
142. H i s t o i r e E c e l e s i a s t i q u é .
■ mais fi vous voulez quitter, biffez-nous leleétionii-
A N. n u . ]>re. Brunon crut pouvoir fe faire obéir par force, &i
fit venir des gens armez, qui furprirent les moines
comme ils entroient à la meffe, demandant en furie
qui étoient ceux qui ne vouloient pas faire la volonté
de l’abbé. Les moines indignez les mirent dehors ; 8£
l’abbé l’aïant appris, affembla les frcres , & leur dit î
Je ne veux pas être caufe d’un fçandale entre vous &
l’églife Romaine ; c’cft pourquoi je vous rends le bâton
paftoral que vous m’avez donné. Auffi-tôt il le
remit fur l’autel ; & prenant congé des moines, il retourna
à fon évêché, où il paffa quatorze ans qu'il
vécut encore. Il avoir gouverné l’abbaïe du Mont-
Caifin trois ans & dix mois ; & fon fucceffeur fut
Girard qui la gouverna onze ans.
ynt. Lepn évêque d'Oftie que le pape emploïa en
Qêqut'imftK“ Pette affaire, étoit de Marfique en Campanje , &
entra dès l’enfance au Mont-Caifin, où il embraffala
c-.-w te i f . (t jnoHjftjque ; & s’étant diftingué par fa doétrine
& par fa vertu , il devint bibliothequaire & doi'en
du monaftere. L’abbé Oderife lui ordonna d’écrire
la vie de l’abbé Didier fon prédeceffeur , qui fut le
pape Victor III. & lui aïant demandé quelque tems
après s’il l’avoit fa it , Léon lui avoua qu’il n'avoit pas
commencé , & lui reprefenta que diverfes occupa^
.tions l’en avoient détourné.‘Oderife promit de lui
donner du loifir , & lui ordonna d’écrire l’hiftoire
entière du Mont-Caifin depuis S. B enoît, marquant
non feulement la fuite des abbez Se leurs a6bions,mais
les acquifitions des domaines du monaftere par lp$
donations des empereurs & des princes, ou autrement.
Léon exeeuta cet ordre,fefervant de quelques
L i Y R E S O I X A N T E - S I X I E M E Ï 4 Î
mémoires écrits groifierement par les moines préce-
dens ) des hiftoires des Lombards & de celles des em- N' IU1,
pereurs & des papes , avec les anciens titres du monaftere
, qu’il rechercha foigneufement. De tous ces
matériaux il compofa la cronique du Mont-Caifin ,
& ladivifa en trois livres, dont le premier commen- Spw f " i ’t.*
ee à S. Benoît ; le fécond à l’abbé Aligerne vers l’an
p jo . le troifiéme ne contient que Phiftoire de l’abbé
Didier. En n o i . Léon de Marfique fut tiré du Mont-
Caifin par le pape Pafcal II. qui le fit cardinal évêque
d’Oftie: il vécut aU moins jufques en i i i j . &eutpour
fucceffeur Lambert de Fagnan , depuis pape fous le
nom d’Honorius II.
La cronique du Mont-Caifin fut continuée après *-cum
la mort de Léon par le moïen de Pierre , diacre &
bibliothequaire du même monaftere , né à Rome de
la première nobleffe, & offert à la maifon dès l’âge de
cinq ans en m j . Il ajouta à cette cronique un quatrième
livre qui commence à l’abbé Oderife en 1087. 8i finit àRainald II. & à la mort de l’antipape Ana-
clet en 1137. mais ce quatrième livre n’eft pas écrit
avec la même fidélité que les précedens.
A Conftantinople le patriarche Nicolas le Gram- Mortaf'Nkota
mairien mourut cette année n u . après avoir tenu ce ic Grammairien.
r ■ r o A ■ / v . a Jean patriarche liege vingt-lept ans , & etre arrive a une extreme dec.p.
vieilleffc. Nous avons deux conftitutions de ce pa- s«p.Uv. lhu.,.
triarche,toutes deüxde l’année iovz.indiétion quinziéme.
La première du quatorzième de Juin,fut faite
dans un concile de treize métropolitains avec quel — Zonar. xvm. ».
ques officiers de l’empereur. On y décida la queftion ’3 , ¡¿Vt 1Iin,
propoiée un mois auparavant dans une affemblée 5fplus
nombreufe, fçavoir fi l’oncle & la niece, le neveu