
A n . i ioi .
c. 9.
Jâan. 14. i£ .
xv. z<>.
c.li.
Joan. * v i, 13.14. 1$.
c. 15,
V-om. xi. 56.
r. 18.
c. 19.
Joew. xv. ii.
31 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
en tant que D ieu : d’où il s’enfuit qu’il procédé auifi du
Fils, qui eft le même Dieu que le pere.
Il prouve encore que le faint Efprit procédé du Fils,
par ces paroles de l’évangile : Le confolateur le faine
Efprit que le Pere envoïera en mon nom. Etenfuite:
Quand le confolateur que je vousenvoïeraide la part
du Pere fera venu. Ce qui ne peut lignifier autre cho-
fe ,finonque le faint Efprit eft envoie tout enfemble
par le Pere & par le Fils, & par confequent qu’il eft
autant de l’un que de l’autre. Aufli J. C . dit enfuite :
Il ne parlera pas de lui-même. Et encore : Il recevra
du-mien & vous l’annoncera. Les Grecs difoient que
le faint Efprit procédé du Pere par le Fils, & préten-
doient le prouver par ces paroles de l’Apôtre : T o u tes
chofes font de lui, par lui & en lui. Mais Anfelme
montre que ce paifage regarde les créatures, & ne
fepeut appliquer aux perfonnes divines. Toutefois le
Pere & le Fils ne font pas deux principes , mais un
feul principe du faint E fp r it, parce qu’il ne procédé
pas d’eux en tant qu’ils font deux perfonnes , mais
en tant qu’ils font le même Dieu.
Le grand argument des Grecs étoit tiré de ces paroles
de l’évangile: L’Efprit de vérité qui procédé du
Pere; & de ce que le fymbole de C . P. aïant parlé
de même , les Latins y avoient ajouté : Et du Fils ,
fans leur participation. Anfelme répond au texte de
l ’évangile par plufieurs autres , où ce qui convient
aux trois perfonnes divines eft ateribué à une feule.
Quant à l’addition au fymbole, il dit : Elle étoit nc-
ccifaire à caufe de quelques-uns moins éclairez , qui
ne s’apperçoivent pas de ce que toute l’éghfe
croit, il s’enfuit que le faint Efprit procède du pils.
On a donc fait cette addition , afin qu’ils ne fiffent ----- ■ ■
point difficulté de le croire ; & on voit combien elle A n . u o i .
étoit neceffaire, par ceux qui nient cette vérité,à caufe
qu’elle n’eft pas exprimée dans ce fymbole. Ainfi
l ’églife Latine a déclaré hardiment ce qu’elle fçavoit
qu’on devoir croire : voïant que la neceffité y oblig
eo it, & qu’aucune raifon ne l’empêchoit. Car nous
fçavons que ceux qui ont compôfé ce fymbo le, n’ont
pas prétendu y renfermer tout ce que nous devons
croire. Il n’y eft point dit, par exemple, que N. S.
eft defeendu aux enfers.
Si les Grecs difent qu’on n’a dû altérer en aucune
maniéré un fymbole preferit par une fi grande autorité
: nous ne prétendons pas l’avoir altéré, puifque
nous n’y avons rien ajouté de contraire à ce qu’rl
contient. Et quoique nous ne puiffions foutenir que
cette addition n’eft point une altération , fi quelqu’un
toutefois s’opiniâtre â le prétendre, nous répondons
que nous avons fait un nouveau fymbole : .
car nous gardons en fon entier & refpeétons comme
eux le premier traduit fidelement du Grec : mais
nous avons compofé en Latin avec l’addition ce fymbole
que nousemploïons plus ordinairement devant
le peuple. Quand on demande pourquoi nous ne'
l ’avons pas fait du confentement de l’églife Greque :
nous répondons qu’il nous eft trop difficile d’aifem-
bler leurs évêques pour les confulter fur ce fujet ;
&c qu’il n’étoit pas neceilaire de mettre en queftion
ce dont nous ne doutions point. Car quelle eft l’églife
, même d’un roïaume particulier , à laquelle il
ne foït pas permis d’établir quelque propofition
conforme à la vraie f o i , & la faire lire ou chanter
Tome X IV , E