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• que vos eveques vousfervent dans votre roïaume, en
vertu de l ’inveiliture qui a attiré cette difcorde &
l’anathême fur vous. Lempereur levant les mains répondit
: Eh bien foit, je n’en demande pas davantage.
L eveque reprit : Si vous voulez donc renoncer aux
invellitures, & rendre les terres aux églifes & à ceux
qui ont travaille pour 1 eglife , nous eifaïerons avec
l ’aide de Dieu de terminer ce différend. L ’empereur
aïant pris le confeil des iïens, promit de le faire, s’il
trouvoit de la part du pape de la fidélité & de la’ juf-
tice ; & fi on lui rendoit à lui & aux fiens une vraie
paix avec les terres qu’ils avoient perdues en cette
guerre. L’évêque en demanda quelque aflurance,afin
que le travail ne fut pas inutile ; & l’empereur fit fer--
ment par la foi chrétienne entre les mains de Î’évêque
& de; l’abbé, d’obferverfans fraude ces articles. Après
lui 1 eveque de Laufane, le comte Palatin & les autres
qui l’accompagnoient tant clercs que laïques firent le
mêmeferménr.
A v e c cette aiTurance I’évêque & I abbé retournèrent
vers le pape, & le trouvèrent à Paris oû il étoit
le fixieme d Q étobre, comme il paraît par la confirmation
des privilèges d e l’abbaïe de Vendôme, qu’il
g g io. accorda à l’abbé Geoffroi. Le pape approuva la négociation
& dit : Plût à Dieu que la chofe fût déjà
faite , fi ce pouvoir être fans fraude ; & aïant pris
confeil des evêques & des cardinaux, il renvoïa à
l’empereur les mêmes députez , & avec eux l’çvêque
d’Oitie & le cardinal Grégoire. Us avoient ordre
d’examiner foigneufement ces articles, les arrêter par
écrit, & lesfigner de part & d’autre, & fi l ’empereur
L i v r e s o i ^ a n î e -s i x i ë ’n ê . 1 4 1
les vouloir executer, lui donner jour a v an ç a fin d u ----------
concile. Us le rencontrèrent entre Verdun & Mets, A n . 11
& lui dirent que le pape le recevroit volontiers aux
conditions convenues. L’empereur en témoigna de
la joïe , & jura de nouveau entre les mains des quatre
députez ce qu’il avoit juré, à Straibourg ; fçavoir que
le vendredi vingt-quatrième d’Odtobre il exécuterait
à Moufon en préfence du pape , la convention
que l’on avoit rédigée par écrit. L’empereur promet-
toit de renoncer aux invellitures des églifes, & donner
une vraie paix , avec reilitution de biens à tous
ceux qui avoient été en guerre pour ce fujet : le pape
donnoitla paix avec reilitution de biens à l’empereur
ôc à tous ceux qui avoient été en guerre contre l’é-
glife. Avec ce traité les députez revinrent promptement
trouver le pape qui étoit arrivé a Reims pour
le concile.
Par ordre du pape il y vint des évêques de toutes Orderic. VU.
les provinces d’Occident : d’Italie, de Germanie, de
Gaule , d’Efpagne , de Bretagne , d’Angleterre &
des aptres iiles de l’Ocean. Adalbert archevêque de
Maïence y vint avec fept évêques & une efeorte de
cinq cent chevaliers. Sa venue fit fi grand plaifir au
pape, qu’il envoïa au-deVant de lui Hugues comte
de Troïes avec d’autres troupes. Le roi d’Angleterre
permit aux prélats de fon roïaume d’aller à ce concile :
mais | leur défendit absolument d’y former aucune
plainte l’un contre l ’autre. C a r , leur d it - il, je ferai
bonne juilice à tout le monde dans mon roïaume :
je païe tous les ans à l’églife les revenus que lui ont
accordé mes prédecelfeurs, & je conferve auifi mes:
privilèges. Allez , faluez le pape de ma part , &
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