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IV.
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chev èq ued ’Yorc.
Sup. liv . ix v i .
P - i 7 -
fcdiner p- oj.
i j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t î q ^ u e .
écoutez avec refpeçtfes ordonnances ; mai« n’apportez
point dans mon roïaume des nouveauté? friper*,
ftups. A ces conditions le roi envoïa au concile les
évêques & Içs abbe? de Normandie, &c ceux d’Angle*
tçrre qui étoient alors en Normandie avec lui.
Turftainélu archevêque d’Y o r c ,lu i demanda per-
million d’y aller ; & ne l’obtint qu’après lui avoir promis
par la foi qu’il lui de v o i t , comme à fon feigneur,
de ne rien folliciter auprès du pape au préjudice de
l ’églife de Çantorberi -, ôt ne fe point faire facrer par
le pape pour quelque raifon que ce fût. Depuis le
jugement interlocutoire que Pafcal II. avoit rendu
en faveur de Turliain , la mort de ce pape ayoit fuf-
pendu l’affaire. Quand on eut appris l’arrivée de Gelafe
U. en Bourgogne, tous les prélats fe préparaient
à l’aller trouver $c affilier au concile qu’il devoit célébrer
à Reims à la mi-carême de l’année fui vante iiiî>,
Entre autres,Raoul archevêque de Çantorberi, partit
pour cet effet de Rouen où il étoit demeuré à fon retour
de Rome -, mais après avoir fait quelque .chemin,
il apprit que le pape Gelafe s’étoit éloigné dans le
deffein d’aller vers l’Efpagne. Raoul fe contenta donc
d’envoïer des députez pour fçavoir au vrai la route
que tiendroit le pape, & quel fonds il pouvoir faire
fur lui touchant fon affaire. Turliain l’aïant appris,
partit d’Angleterre & vint à Roiien dans le deffein
d ’aller trouver le pape ; mais comme il étoit venu fans
congé du r o i , ce prince lui défendit de palfer outre,
Quelque tems après les députez de Raoul revinrent
d ’auprès du pape, &c rapportèrent que lorfqu’il fe pro-
pofoit de faire quantité de chofes nouvelles & inoijifS
jufqu’alors, il étoit mort à Clugni,
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Quand on eut appris en Angleterre l’éleétion de ~~
Callifte, les efprits furent partagez 3 comme ils le - A l
toient déjà fous Gelafe fon prédeceffeur. Les uns continuèrent
de reconnoître pour pape Grégoire V I I I .
c’ell-à-dire Bourdin, qu’ils fçav oient être le maître à.
Rome depuis près d’un an ; les autres reconnoiffoient
Callifte : les autres ne reconnoiffoient ni l’un ni l’autre.
Les François toutefois, le roi d’Angleterre &
l’archevêque de Çantorberi étoient pour le pape Cal-
lifte. C ’eft ce que témoigne le moine Edmer, qui
étoit alors en Angleterre. L’archevêque Raoul étoit
toujours à Roiien auprès du roi fon maître, &' n alla
point au concile de Reims, tant a caufe de quelque
indifpofition , que parce que le roi lui avoit promis
qu’à fon retour en Angleterre il lui feroit bonne juf-
tice , & obligeroit Turliain à lui faire la foumiflîon
qu’il defiroit. C ’eft pourquoi en permettant à Turf--
tain d’aller au concile, il en exigea le ferment que
j’ai marqué. Le roi fit plus: il envoïa au pape le moine
Sieffred frere de l ’archevêque R a o u l, & connu particulièrement
du pape , pour lui dire de fa part qü il
fe gardât bien , pour quelque raifon que ce fû t , de-
facrer Turliain , ou le faire facrcr par un autre que
par l’archevêque de Çantorberi , autrement qu’il ne
recevront Turliain en aucun lieu de ion obeiffance.
Et fi le pape fous prétexte de fon autorité vouloitf
faire le contraire , le roi proteftoit qu il' ne change-
roit pas de réfolution , quand il en devroit perdre fa
couronne. Le pape répondit : Le roi ne doit pas croire
que dans l’affaire en queftion j’âgiffe autrement qu’il
ne veut. Je n’ai jamais eu intention de diminuer en
rien la dignité de l’églife de Çantorberi que tant de