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A n. i 12.6. ne fommes pas les feuls à qui les papes ont accorde
de tels privilèges ; & nous en voyons des exemples
CMif.2tOTi.twK. même dans faint Grégoire. Il cite les privilèges
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sup. Uv.jixsryi. accordez aux moines, pour empecher les evequesde
troubler le repos de leur folitude , ou de difpofer de
leurs biens; 5c enconclutÿ que comme les papes pré-
cedens ont exempté en partie les moines de la dépendance
des évêques, leurs fucceffeurs ont pû les en
affranchir entièrement.
Vous pofledez des églifes paroifliales, des prémices 8c des dîmes deftinées au clergé, à caufe des fonctions
ecclefiaftiques qu’il exerce, 5c qui nevous conviennent
pas. Réponfe. Lequel eft plus jufte, que
les oblations des fidèles foient reçues par des moines,
qui prient continuellement pour les pechez de ceux
qui fes donnent : ou par des c le rc s , qui maintenant,
comme nous v o y o n s , s’appliquent principalement
au temporel, 8c négligent le falut de leurs ames? Et
s’ils vivent des revenus ecclefiaftiques à caufe d e là
prédication 8c de l ’adminiftration des facremens,
pourquoi les moines n’en vivront-ils pas aufli, à caufe
des prières, de la pfalmod-ie, des aumônes 5c des autres
bonnes oeuvres, qu’ils exercent pour le falut du
peuple? Vous poffedez. des châteaux, des villages ôc
des ferfs de l’un Sc de l’autre fexe: 5c qui eft pis, 8c
des péages 5c des tributs, .en quoi vousne différez
point des feculiers, 5c pour défendre ces biens, vous
plaidez 5c revenez dans le.monde, contre votre pro-
feflîon. Réponfe. Comme toute la terre appartient à
Dieu, nous recevons indifféremment toutes nos offrandes
des fideles, foit en meubles, foiten immeubles;
5c quand la réglé permet au novice de donner fes
biens
L i v r e S ô i ? t a n t e -Se p t i e 'me ; 377 «----- -
biens au monaftere, nous ne voyons point qu’elle en An. i i 2.6.
excepte rien , nous ufons même de ces biens mieux
que les feculiers qui leVent des tailles fur leurs ferfs
trois ou quatre fois l’année, 5c les accablent de corvées
ôc d’exa&ions indues ; au lieu que nous n'en
tirons que les redevances réglées ôc les fervices légitimes.
Or puifqu’il nous eft permis de pofleder ces
biens , il nous eft auffi permis de les défendre en juf-
tice; 5c nous ferions coupables, fi nous laiflions ufur-
per les biens confacrez à Dieu.
Pierre de Clugni finit par une réponfe générale, i-6%4.
en diftinguant deux fortes de commandemens de
D ie u , celui de lacharité qui eft éternel 5c immuable,
5c les préceptes particuliers fujetsaux changemens
félon les tems ôc les circonftances. De ce genre font
les obfervances monaftiques, qui par confequent peuvent
5c doivent changer toutes les fois que lacharité
le demande ; 5c les fuperieurs ont le droit d’en difpen-
fer fuivantcette loi fuprême, chacun dans fa communauté
: à proportion comme le pape dans toute l ’églife.
Ilajoûte, fuivant la prévention commune, que
la nature humaine eft affoiblie depuis le tems de S.
Benoift. Il s’appuye de l’autorité des abbez de Clugni
fes prédeceileurs; ôc accufe les moines de Cifteaux
de manquer de charité , en refufant à leurs freres les
foulagemens neceflaires pour conferver la fanté. Le
fage leôbeur jugera laquelle eft la plus folide de cette
apologie, ou de celle de S. Bernard.
Dans le même tems du fchifme de C lu gn i, il y Schifmc au
en eut un au. Mont - Caffin , qui ne fut pas moins Mont-eaffin.
fcandaleux. ^Le pape Honorius n’étant encore que chr,c*f.n.
Lambe.rt évêque d’O ft ie , vint au Mont Caflm , ôc e-ei-
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