
Narr. p , 446.
XL.
Apologie du
clergé de Licge.
tpijf. 7.
78, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qu e .
. t depuis la révolte de fon fils. Il écrivit donc à Ma-
A ñ : iio j; naifés'archevêque de Reims , lui ordonnant d’aflem-
bler fes fuffragans , d’élire un évêque de Cambrai,
6c le facrer îans délai. Mais l’autorité de l’archevêque
ne fut pas fuffîfante pour mettre Odon en
poifellion : Gaucher fe maintint à Cambrai encore
un an , c’eft-à-dire jufqu’à la mort de l’empereur ; &
Odon fut renvoie à fon abbaïe de Tournai, exerçant
par tout ailleurs qu’à Cambrai les fonétions épifco-
palès.
Robert comte de Flandres s’étoit declaré contre
les fchifmatiques du diocefe de Cambrai, comme il
parole par une lettre du pape Pafcal, où il l’en remercie
, 6c l’exhorte à faire de même à l’égàrd du
clergé de Liege excommunié. Il l’excite enfuite
contre l’empereur en ces termes ; Pourluivez par tout
félon vos forces , Henri chef des hérétiques 6c fes
fauteurs. Vous ne pouvez offrir à Dieu de facrifice
plus agréable , que de combattre celui qui s’effc élevé
contre Dieu , qui s’efforce d’ôter le roïaume à l’é-
g life, qui a élevé l’idole de Simon da’ns le lieu faint,
6c qui a été chaffé de l’églife par le jugement du faint
E fp r it, que le prince des apôtres 6C leurs Vicaires
ont prononcé. Nous vous ordonnons cette entre-
prife à vous 6c à vos vaffaux pour la rémiffion de vos
pechez, & comme un moïen d’arriver à la Jerufalem
celefte.
Le clergé de Liege répondit à cetre lettre par un
long écrit adreffé à tous les hommes de bonne volonté
, qui eft l’apologie de toüs ceux qui reconnoif-
foient Henri le pere pour empereur legitime. Dèsde
titre ils fe déclarent catholiques, 6c attachez inviolsro.
y+conc. p .fy o .
blement à l'unité de l’églife | & ils le montrent encore --------------
mieux dans le corps de la piece où ils nomment l’églife A n . i i o j .
Romaine leur mere,le pape Pafcal leur pere, l’apof-
tolique , l’évêque des évêques , l'ange 6c l’oint du
Seigneurs, à qui appartient lafollicitude de toutes les
éo-lifes. Ils reconnoiffent auffi pour vrai pape Hilde-
brand ou Grégoire V 11. & déclarent qu’ils n’adhe-
rerent jamais à aucun antipape -, ainfi il n’y a aucun
fujet de les traiter de fchifmatiques.
Au fonds ils foutiennent qu’ils ne doivent point
être réputez excommuniez , pour rendre à Cefar ce R
qui eft à Cefar fuivant l ’évangile , contre les nouvelles
traditions. Ikrapportent les préceptes de faint r ^ n
Pierre 6c de faint Paul touchant l’obéiffance dûe aux «m |
fouverains, puis ils concluent : C ’eft donc parce que
nous honorons le roi , parce que nous fervons nos
maîtres, non-feulement fous leurs y eu x , mais en fim-
plicité de coeur : c’eft pour cela qu’on nous traite d’ex-
communiez. Ils infiftent fur la validité du ferment
que les évêques comme les autres ont fait aux princes
depuis un tems immémorial , en recevant d’eux les
regales, c’eft-à- dire, les domaines dépendans de leur
couronne. Ils foutiennent que c’eft une très-ancienne
coutume, fous laquelle font morts plufieurs faints
évêques. ; 6c que ce ferment étant légitimé , ne peut
être violé fans parjure. Ils ajoutent que la prétention
de difpenfer de cesfermens eft une nouveauté introduite
par Hildebrand.
Ils difent enfuite : Si on lit avec l’efprit de Dieu (}7. s. _
les faintes écritures & les hiftoires, on trouvera que
les rois 6i les empereurs ne peuvent point ou difficilement
être excommuniez ; & la queftion eft en