
A n. i i 3 i .
K. I I .
Cnn. 13.
X.
^acrc de Louis
k jeune,
Chr. Maurin.
P. 3 7 8 ,
42.8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
der la caufe d’un prince feculier. Il eft remarquable
que le concile de Reims ne défend expreffement
qu’aux religieux profez d’être avocats 8c médecins
comme le permettant tacitement aux clercs feculiers;
8c en effet l ’ignorance des laïques rendoit ce mal né-
ceffaire, puiique ces profeiïions ne peuvent être exercées
que par des gens de lettres.
Un autre canon de ce concile défend les fêtes ou
les chevaliers s’aifembloient à un jour marqué, pour
faire preuve de leur force 8c de leur adrefFe, e’eÎtTà-
dire les tournois. La raifon de les défendre, eft que
l ’on y mettoit en péril la vie des corps 8c des ames:
c’eft pourquoi on refufe la fepulture ecclefiaftique à
ceux qui y mour ront , quoiqu’on leur accorde la pénitence
8c le viatique s’ils le demandent. Mais il ne
paroît point que ces défenfes d e l ’églife, quoique fou-
vent réitérées, ayent eu aucun effet pour empêcher
les jouftes 8c les tournois, dont l’ufage a Continué d’être
fréquent pendant quatre cens ans. Un autre canon
prononce anathême contre celui qui aura porté fes
mains avec violence fur un clerc ou fur un moine ;
8c défend à aucun évêque de l’abfoudre, jufques à ce
que le coupable fe foitpréfenté devant le pape, 8c que
l ’évêque ait reçu fon ordre. Le dernier canon du concile
de Reims, porte excommunicationcontreles incendiaires,
crime fréquent dans la province Belgique;
8c on leur donne pour penitence un an de ièrvice de
guerre à la terre fainte , ou en Efpagne.
Lefamedi vingt-quatriénaed’Q<ftobre,.le roi Louis
le Gros v int au concile accompagné de Raoul comte
de Vermandois 8c fenéchal de France fon parent, 8c
de pluiîeur-s autres feigneurs. Le roi monta fur la trir
L i vre S o i x a n t e -Hu i t i e ’me. 419 «-----— »
bune où étoit le pape, lui baifa les pieds, puis s’ailit A n. i i j i ,
auprès de lui dans une chaire 8c parla de la mort de fon
fils en peu de mots , qui tirèrent des larmes à tous les
aflïftans. Le pape tournant les yeux fur lui , lui fit un
difcours de confolatiori, l’exhortant à élever fes pen-
fées au roi des rois, 8c à fe foumettre à fes jugemens.
Il a p r i s , dit - il, votre fils aîné dans l’innocence, pour
le faire regner dès à preient avec lui dans le ciel, vous
en laiffant plufieurs autres pour regner ici bas après
vous. C ’eft à vous à nous confoler nous autres étrangers
chaflez de notre païs : comme vous avez fait en
nous recevant avec tant d’honneur; 8c nous comblant
de tant de bienfaits, dont vous recevrez une recom-
penfe‘éternelle. Auifi-tôt le pape fe leva 8c dit tout
bas l’oraifon dominicale 8c les prières accoutumées
pour l’ame du jeune prince , puis il avertit les é v ê ques
8c les abbez de venir le lendemain dimanche
revêtus pontificalement comme ils étoient à la féan-
ce du conc i le , pour aififter au facre du nouveau
roi.
Ce jour-là qui étoit le vingt -cinquième d’O f to -
bre, le foleil fembla plus brillant que de coûtume ,
pour éclairer la cérémonie. Le pape dès le grand matin
fortant du Palais archiepifcopal avec fa cour 8c
les prélats du concile alla â ia in tR em i , où le roi lo-
geoit avec le prince fon fils ; 8c fut reçu en proceffion
avec toute la decence convenable „par les moines de
cette abbaye. Là le pape prit le jeune prince nommé .
aufli Louis, 8c âgé d’environ dix ans , 8c le conduif it
à l’églife métropolitaine de Notre-Dame.. Le pape
étoit revêtu de fes ornemens les plus folemnels, avec
la tiare fur la t ê t e , 8c lui 8c le prince étoient fuivis
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