
ï i z H i s ï o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
-------------- cantes depuis long-tems ; mais fans leur donner au-
A n . 1107. cune inveftiture. Il remplit auffi quelques églifes de
Normandie.
Cependant Anfelme en prefence du r o i , des évê-i
ques 6c des feigneurs, demanda à Gérard archevêque
d’Y o r c ,la fommiffion qu’il ne lui avoit point encore
faite depuis fa tranilation d’Erfort à Yorc. Le roi
dit qu’il ne lui paroiifoit pas neceifaire que Gérard
fît une autre foumiifion que celle qu’il avoit faite
à fonordination, & Anfelme y confentit pour lors ,
à condition que Gérard lui touchant dans la main,
promettroit de lui rendre comme archevêque la même
obeïifance qu’il lui avoit promife comme évêque.
Enfuite ceux qui avoient été élus évêques allèrent
à Cantorberi, & y furent ordonnez le dimanche
onzième d’Août par Anfelme affilié de fes fuffra-
gans. Ces nouveaux évêques étoient c in q , dont le
plus remarquable étoit Guillaume de V a rç lva il, qui
fut ordonné éyêque d’Exceftre. Anfelme écrivit au
pape pour l’affurer que le roi d’Angleterre avoit renoncé
aux inveftitures, 6c ne difpofoit pas des églifes
par fa feule volonté , mais s,’en rapportoit entièrement
au confeil des gens de bien. Il marque auffi le
fervice que Robert comte de Meulan , qui étoit le
principal confident du roi, avoit rendu à i’çglife en
çette occafion.
Depuis plus de deux ans Daïmbert patriarche de Je-
rufalem étoit à la fuite du pape Pafcal ,quileretenoit
ni"tci?ebaenj£tu- pour v ofi C ceux fa-voient chaffé allegueroient
fakm. des caufesraifonnables de leur conduite. Mais perfonne
n’aïant comparu,& ne fe trouvant autrechofe con-
| i- tre lui, fi non qu’jl avoit été çh^ifé par pure violence
du
L I V R E S O I X A N T E - C I N Q U I E’ M E. II?
du roi: il fut renvoie'à fon fiege avec des lettres du A
pape, qui témoignoient qu’il étoit en fes bonnes
grâces. Il paiTa en Sicile, 6c fut obligé de fejourner à
Mcffine pour attendre l’occafion de s’embarquer :
mais il y tomba malade , & mourut levingt-feptiéme
de Juin cette année 1107. aïant tenu le fiege de Jerufalem
pendant fept ans, quatre ans paifiblemcnt,
trois en exil. Ebremar qui avoit été intrus à fa place
aïant appris qu’il revenoit avec l’approbation du
pape , 6c ne fçaehant pas encore fa mort, réfolutd’al-
leràRome fe juflifier, 6c reprefenter comme on l’a-
voit mis malgré lui fur le fiege de Jerufalem. Mais
étant arrivé à Rome il ne put obtenir autre chofe
finon, qu’on envoïât avec lui un lé g a t, pour prendre
fur les lieux une plus ample connoiffance de l’affaire.
On yenvoïa Gibellinarchevêque d’Arles,homme
fort avancé en âge , qui étant arrivé à Jerufalem,
y afTembla un concile des évêques du roïaume , 6c y
examina pleinement la caufe d’Ebremar. Il reconnut
par des témoins au deffus de tout reproche , que
Daïmbert avoit été chaffé fans caufe légitime, par la
faétion d’Arnoul & la violence du ro i, 6c qu’Ebre-
.mar avoit ufurpé le fiege d’un évêque vivant 6c demeurant
dans la communion de l’églife ; c’eft pourquoi
il le dépofa du patriarcat par l’autorité du pape.
Maisenconfideration de fa pieté & de fa fimplicité ,
il lui donna l’églife de Cefaréequi étoit vacante. En-
fuite comme le clergé 6c le peuple çontcfloient fur
Jele&ion d’un patriarche de Jerufalem , on prit jour
pour traiter de cette affaire à la maniéré accoutumée >
& après une grande délibération , ils s’accordèrent
Tome X IV . P