
A n . i 1 5 1
ppijlÏ
.X Î V .
Henri archevêque
de
Mayence dépol
i
718 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■ venu : mais voyant qu’on méprifoit ion appel, trois
jours après l’éle&ion faite par les autres, il affembla
ceux qu'il pût 8c fit une autre élection. L’affaire ayant
été portée au pape , il ordonna encore une nouvelle
éle&ion, Sc commit pour y prefider trois perfonnes,
dont S. Bernard étoit un : il s’accorda avec un des
deux autres, mais le troifieme reclama. S. Bernard
s’adreffa au pape, qui confirma 1 eledtion faite de la
perfonne d'Alain Flamand de nation, qui après avoir
été élevé dès l’enfance dans 1 eglife de 1 Ifle, fe rendit
Otto» 1 1 . JErid»
h 9-
moine à Clairvaux fous S. Bernard, 8c fut enfuite
le premier abbé de Larivoir au diocefe de Troyes , Sc
gouverna douze ans ce monaftere. On fit entendre
au roi Louis, que la première élection qu’il avoit
permife n’ayant pas eu lieu , on n avoit pu en faire
une autre fans une nouvelle permilïion : mais S. Bernard
lui reprefenta , que le premier confentement
fuffifoit, 8c qu'il n’étoit pas neceffaire de recourir au
roi toutes les fois que le clergé fe trouvoit partagé
fur ce fujet. Alain tint le fiege d’Auxerre treize ans,
après lefquels il le quitta par permiffion du pape , 5c
retourna finir fesjours a Clairvaux.
Le pape Eugeneenvoya deux légats en Allemagne,
Bertrand prêtre cardinal du titre-de S. Clcment, auparavant
prieur des chanoines réguliers de S. Jean de
Latran, 8c Grégoire diacre cardinal du'titre de S. Ange.
C ’étoit pour juger la caufe de Henri archevêque
de Mayence, qui étoit accufé depuis long-temsde
diifiper les biens de fon églife, 8c avoit reçu plu-
fieurs réprimandés fans fe corriger. Les deux légats
fe trouvèrent avec le roi Frideric à Bamberg, ou il
célébra la fête de Pâques, qui cette année 1153. fut
L i v r e S o i x a n t e - N e u v i e ’ m e . 72.9
le dix neuvième d’Avril S. Bernard ayant appris que
1 archevêque de Mayence avoit été cité devant les légats
, leur écrivit en fa faveur : les priant autant que
la juftice le permettoit , de ne pas pouffer à bout ce
malheureux prélat; Sc d’avoir égard à fa iimpliciré ,
dont on difoit que de fauxfreres avoient abufé pour
le furprendre. Toutefois il fut dépofé, à la cour que
le roi tint à Vormes à la Pentecôte de la même année,
& le roi fie mettre à fa place dans le fiege de Mayence
Arnoldfon chancelier, par l’éleétionde quelques dé-
pucez du cierge Se du peuple, qui étoient venus à cette
cour. Les légats y dépoferent auifi, par la permiffion
du roi, Bouchard évêque d’Eichftet accablé de vieil-
leffe, comme incapable d’agir : mais lorfqu’ils vou-
loient porter auifi leur jugement contre l’archevêque
de Magdebourg Sc quelques autres, le roi les empêcha
Sc les renvoya chez eux. Henri dépofé de Mayence
fe retira en Saxedans un monaftere de Cifteaux, où
il mourut pieufement le premier jour de Septembre
de la même année.
Le pape Eugene III. mourut auifi la même année
1153- le huitième de Juillet : après avoir tenu le faint
legehuit ans Sc près de cinq mois. Il ne venoit jamais
celebrer la meffe à S. Pierre fans y faire quelquepre-
fent, 8c il donna aux chanoines de cette églife la quatrième
partie des offrandes qui s’y faifoient. Il mourut
a Tibur, d ou il fut porté à Rome en grande folemnicé
& enterre dans l’églife de S. Pierre. On le regarda
comme faint, quoiqu’il ne paroiffe pas avoir été honore
d un culte public, Sc ilfe fit plufieurs miracles à
ion tombeau, dont on en fpecifie fept operez fur divers
malades. Le lendemain de fa mort neuvième ds
T om e X lK Z z z z
ep. j o t . *
Serr» lib» r .
b 8*7-
L X V .
Mort d’Eugene
III.Anaftafe IV.
pape.
Vetera mon. ap•
Bar. & Papèbr»
Conat»