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A n . u 30, ' long.tems entre ce grince & Pierre de Leonfoti
pere ; Sc ajoute , qu’après avoir été élu canonique-
‘■ment, i l a été facré par Pierre évêque de Por to, dev
an t l'autel de S. Pierre en prefence de pluiieurs autres
é v êqu e s , aux yeux de tous Sc avec grande folem-
nité : au lieu que ceux du parti contraire ont été réduits
à s’enfuir la nuit de la maifon de Léon Frangipane
leur principal proteéteur, Sc fe cacher au-delà
du Tibre. Nous avons pour nous, ajoûte- t-il, tout le
clergé Sc toute la noblefle : nous exerçons libremenc
toutes nos fondions au dedans Sc au dehors de Rome,
nous avons ordonné des cardinaux Sc facré des é v ê ques.
Et enfuite :N e vous arrêtez pas aux menfonges
d’Ha ime r i , ci-devant chancelier, voleur 8c fimonia-
q u e , ou de Jean de Crème homme infâme Sc vrai
Nicolaïte , ni de ces autres fugitifs. La lettre fut envo
y ée par l’archevêque de Brème.
Le clergé du parti d’Anaclet écrivit auffi au roi
Lothaire.La lettre porte en tête les noms de vingt- fept
cardinaux Sc des autres évêques fuffngans de Rome ,
des archiprêtres, du primicier 8c de pluiieurs abbez.
Entre les cardinaux on comptoir fans doute ceux
qu’Anaclet avoir ordonnez de nouveau. Nous vous
écrivons , difent-ils , prince très-Chrétien , comme
aux autres églifes d'Orient Sc d’O c c id e n t , pour difïi-
per les menfonges de ceux qui aifurent par leurs
écrits, que le pape Anaclet n’a pas été élu canoniquement
Sc librement : mais par la puiffance de fes pa-
ren s , par violence, à coups de bâtons avec effufion
de fang. Ils attribuent enfuite l ’éleétion d’innocent
au chancelier Ha ime r i , qu’ ils traitent d’impudique
&c de fimoniaque :à cinq autrescardinaux, qui mangeoient
geoient a fa table, ôc a quelques évêques, qui n’ont , An. iijo.
difent-ils > aucun droit à l ’éleétion du pape.
Le roi Lothaire n’ayant point fait de réponfe à la
première lettre d'Anaclet , il lui en écrivit une féconde
par un clerc de Strafbourg, en date du quinzième
de Mai ; Sc il écrivit en même tems à lareine
fon époufe : mais il n’eut aucune réponfe de l’un ni
de 1 autre. Alors il fit écrire au roi par le prefet de
R.ome, Sc par quelques nobles au nom de toute la
v i l le , une lettre ou ils le prient de prendre la protection
d A n a c le t , s il veut être reconnu empereur à
Rome ; Sc fe p laignent du mépris qu’il leur a témoigné,
n’ayant point répondu aux deux lettres du pape :
ajoutant, que c’ell la raifon pour laquelle il ne lui a
point encore envoyé de légat. La lettre eit du dix-
huitiéme de Mai.
Anaclet n en ufa pas avec la même referve à l’é gard
du roi de France : il lui envoya d’abord un légat
ifçavoir Otton évêque d e T o d i , avec une lettre
en date du premier de M a i , où il témoigne avoir
grande confiance en l’amitié de ce pr ince, de qui il
dit avoir été aimé dès l ’enfance , Sc élevé avec affection.
C e qui fans doute feraporte au féjour qu’il avoir
fait a Paris pour fes études. Il fe remet à ion lég
a t , pour inftruire le roi de ce qui regarde fa promotion
Sc le fchifme. Il chargea le même légat de
pluiieurs autres lettres aux prélats Sc auxfeigneurs de
France; dans 1 une defquelles il donne pouvoir à fon <^.s.
légat d y celebrer des conciles; Sc rend ce témoignage
a 1 eglife Gallicanne, qu’elle n’a jamais été infedtée
d aucune erreur ni d’aucun fchifme. Toutes ces lettres
font du premier jour de Mai. En même tems il
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