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390 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
L’année précédente 1117. on avoir établi un nouvel
archevêque à T y r , que les Chrétiens avoient conquis
le vingt-neuvième de Juin 112.4. Au printems de la
quatrième annép d'après, le r o i , le patriarche 5c les
principaux feigueurs du royaume , s’aiTemblerent à
T y r , ôc en élurent pour archevêque Guillaume ,
prieur de l’églife du S. Sepulcre , Anglois de nation,
recommandable par iès moeurs. Ils différèrent fi long-
tems cette éleétion, afin d’avoir le loifir de dilpoier
des églifes & des autres biens, qui dépendoient delà
cathédrale, &t n’en laifler à l’archevêque que ce qu’ils
jugeroient à propos. Guillaume ayant été facré par
Gormond patriarche de Jerufalem, alla à Rome malgré
ce prélat demander le pallium -, 5c le reçut du
pape Honorius avec grand honneur. Il amena àfon
retour Gilles évêque de Tufculum, légat du pape,
chargé d une lettre par laquelle le pape ordonnoit à
Bernard patriarche d’Antioche, de rendre àTég life
de T y r fesfuffragansdansquarantejours, fous peine
de fufpenfe.
En France Henri archevêque de Sens , avoit fuc-
cedé à Daïmbert dès l’année 112.1. mais dans lescom-
mencemens il s’appliquoit peu à fes devoirs. Il devint
plus fervent par les confeils de Geofroi évêque de
C h a r tre s , êd de Bouchard évêque de Meaux fes
fuffragans : ce que S. Bernard ayant apris, il écrivit
,à Henri vers l’ann 12.6. unegrande Lettre,ou plutôt un
.traité touchant les devoirs des évêques : pour fatis-
faire à la priere de ce pré la t, qui lui avoit demandé
un nouvel écrit de fa façon. Il commence par marquer
les périls où font expofez les évêques , puis il
ajoute ; Ayant interrogé depuis peu l’évêque de
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Meaux fur votre é tat, il m’a répondu avec confiance
: je crois qu’il fe foumettra déformais aux confeils
de l’évêque de Chartrcs.C’efl: la plus grande aifurance
qu’il me pût donner de vos bonnes intentions, puif-
q ueje fai combien feront fidcles les confeils de ce
prélat : vous pouvez fûrement vous confier à l’un 5c
à l’autre.
S. Bernard exhorte enfuite l’archevêque à honorer
fon miniftere , non par la pompe des habits ôc des
chevaux, ou la grandeur des bâtimens, mais par les
vertus & les bonnes oeuvres. Si S. Paul défend aux
femmes Chrétienes les habits précieux, combien plus
aux prélats ? Les pauvres n’ont-ils pas fujet de fe
plaindre , que vous employez en habits fuperflus, en
brides dorées pour vos chevaux, en riches harnois
pour vos mulets, ce qui fuffiroit pour les vêtir ôc les
nourrir? Venant à l ’ambition qui dominoit dans le
c le rg é , il dit : On a honte maintenant dans l’églife
d'être fimple clerc; ôc on fe tient deshonoré, fi on
ne monte aux places les plus éminentes. On éleve
des enfans auxdignitez ecclefiaftiques, à caufe de la
fplendeur de leurnaiifance, 6c on les tire de deifous-
la ferule pour commander aux prêtres : mais ils apprennent
bien-tôt à revendiquer descglifes 5c à vui-
derlabourfe de leurs inférieurs. Et enfuite : On court
de toutes parts aux bénéfices à charge d’ames, comme
a un moyen de v ivre en repos : parce que l’on voit
que ceux qui en font chargez, loin de gémir fous le
poids , ne cherchent qu’à s’en charger davantage :
fans craindre les périls, tant la cupidité les aveugle.
Quand un homme eitdevenu doyen, prévôt ou archidiacre
, non content d’une dignité, il en cherche
A n. i 12.8-
Ct I Qa
1 . Tim» i i . y .