
i-o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
--------------- province de Lion que l’évêque d’Autun qui affifta a it
À R . nooi concile de Valence.
Ses parties étoient treize chanoines de fon églife
entre lefquels étoient deux archidiacres, le prévôt &
le chantre : de plus l’abbé defaint Benigne de Dijon,,
l ’abbé deFlavigny & les députez de l’abbé de Clugny.
Maisilfoutenoit qu’il n’étoient pas recevables, parce
que les oiiailles ne doivent point accufer leur pafteur:-
qu’ils avoient confenti à Ion élection &,à:fa confe^
cration , quoiqu’avertis fous peine d’anathême , de
propofer leurs reproches : que l’un d’eux avoit reçu
de lui l’ordre de diacre, l’autre la charge de chantre,
& lui avoient fait hommage l’un & l’autre. Enfin
qu’il n’y avoir qu’un témoin outre-l'accufateur. Les
légats répondirent qu’en matière de fimonie , toute
perfonne , fût-elle infâme , eft reçue à accufer -, &
que le pape Grégoire V I I ; dans un concile de Rome
avoit depofé un évêque fimoniaque fur l'accufation-
d’un abbé fon complice. Que d’ailleurs il fuffifoit
d’un accufàteur avec un témoin.
Quand ce vint au jugement il y eut delaconteftà-
tion entre les évêques & les légats. Les évêques di-
foient que l’on devoir obliger l ’accufé à fe purger ,
fuivant l’ufage de l’églife Gallicane, confirmé au concile
de Glermont en préfence du pape Urbain. Les légats
répondirent que fûivant les canons, c’étoit aux
accufateurs à prouver ce qu’ils avançoient. L’accufé
appella au faint fiege , mais les légats ne défererent
point à fon appel, parce que lè pape leur avoit donné
ïa plénitude de fa puiflance. La féance du concile
ai'antduré jufqu’à la fin du jour, on remit la décifion
de l’affaire. Pendant la nuit Norgaud envoïa des pré-
L i v r e s O i x a n t e -c i n q u i e ’ m e . h
fens aux évêques, dont quelques-uns les prirent,
d’autres les refuferent, & c eu x -c i en furent remerciez
publiquement par les cardinaux légats dans la
féance du lendemain. L’affaire y fut encore agitée ,
mais non pas terminée ; & à la priere de tous les évêques
on donna un délai jufqu’au concile que les mêmes
légats dévoient tenir à Poitiers. Cependant Norgaud
fu t declaré fufpetis de toute fonétion épifcopale &
facerdotale. Et c’eft ce qui fe paífá à fon égard au
concile de Valence.
L’antipape Guibert mourut pendant la tenue de
ce ¿oncile, c ’eft-à-dire vers le commencement d’Oc-
¡tobre l’an i ioo. la vingtième année de fon intrufion
' dans le faint fiege, & la vingt-troifiéme de fa révolte
contre Grégoire V I I . Dès le commencement du
pontificat de Pafcal, les Romains le preifoient d’abattre
l’antipape : trouvant honteux qu’il eût réfifté
à íes trois prédeceifeurs. Ils lui offroient de l’argent ;
& les députez du comte Roger venant le complimenter
de la part de léur maître , mirent à fes pieds mille
onces d’or. Le pape Pafcal encouragé parcesfecours,
commença à agir ceSntre Guibert,le chaifa d Albane,
& par là ruina fon parti dans Rome. Guibert fe retira
à Citta-di-Caftello; &c dans cette fuite il mourut
Cubitement. Toutefois le fchifrae ne fut pas eteint.
Son parti lui fubftitua un nommé A lb eat, qui fut
pris parles catholiques le jour même de fon élection,
& enfermé à S. Laurent. Les fchifmatiques élurent
-enfuite Theodoric, qui fut pris au bout de trois mois
& demi, & enfermé au monaftere de Cave. Enfin ils
élurent Maginulfe qui féduifoit le peuple par des
préduftions & des fuperftitions magiques ; mais il fut
A n . i i o o .
V IL
Ä4ort de l'antipape
Guibert.
Chr. Virdttn f .
Petr. "Pifan,