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46 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
— tinence des clercs ; & on déclare que les enfans des
prêtres ne leur pourront fucceder en leurs églifes,
Défenfes auxabbez de faire des chevaliers,c‘eft-à- dire
de leur donner la bénédiétion folemnelle comme les
évêques. Les moines ne donneront la pénitence que
par la permiffion de leur abbé , qui ne l’accordera
que pour ceux dont les ames font à leur charge. Les
moines ne tiendront point de fermes, ne recevront
des églifes que de la main des évêques , & lajlferont
la fubiïftanceneceiTaire aux prêtres qui les deifervent.
On déclare nulle la promeife de mariage faite fans témoins.
On défend , même aux laïques, de laiifer
croître leurs cheveux à caufe des débauches infâmes
des jeunes gens, contre lefquels on prononce ana-
thême. Défenfe de rendre à des corps morts, à des
fontaines, ou à d’autres choies , aucun honneur religieux
fans l’autorité de l'évêque. Défenfe de vendre
les hommes comme des bêtes ; ce qui jufques alors
s’étoit pratiqué en Angleterre.
Ces articles furent propofez dans le concile un
peu à la hâte , Si fans avoir été affez méditez : c’eft:
pourquoi faint A nfelme ne voulut point les envoîer
aux églifes d’Angleterre qu’il ne les eût écrits à loifir
& communiquez aux évêques à leur première aifem-
blée, pour les arrêter de leur commun confentemcnt,
C ’eft ce qu’il dit lui-même dans une lettre à fon archidiacre,
à qui il explique quelques-uns de ces re-
glemens. Cet archidiacre aïant excommunié des prêtres
qui avoient repris leurs concubines, Anfelme
confirma l’excommunication ; mais ils’oppofa au roi
Henri, qui exigeoit des amendes des prêtres qui n’ob-
fervoient pas les degrets du concile ? <3ç lpi repré-
L i v r e s o i x a n t e - c i n q j j i e ’ m e 4 7
fenta refpeâtueufement que ce n’étoit pas au prince --------- — •
à réprimer ces abus, mais aux évêques, ou à leur dé- A N. n o z .
fa u t , à l’archevêque & au primat.
Le grand fuccès de la croifade attira une entre* xxnr.
prife qui en fut la fuite, dès la premiere année du fasd“ltc deIact0‘*
regne de Baudoüin, c’eft-à-dire , l’an noi . De Lom- M.Vrfpere.iioz.
bardie partirent environ cinquante mille hommes
conduits par Anfelme archevêque de Milan , Albert
comte de Blandraz, Guibert comte de Parme , &
plufieurs autres feigneurs , qui fuivis d’un grand
nombre d’Allemans , traverferent la Hongrie , la
Bulgarie & la Thrace ; & après Pâques de l’année
1101. arrivèrent â Nicomedie. Vers le même tems,
c’eft-à-dire, en 1101. partirent de France Guillaume *■ L»
duc d’Aquitaine,Hugues le grand comte de Verman-
dois, frere du roi Philippe, qui avoit quitté la croifade
après la prife d’Antioche, Etienne comte de Chartres
& de Blois, qui voulut réparer la faute qu’il avoit
faite en fe retirant honteufement à la même occa-
fion; Etienne comte de Bourgogne, & plufieurs autres
feigneurs, avec environ trente mille hommes.
Ils prirent le même chemin -,<k étant arrivez à C . P. y
trouvèrent Raimond comte de Touloufe , qui étoit
venu demander du fecours à l’empereur Alexis pour
retourner en Syrie, où il prétendoit s’établir. Les
François le prirent comme pour ch e f, & aïant paifé
le bras faint Georges arrivèrent à Nicée.
L’empereur Alexis qui les avoit bien reçus en apparence
, les appellane fes enfans, & leur faifant des
prefens, envoia fecretement avertir les Turcs de leur
paflage, les excitant à s’y oppofer ; & les croifez s’étant
divifez mal a propos, une partie s’engagea dans