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Réconciliation
du roi d’Angleterre
avec S. À a*
felme.
Eadmer. ^ .N e -
7 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
comme mes prédcceffeurs ont fait aux vôtres. Si vous
voulez agir paternellement avec nous, & faire fince-
rement la paix , envoïez-nous avec ce député un-
homme de-confiance chargé de vos lettres fecreccs,
afin que nous purifions fçavoir sûrement' votre volonté,
& vous envoïer enfuite une ambaifade folem-
nelle pour terminer cette grande affaire.
Saint Anfelme aïant reçu la lettre par laquelle le
pape lui marquoit ce qu’il avoit fait au concile de
Rome , comprit qu’il étoit déformais inutile qu’il'
attendît à Lion , & réfolut de retourner en France..
Il vouloit aller à Reims comme l’archevêque Ma-
naifôs l’en prioit inftammenr, mais étant à la Charité
fur Loire, il apprit que la eomteffe de Blois étoit malade
à l’extrémité. C e to it Adele foeut du roi d’A n gleterre,.
à qui Anfelme avoir de grandes obligations.
Il crut donc ne pouvoir fe difpenfer d’aller la confo-
ler en cet état : mais étant arrivé à Blois fci! la trouva?
prefque guerie. Dam le féjour qu’il: y f i t , il ne put
lui dilfimuler le fujet de fon retour en France ; &,
qu’après avoir iouffert plus de deux ans * il avoit réfol
u d’excommunier le roi d’Angleterre. La princeffc,
afiligée de la condamnation de fon frète , entreprit-
de.Ie réconcilier avec le prélat, auquel elle perfuada,
de venir à Chartres avec elle. Le roi d’Angleterre qui
étoit alors en Normandie,convint d’une conférence
avec Anfelme à l’Aigle entre Sées-& Mortaigne. La.
rr 1 v ' eomteffe l’y amena : ils trouvèrent le roi fort adouci »
& après avoir conféré enfemblc, il rendit au prélat
fes revenus, & ils fe réconcilièrent. Quelques-uns;
le preffbient de repaffer auifi-tôt en Angleterre , &.
le roi. y con feo to it, mais à condition qu’Anfelme.
L i v r e s o - i x A N T E - c i N Q u i E m e , 7 7
ne refuferoit point fa. communion à ceux qui avoient
reçu de lui l’inveftiture : ce qu’Anfeltne ne voulut
point accorder , & réfolut de demeurer jufqo’au retour
de ceux qu’ils avoient envoïéz à Rome pour cet
article & pour d’aucres dont ils n’avoient pû convenir.:
Cet accord fe fit à l’Aigle le vingt-deuxième
de Juillet 1107.
Le roi en eut d’autant plus de joie, que le bruis
¿étoit déjà répandu en Angleterre , en France & en
Normandie, qu’il alloit être excommunié par An-
feLme , ¿Se cette opinion encourageoit ceux qui ne
l’aimoient pas à remuer contre lui. Ainfi pour témoigner
combien il fouhaitoix le retour d’Anfelme en
Angleterre, il promit d’envoïer fi promptement à
Rome., que l’archevêque pourrait a fîiilcràfa cour à
Noël prochain ; mais il ne tint pas fa parole , & il
carda tant à faire partir fes envoïez, que l’on vit bien
qu’il ne fouhaitoix pas le retour du prélat. Ainfi fe
paffa le refte de cette année ; & Anfelme eut tout le
tems d’aller à Reims, ¿k de fatisfaire au defir de l’archevêque
& de fes chanoines» ,
Manafféstinteerte mêmeannêè un concile à Reims
où il appel la en général tous les abbez delà; province,
&c en particulier Odon? abbé de S» Martin de Tournai,
qui fut élu évêque de Cambrai , & auifi-tôtfacré
par l’archevêque &l les évêques- de la- province.G’étoit
en exécution des ordres du pape Pafcal II. qui étoiç
indigné de ce que Gaucher depofé au concile de Gler-
mont par le pape Urbain dix ans auparavant, fe
maintenoit dans le fiege de Cambrai, par la protection.
de l’empereur H en r i, & apparemment Pafcal
voulut profiter de lafoibleffe oùie trou voit ce prince
K iij..
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A n-, 11074
x xxix
O don évêqus.
de Cambrai.
Narrât, tom. xz»
S pk it.p . 444.
Sftp. liv.LX 111.
n- 60»
.. Sup. Uv. t x î r 1
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