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e f lfi . i j j .
68 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e ,
- Il vint- donc dans l’affemblée nuds pieds, & avec dt
■ grandes démonftrations d’humilité, & reçut l’ablo-
lution de l’excommunication. Puis aïant touché les
évangiles, il fit le ferment, où adreifant la parole à
l ’évêque d’Arras,comme délégué du faint fiege, il renonça
U a t th . u m . Jxxxv.
S. Anfelme encore
a Lion.
S,Umer* y lHovor,
à tout commerce criminel avec Bcrtrade, &
à le trouver avec elle , finon en prefence de témoins
non fufpeds. Bertrade fit le même ferment > & Lambert
d’ArrasJes aïant abfous, envoia au pape la relation
de ce qui s’étoit paife.
Pendant que le légat Richard etoit en France, on
lui doqna des aviscontreYvesdeChartres,laccuiant
de permettre que l’on exerçât publiquement la fi-
monie dans ion églife. Le légat lui en aïant fait une
'fevere réprimandé , il repondit ainfi : J ai toujours
eu horreur de ce crime des le commencement de ma
clericature, Si depuis que je fuis venu a 1 epiieopat ,
je l’ai retranché autant quil m a ete poffible. Que
s’il y a encore quelques droits que le doien, le chantre
& d’autres officiers exigent de ceux qui font re-
çûs chanoines,malgré mesoppofitions, ils fe défendent
par l’ufage de leglife Romaine , ou ils difent
que les cameriers Se les mimftres du palais exigent
plufieurs chofes à la confecration des évêques Se des
a b be z , fous prétexte d’offrande ou de benediétion ,
Se que l’on n’y donne rien gratis jufques à la plume Se
au papier. A quoi je n’ai autre chofe a repondre que
cette parole de l’évangile : Faites ce qu ils difent Se
non ce qu’ils font.
Cependant faint Anfelme étoit à Lion , où il demeura
feize m o is , c’eft-à-dire toute l’année 1104. Se
les premiers mois.de n o j , Dès le commencement
L i v r e s o i x a n t e - c i n q u i e ’me 69
du féjour qu’il V fit ,-c’eft-à-dire, quand Guillaume “ * ~*
de V a r e l v a f t l’eut quitté , il écrivit au roi d’Angle- ‘ n o 4 *
terre une lettre, où après lui avoir rendu compte de
ce qui s’étoit paffé à Rome, Se de ce que Guillaume
lui avoit dit en le quittant , il ajoute : Je.ne puis
être avec vous comme mon prédeceffeur a été avec
votre pere : car je n’ofe ni -vous rendre hommage ,
ni communiquer avec ceux qui auront reçû de vous
les inveftitures des églifes, à caufe de la défenfe que
le pape en a faite en ma prefence. C ’eft pourquoi je
vous prie de me mander votre volonté , afin que jé
fçache fi je puis retourner en Angleterre. Aïant envoie
cette lettre , il demeura en repos à Lion en attendant
la réponfe.
Mais quand Guillaume de Varelvaft fut arrivé en M- Nw.
Angleterre, Si eut rendu compte au roi Henri de ce
qui s’étoit paffé, le roi fit auffi-tôt failïr à fon profit
tous les revenus de l’archevêché de Cantorberi ;■ &
quelque tems après il écrivit à l’archevêque qu’il ne
revînt point , s’il ne promettoit auparavant de lui
garder tous les ufages de fon pere & fon frere. Sur
quoi Anfelme réfolut de demeurera Lion. Il y reçut
plufieurs lettres d’Angleterre , qui lui marquoient
les maux que produifoit fon abfence : une entr’au-
tres qui portoit : On éleve aux dignitez ecclefiafti-
ques des courtifans indignes , on pille les églifes , on
opprime les pauvres, on enleve les vierges. & on les
corrompt ; les prêtres fe marient , &c il fe commet
quantité d’autres defordres , que vous auriez pû prévenir,
fi vous aviez bien confideré l’ancienne coutume
& les réglés de la condefcendance ecclefiaftiquc.
Vous ne deviez pas vous retirer, quand on aureit dû
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