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An. i i 5 i . vêché qu’il venoit d’ctablir en Norvège , 8c il confirma
depuis cette primatie étant pape.
mit. .p. un- Hartvic étoit alors archevêque deBrcme,ayant
Jemi.p. iot. puccej^ ^ Alberon mort en 1148. 8c il tint ce fiege
vingt ans. L’année fuivante 1149. comme la Saxe
étoit en paix avec les Sclaves, Hartvic fe propofa de
rétablir les évêehez ruinez par ces barbares : fçavoir
Oldembourg depuis transféré à Lubec , Ratzebourg
8c Meclebourg depuis transféré à Sverin. Ces fieges
avoient été vacans pendant quatre-vingts ans ; &
Hartvic fe trouvoit ainfi fans fuffragans,n’ayant plus
la jurifdiéKonqu’avoienteuc fes prédeceifeurs fur les
évêques de Danemarc, de Norvège 8c de Suède. Il
s’efforça de la regagner par follicitations 8c par pre-
fensauprès du pape 8c de l’empereur, 8c n’y pouvant
réuifir, il entreprit de relever ces cvêchez fituez chez
les Sclaves en fon voifinage. Il facra évêque d’Ol-
dembourgVicclin prêtre vencrable, qui travailloit
en Holface à la propagation de la foi depuis trente
ans , 8c il fit Eminchard évêque de Meclebourg.
11. Vicelin étoit né dans le diocefe de Minden, depaf
ô i d S g ' rens plus diftinguez par leur vertu que par leur con-
mim.i.c.4}. il étudia affez ta rd, premièrement en fon
f - S pays , puis à Paderborn fous Hartman maîcre célébré,
qui fut obligé de modérer fon ardeur pour l’étude.
Enfuite Vicelin gouverna l’ccole de Brème fous
l’archevêque Frideric, dont il ctoit aimé , auffi-bien
que de ceux que leur vertu diftinguoit le plus dans
cette églife : mais il étoit odieux aux clercs negli-
gens 8c déréglez. On l’accufoit auffi de châtier trop
rudement fes écoliers, dont plufieurs toutefois devinrent
confidérabies, entre autres un jeune homme
nommé Ditmar. Après plufieurs années, Vicelin ré- An.u j i .
felut d’aller en France, pour faire lui-même de plus f. 4i.
fortes études ; 8c prenant avec lui le jeune Ditmar, il
vint a Laon fe rendre difciple des deux freres Raoul
8c Anfelme , qui étoient alors les plus fameux pour
l ’explication de l’écriture fainte. il étudia trois ans
fous eux, évitant les queftions curieufes 8c les difpu-
tes fuperfluës ; puis avançant dansledefirde la perfection
, il rofolut de ne plus manger de viande 8c de
porter un cilice fur la chair. Il n’écoit encore qu’acoly
te , 8c n’avoitpas voulu monter plus haut , craignant
la legereté de l’âge : mais après ces trois années
d’étude en France, il réfolut de retourner en fon païs
8c prendre les ordres facrez.
A fon retour il vint trouver S. Norbert alors ar- «• 47.
chevêque de Magdebourg, qui ayant reconnu fon
mérité l'ordonna prêtre. Alors brûlant d’un zele ardent
8c délirant de fe rendre utile à l'églifc,il apprit
que Henri prince des Sclaves, avoit dompté des nations
barbares, ôc ne cherchoit qu a ctendre la religion.
Il alla donc trouver Adaiberon archevêque de
Brème, qui approuva fon deffein ; 8c lui donna mif-
fion pour aller prêcher chez les Sclaves, 8c travailler
a y extirper l’idolâtrie. Auifi-tôtil entra dans le pays
avec deux prêtres qui fe dévoilèrent à cette bonne oeuvre,
ôc obtint du prince Henri la permiiïïon de prêcher
, 8c l’églife de Lubec pour y faire leurs fondions.
Mais Henri étant mo r t , ôc le païs troublé par une B § j
guerre civile, ils s’établirent à Faldere aux confins de
la Holface vers les Sclaves. Les habicans faifoient
profeifion du Chriftianifme, mais ils n’en avoient que
le nom : ils gardoient leurs anciennes fuperftitions,
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