
i i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
— dans leur faétion le fimple peuple -, & continuèrent
x6. le famedi-faint & encore plus le jour de Pâques. Le
lundi qui étoit le troifiéme d’A v r il, comme le pape
alloit à S. Pierre où eft la ftation de ce jour là, le jeune
homme fe préfenta à lui avec fa troupe près du pont
d’Adrien & demanda fa confirmation. Ne l’aïant pas
obtenue il attaqua la famille du pape qui fuivoit,
prit les uns & maltraita les autres. Au retour le pape
revenant couronné félon la coutume, & précédé des
cardinaux , ces féditieux les attaquèrent du haut du
Capitole,faifant de grands cris & jettant des pierres.
Ils envoïerent même après le pape; & avant qu’il
ôtât fes ornemens, il fallut leur promettre que le
vendredi fuivant il délibcreroit fur cette confirmation.
Mais le jeune homme n’étant pas content de ce
délai, fit accomplir ce jour là par çeux de qui il pût
l’obtenir, les cérémonies qui reftoient à faire pour le
déclarer préfet.
Le vendredi il fit abattre les maifons de ceux qu’il
n’avoit pû révolcer contre le pape ; & le pape pré-
voïant qu’on ne pourrait réfifter à ces féditieux fans
répandre beaucoup de fang , fe retira à Albane. Leur
fureur tomba principalement fur la maifon & les
tours de Pierre de Léon. Le pape aïant gagné quelques
feigneurs Romains par fes largefles, il y eut un
combat où les féditieux furent battus ; mais la plupart
de ceux qui avoient fait ferment au papç l’abandon-
nerent, à l’exemple de Ptolomée qui en étoit le chef,
T o u t le païs fe foulevacontre lu i , & la guerre civile
ne fe ralentit que par les travaux de la uioiiTon & les
chaleurs de l’été.
Ucvê- L’empereur Henri étoit toujours en Lpmbardie}
faifanç
L i v r e s 01 x a n t e-s ix i e’m e .
faifant négocier fa paix avecle pape, qui difoit: J 'a i ____
gardé ma parole,quoique donnée par force , je ne l’ai A n . m tf.
point excommunie, mais il l’a été par les principaux suc deMa^nce
membres de 1 eglife, & je ne puis lever cette excom- contte-en’i’cl*lu:*
munication que parleur confeil, dans un concileoù **"
les parties foient entendues. Jereçois tous les joursdes
lettres des Ultramontains qui m’y exhortent, principalement
de 1 archevêque de Mayence. En effet ce s««, uogmt]
prélat nommé Albert étoit le plus déclaré contre l ’em - f8°1’
pereur. Il avoit été fon chancelier & fon plus intime
confident; & ce fut principalement par fon confeil,
que Henri fit arrêter 1e. pape Pafcal. Mais quand
Albert vit que le privilège accordé par le pape étoit
condamne de tout le monde, & l ’empereur excommunié
par l’archevêque de Vienne & par la plupart
des eveques, il prit parti contre l’empereur, qui l’aïant
découvert, le fit arrêter en n u . & le retint trpis ans Vrft,*n.ubi
dans une étroite & dure prifon.
A la Touifaints ij i/. l ’empereur indiqua une cour*^ §Éj
pleniere à Mayence , où les eitoïens profitant de
1 occafion, vinrent tout d’un coup en armes environ- -
ner fon palais: quelques-uns même fejetterent dans la
cour en furie, & tous demandoient avec de grands
çris la liberté de leur prélat. L ’empereur fut obligé de
leur promettre çe qu’ils demandoient, & d’en donner
des otages ; puis il forrit de la ville , & peu de
jours après il délivra le prélat, fiattenué des mauvais
rraifemens qu il avoit foufferts dans fa prifon , qu’il
ne ui reftoit que la peau 1 les os. Albert fcrendit l
Cologne pour erre faeré par le légat Dietric : mais
çe prélat étant mort en chemin , il futfacré au même
lieu Je jour de S- Etienne vingt-fix Décembre m j . par. E f e
Tem, X IV , F f