
A n , i 147.
xx.
Otton de Fri-
:iînçue.
Martyr. R . i j .
Nsv.
Vita Ott init.
Chr. Rade vie. xi. .
hift.c. 11..
fingue 8c Reinberc de Paffau : Henri duc d'Autriche
, frere du roi Conrad fe croifa auiTi, 6c une infinité
d’autres feigneurs. Mais ce quiiembla plus merveilleux',
c’eft la grande multitude de pillards 6c de
voleurs qui accouroient pour fe croifer; 6c ce changement
paroiffoit un coup du ciel. Labeflas duc de
Boheme , Odoacre marquis de Stirie 6c Bernard
comte de Ca r inthie , fe croilerent peu après.
Ot ton évêque de Frif ingue, de qui nous tenons ce
réc i t , étoit fils de Leopold IV. marquis d’Auf t r iche ,
qui eil compté entre les ia in ts , 6c honore comme tel
le quinzième de Novembre : ayant été canonifépar
le pape Innocent VIII. en 148 5. environ 3 50. ans après
fa mort. La mere d’Otton fut Agnès fille de l’empereur
Henri IV. Elle avoit époufé en premières noces
Frideric duc de Suabe , dont elle avoit eu Frideric ,
qui fucceda au duché , 6c Conrad roi des Romains :
ainfi Otton étoit frere utérin de ce prince. S. Leopold
fon pere,l’ayant fait étudier, le fit prevoft du chapitre
de Neubourg en Auftriche qu’il avoit fondé. Mais
Otton voulanc étudier plustàfond, vint à Paris , &
y palfa plufieurs années. Comme il retournoiten fon
p a y s , touché de la régularité de l’obfervance de Cî-
teaux 6c des vertus de S. Bernard , il embraifa la vie
monaftique avec quinze compagnons de fon voyage
dans Mo r imo n t , dont il fut depuis abbé. En 1138. le
roi Conrad fon frere le tira de ce monaftere , pour
lui donner l’évêché de Fri f ingue, qu’il gouverna
vingt ans fans quitter l’habit monaftique. Il retira
les biens aliénez 8c diflipez de cette églife; 6c rétablit
la régularité dans le clergé 6c les monafteres. Il paifoit
pour un .des plus fçav?ns entre jes évêques d’Allemagne,
L i v r e S o i x a n t e - N e o v i e ’m e . g | f - ■■ — ■
magne, 6c fut un despremiers qui introduifit l’étude AN.U47 .
de laphiloiophie, particulièrement la logique d’Arif-
tote. Il étoit éloquent ,6c traitoit fouvent les affaires
de l’églife devant les rois 6c les princes.
Les Saxons ne fe croiferent pas pour l’Orient com- xx.
me les autres Allemans, mais ayant dans leur voifi- jKpPfcv J Ë
nage des nations idolâtres, ils fe croiferent pour leur o t u . i .v ri<i.c.
faire la guerre : ce qui toutefois ne s’exécuta que +e'
l ’année fuivante. Cependant ce mouvement de croi- ’ c.^.4}.
fade caufa dès lors un grand bien , qui fut une paix
generale prefque par tout l’Occident . Quant au roi
Conrad il partit à l’ Afcenfion, qui cette année 1147.
étoit le vingt -neuvième de Mai : étant fuivi de fon
neveu Frideric duc de Suabe, qui s’étoit aulïi croifé :
6c ayant traverfé la H ong r ie , la Bulgarie 6c la Thra -
ce , il arriva près deConftantinople le huitième de
Septembre. Une partie des A llemans qui fe croiferent
futdeftinée pour l’ Efpagne-, 6c s’étant affemblez des Heim.cbr.
environs du Rein 6c du Vefer ils formèrent une ar- 6 ‘
mée navale qui partit de Cologne le jour de l ’oèlave
de Pâques vingt-feptiéme d’Av r i l 1147. Ils pafferent *«*««•
en Angleterre, où ils trouvèrent une flotcd’environ 1 47’
J deux cens bâtimens tant Anglois que Flamans , 8c
I firent voile tousenfembleen Efpagne. Ils arrivèrent
I en Galice , 6c celebrerent a S. Jacques la Pentecôte :
puis entrant par le fleuve Doiiero , ils vinrent â la
ville de Portugal, où ils trouvèrent l’évêque qui les
I attendoit de la part du roi Alfonfe Henriquès. Ils
| entrèrent enfuite dans le T a g e , 6c le vingt -hui t ième
de Juin veille de la S. Pierre , ils arrivèrent devant
Liibone alors occupée par les Mores, ils l’affiegerent
par mer 6c le roi par terre, pendant près de quatre
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