
î j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
A n . 1147. j anvierj & paflfa les jdurs fuivans par Juliers, Aix-
la-Chapelle 8c Maftric , fuifanc par cour des miracles.
e' 11' Le dimanche dix-neuviéme 8c le lundi fuivant, il
fejourna à Liege, d’où il vint à Gembloux , à Mons,
à Valenciennes, 8c le dimanche vingt-fixiéme à Cam-
c-ixi lirai , où il fejourna le lundi. Le vendredi fuivant
il vint à Laon , 8c le famedi premier jour de Février
a ij. à Reims. Le dimanche jour de la Purification il fe
rendit à Chaalon, où le roi Louis étoit venu au de-
' vant de lui : il y avoir aufli pluiieurs feigneurs de
France 8c d’Allemagne, 8c des ambaiTadeurs du roi
des Romains, pour conférer fur le voyage de Jeru-
filem.S. Bernard fut tellement occupé de cette conférence
pendant le dimanche 8c le lundi , qu’il ne
pût fortir pourfatisfaire le peuple qui le defiroic ardemment
: mais le bien général étoit préférable aux
defirs des particuliers. Le jeudi fixiéme de Février,
il arriva a Clairvaux , 8c ne faifoit pas moins de miracles
dans fon pays qu’ailleurs. Il amena avec lui
trente moines qu’il avoir gagnez en ce voyage ; 8c il
en attendoit environ autant, qui avoient déjà fait
leur voeu, 8c pris jour pour fe rendre au monaftere.
#I4. il demeura peu de jours à Clairvaux , 8c pendant ce
féjour, il défendit d’y laiiTer entrer les malades qui
venoient pour être guéris : de peur de troubler le repos
desfreres. Depuis ce retour à Clairvaux , la relation
des miracles ne marque plus exa&ement les jours,
mais feulement les lieux où ils furent faits,
xvin. Le dimanche delà feptuagefime feiziéme de Fe-
« » Î ï™ vrier 1 147- S> Bernar(i fe rendit à Eftampes, où le
roi Louis tint encore une conférence au parlement
touchant la croifade. On y parla delaroute que l’on
L i v r e S q i x a n t e - N e u v i e ’me. c31 .---------—
dévoie tenir, 8c on refolut d’aller par la Grece : con- A n. i i 47.
tre l’avis de plufieurs, particulièrement de$ envoyez
de Roger roi de Sicile , qui reprefentoient le danger
qu’il yavoit defe fier aux Grecs. Enfuiteon délibéra
à qui on devoit confier la garde du royaume pendant
l’abfence du roi. il en laiifa le choix aux prélats
8c aux feigneurs, 8c après qu’ils l’eurent fait ,S.
Bernard revint le premier l’annoncer; 8c montrant
l’abbé Suger 8c Guillaume comte de Ne v e r s , i l dit;
Voici des glaives, 8c c’efi: ailez. Tout le monde approuva
ce choix, excepté le comte de Nevers , qui
avoit fait voeu d’entrer dans la chartreufe , 8c l’exe-
cuta peu de tems après : fans pouvoir en être détourné
ni par les prières du roi ni de tous les autres. Ainfi l’abbé
Suger demeura feul chargé de la regence , qu’il ne
voulut toutefois accepter , qu’après en avoir reçu
l’ordre exprès du pape. On marqua le jour du départ
à la Pentecôte , où l’on devoit encore s’affembler à
Metz- Le roi portoit toujours fur l’épaule la croix
coufue à fonhabit, depuis qu’il l’eutprife à Vezelai
à Pâques 1146.
Pendant le même mois de Février 1147, le roi croUizAifc
Conrad tint une cour pleniere en Bavière , ayant ,
avec lui Adam abbe d’Yorc a la place de S. Bernard. v>-
Après avoir célébré lameife 8c invoqué le S. Efprir,
[ il monta au jubé ; 8c ayant lû les lettres du pape 8c
| de S. Bernard, c’eft-à-dire la lettre circulaire donc
[ j’ai parlé : il fit une exhortation fimple 8c courte ,
l qui perfuada prefqueà tous les affiftans defeeroifer.
I Car ils venoient à ce deifein-, étant déjà excitez par
[ le mouvement precedent. Trois évêques fe croife-
rent fur l’heure, Henri de Ratiibonne, Otton de Fri-
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