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AN.112.ff. g es ^ 3y ant été fondée par le Fils de D ieu , qui lui ai
donné l'empire du ciel 8c de la teïre. Ce monaftere a
été fondé par S. Benoift, qui avoit été inftruitâRor
me; 8c par S. Maur 8c S. Placide, citoyens Romains:
après avoir été détruit par les Lombards, il futréta-
nSuP■ bli parles papes Grégoire 8c Zacharie, 8c encore par
le pape A gapit, après avoir été brûlé par les Sarra-
fins. Ainiî l'églife Romaine a des titres particuliers
pour fe dire mere 8c maîtrefle de ce monaftere. Les
moines appaifez parce difcours , reprefenterent au
cardinal les fâcheufes circonftances du tems, 8c promirent
quand il feroit plus'favorablc, qu’ils execu-
teroient la volonté du pape.
Mais quand Oderife eut appris l’éleèfion de N ic o las,
à laquelle il ne s’attendoit pas , il fe faifit du châ-
teau de Bantra ; 8c ayant ramaffé des troupes de eôtc
8c d’autre, il ruinoit par le fer 8c par le feu , les châteaux
, qui reconnoiifoient Nicolas. Celui-ci pourfe'
foutenir , appella â fon fecours Robert prince de Ca-
poue, 5c fe fit apporter du Mont-Caffin un autel d’or
orné de pierreries, de calices d’or , des encenfoirs &
d’autre argenterie en grande quantité : qui étoient les
offrandes des papes & des princes; ce qui lui attira là
haine implacable des moines ; 8c il continua ainfi à
faire la guerre. Au contraire Oderife defefperant de
fléchir autrement le pape , vint à Rome fe jetter à
f-si. fes pieds, 8c renonça entre fes mains à l’abbaye du
Mont-Caffin. Le pape Honorius voulant finir ces
défordres, dépofa Nicolas de l’abbaye, 8c excommunia
tous fes adherans : puis il écrivit aux m oines,
que s’ils vouloient lui remettre la difpofition du monaftere,
iliroitlui-même, 8c travaillerait à lerefor-
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mer 3 tant pour le fpintuel, que pour le temporel. Les
moines irritez contre Nicolas, lui fermèrent les portes
quand il voulut venir au monaftere , 8c envoyèrent
au pape l’affurer deleurentiere foumiffion.
Il envoya au Mont - Caffin le cardinal Mathieu
évêque d’Albane, qui ayant aflemblé le chapitre, fit
élire Seignoret, quoiqu’abfent : car comme il venoit
de Capouë pour l ’éleètion, il fut arrêté en chemin
par un feigneur du parti de Nicolas. Il fut élû le douzième
de Juillet 1127. 8c enfuite ayant été délivré, il
vint au Mont-Caffin , 8c fut inftallédans lachaire de
S. Benoift. Nicolas lui céda 8c abandonna les forte-
reifes qu’il tenoit ; 8c le pape étant venu au Mont-
Caffin, y donna à Seignoret la benediétion abbatiale.
C e qui étoit fans exemple, car la coutume ctoit de
l’aller recevoir à Rome. Le pape vouloit qu’il lui prêtât
ferment : mais les moines s’y oppoferent, difant
que jamais leurs abbez n e l’avoient fait. Le pape d it,
que l’abbé du Mont-Caffin pouvoit bien faire ce que
faiioient prefque tous les évêques 8c les autres abbez.
C ’e f t , répliquèrent les moines, qu’ils font fouvent
tombez dans l’herefie, 8c ont eu des fentimens contraires
à l’églife Romaine. Le pape en demeura-là ;
8c ainfi finit l’affaire du Mont-Caffin, dont Seignoret
fut abbé pendant neuf ans 8c demi.
Guillaume duc de Pouille 8c de Calabre, étant mort
fans enfans la même année 1127. le vingt - huitième
de Juillet,Roger comte de Sicile fon oncle, qu’il avoit
inftitué héritier: vint àSalerne, où il fut reconnu
pour feigneur, 8c facré comme prince par Alfane
évêque de Capouë puis il vint â R eg eoù il fut reconnu
duc de Poixille, 8c retourna en Sicile; 8c dèflors
B b b iij
A n. 1117.
r. *4,
Lir.
Guerre du pape
en Poiiille.
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