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'£ern, c. z.
2. Tim. 11. ij.
552, H i s t o i re E g c l e s r a s t i «î j j i „
point l ’idée de puiiTance. Et confequemment il dï-
ioir, qu’encore que le faint Efprît procédât du Pere 8c
du Fils., 8c leurfut coniubûantiel, il n'étoitpas de là
fubftance du Pere.
S. Bernard répond : D’où vient donc le S. Efprit ?
eft-il tiré du néant comme les créatures ? 8c comment
eft-il confubftantiel au Pere î Enfin s’il n’y a que le
Pere 8c le Fils de même fubftance, ce n’eft plus Tr inité
,,mais Dualité. S’il y a quelque inégalité entre
les perfonnes divines, il n’y a que la plus grande qui
foit Dieu, puifque Dieu eft l’être fouverainement
parfait. Le fond de cette erreur eft de chercher la dif-
tinébiofi des perfonnes divines dans les attributs eften-
tieis communs à toutes les trois : au lieu qu’il n’y a
que les proprietez perfonnelles 8c relatives qui les
diftinguent.
Abailard difoit : Il faut fçavoir, que tous nos docteurs
depuis les apôtres, conviennent en ce p o in t ,
que le diable avoit puiffancc fur l’homme, 8c en étoit
en poiTeifion depuis que l’homme s’étoit laiifé vaincre
par lui -, 8c c’eft pour cela, difent-ils, que le Fils
de Dieu s’eft incarné, parce que l’homme ne pouvoir
autrement être déliyré de la fervitude du dé,-
mon. Pour moi, il me femble que le diable n’a jamais
eu fur l’homme aucun pouvoir, fi ce n’eft par
la permiifion de Dieu comme un geôlier ; 8c que le
Fils de Dieu ne s’eft pas incarné pour délivrer l’homme.
Saint Bernard reprend premièrement fa témérité,
de s’oppofer feul à tous les do£be,urs de l’églife :
puis il montre par S. Paul, que les méchans font retenus
captifs dans les filets du démon, que Dieu nous
8c qu’encore
que
coi*/. 1. if. a ddivrez de la puiiTance des tenebres■;
L i v r e S o i x a n t e - H u i t i e ’wIë. 553
que la délivrance de l’homme foit l’ouvrage de la
mifericorde , la juftice ne laifte pas d’y reluire : en ce
que le Sauveur innocent ayant iouftert la mort par
linjuftice du démon, lui a injuftement ôté les coupables
qui luiappartenoient. C ’eft ainfi que la juftice
de Jeius-Chrift eft devenue la nôtre.
Enfin Abailard difoic, que le but de l’incarnation
de Jefus- Chrift n’étoit que de nous inftruire par fa parole
8c parfon exemple. S. Bernard répond : On dira
donc aufti qu’Adam ne nous a nui que par fon exemple
: puifqu’il eft écrit que comme tous meurent en
Adam, tous recevront la vie en Jefus-Chrift. C ’eft
rétablir Therefie de Pelage. Il n’y a donc point de rédemption
pour les petits enfans, qui ne peuvent profiter
des inftruébions, ni des exemples de Jefus-Chrift,
afin d’être excitez à l’aimer 8c à l’imiter. Il y a trois
chofes à confiderer dans l’ouvrage de notre falut :
l’humilité 8c la charité du Sauveur, & la rédemption
qu’il nous a açquife par fa more : les deux premières
nous feraient inutiles fans la troifiéme, qui en nous
juftifiant, nous a mis en état d’en profiter. S. Bernard
déclaré qu’il laifle plufieurs autres erreurs d’Abailard
, pour s’attacher à celles ci comme aux plus importantes:
il en envoyé toutefois quelques unes au
papecomprifes en 14. articles.
Samfon qui affifta au concile de Sens, avoit été
ordonné archevêque de Reims cette même année
1 1 4 0 . après deux ans de vacance depuis la môrt de
Rainald arrivée le treizième de Janvier 1 1 38. L’élection
fut empêchée tant par l’oppofition du roi irrité
contre le comte de Champagne, que par celle des
bourgeois : qui voulant profiter de la vacance du
l ’orne X I V . A a a a
Ü
Berrt, c. 6»
Bern. c. g.
i. Cor» 15. zz.
S u p . liv .x x x 1 1 1 ,
n. 48.
L X V .
Samion archevêque
de
Reims.
Marlot. lib. 11,
c, 44.