
8z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
-------------- évêque de Confiance, légats du pape, y vinrent & j
A n . uotf. confirmèrent l'excommunication contre l’empereur
Henri. Ce prince étoit gardé à Bingue oùfônfils l’a-
v-oit arrête par furprife , & il demandoit la liberté
d aller a Maïence pour y être oui : mais les feigneurs
qui craignoient que le peuple ne s’émur en fa faveur,
allèrent au-devant de lui à Ingelheim, & firent fi bien
par leurs confeils & leurs artifices, qu’ils lui periua-
T i ta H e n .1V. ap. A !• ' i r K * , , Vrjut.p^s* aerent au tneme lieu de le reconnoitre coupable Si
de renoncer au roïaume & à l’empire. On lui demanda
fi fa renonciationétoit volontaire. Il répondit
qu’o ü i, & qu’il ne vouloit plus fonger qu’au falut de
ion ame. Il fe j.etta aux pieds du légat Richard, demandant
1 abfolution des cenfures ^ mais le lévat répondit
qu’il n’en avoit pas le pouvoir, & que fon abfolution
croit reiervee au pape & à un concile général.
Henri renonça donc à l’empire, remettant à fon
fils toutes les marques de fa dignité, fçavoir la croix,
la lance, le fceptrc , la pomme & la couronne ; &:
Henri le fils fut élu pour la fécondé fois roi de Germanie
cinquième du nom , par tous les ièigneurs du
roïaume Tan 11O6. après que fon pere eut régné près
de cinquante ans. Il reçut le ferment des évêques &
des feigneurs laïques, & les légats confirmèrent fon
éle&ion par l’impofition des mains. Si tout cela fe fit
licitement ou non , c’eft ce que nous ne décidons
p o in t, dit Otton, de Frifingue.
vr/p. Après que l’on eut reprefenté au nouveau roi & à.
toute Faffemblée la corruption inveterée des églifes
Germaniques, tous promirent unanimement d’y remédier
; & pour cet effet il fut réfolu d’envoïcr à
Rome des députez capables de confulter le faint fiege^
L i v r e s o i x a n t e -c i n qjj i e ’ m e . 83
de répondre aux plaintes & de pourvoir en tout à
l ’utilité de l’églife. On choifit pour cet effet de Lorraine
Brunon archevêque de T rev e s , de Saxe Henri
de Magdebourg , de Franconic Otton évêque de
Bamberg, de Bavière Eberard d.’E ifte t,d’Allemagne
Gebehard de Confiance , de Bourgogne l’évêque de
C o ire , avec quelques feigneurs laïques pour les accompagner.
Ils étoient chargez entre autres chofes,
d’obtenir , s’il étoit poifible, que le pape pafsât au
deçà des Alpes.
Henri le pere fe retira cependant vers le bas Rein,
à Cologne , puis à Liege , & en l’une & l’autre de ces
villes il fut reçu comme empereur. Il fe plaignoic de
la fraude & de la violence qu’on lui avoit faite pour
exiger fa renonciation ; & il écrivit fur ce fujet une
lettre au roi de France, où il fe plaint premièrement
du fiege apoftolique, comme de lafource de la perfe-
cution qu’il fouffre : encore , d it-il, que j’aie fouvenc
offert de rendre à ce fiege toute forte d’obéiffance &
de foumiffion, à condition que l’on me rendroit auifi
le même honneur qu’à mes prédeceffeurs. Leur haine,
il parle des papes, les a portez jufqu à violer le droit
de la nature ,- & armer mon fils contre moi ; en forte
qu’au préjudice de la foi qu’il m’avoit jurée comme
mon vaffal, il a envahi mon roïaume , depofé mes
évêques & mes abbez, foutenu mes ennemis ; & ce
que je voudrais pouvoir cacher, il a même attenté à
ma vie.
Dans cette vù ë , comme j’étois à Coblens en quel-»
que sûreté pendant le faint tems de l’A vent, il m’ap-
pella à une conférence, où parfaitement inftruit en
l’art de feindre, il fe jetta à mes pieds me deman-
L ij
A n. i i o î .
X L I I .
- Lettre de Henri
le pere au roi do
France.
O tto r i t . c . u t .
* p . fV r ( t it.p . j $6,