïques qui payent les dîmes, les égli-
fes les payent aux églifes, les monafteres aux mona-
fteres; Scnon feulement du travail des payfans; mais
du leur. Vous perdez plus , ajoûte-t-il, par la d iminution
de votre réputation , qu’en abandonnant
un fi petit profit : rout le monde vous admiroit, Sc
vous paiTerez pourintereifez. Il vaudrait mieux fouf-
frir votre pauvreté , qu’exciter ce fcandale Sc altérer
la charité. Ces lettres furent fans effet : l’affaire par- v:ien.ep.is5.
ticuliere.de Gig n i, la querelle generale des dîmes *IsÎb
s'aigrirent de plus en plus , Sc eurent de fâcheufos
fuites.
Le pape Innocent ayant paffé à 5. Gilles en Pro- XXIr
1 i» 1 t Le pape en vence, entra en Lombardie par les montagnes de itaüe.
Genes, Sc célébra à Aft la fête de Pâque , qui cette b*™».
année 1 132. étoit le dixième d’Av ril. Delà il vint à
Plaifance , où il appella les évêques Sc les autres prélats
de Lombardie , de la province de Ravenne Sc de
la baffe Marche, Sc tint avec eux un concile. Cependant
le roi Lothaire v in t en Lombardie avec une ar- ^
mée, comme il avoit promis , Sc célébra la fête de
Noël à Meduirte dans la Marche Trevifane. Il me*
noit avec lui S. Norbert, qui en ce voyage fit la Fon- -
ôtion de’chancelier d’Italie , parce que le fiege de C o logne
étoit vacant. Lothaire tint à Rocaille une
Tome X I F". M m m