
A n . i i o j .
? a f c . Epi fi. 10 0.
X X X V I . A
Prunon archevj:-
flue de Treves à
Rome.
H ifi. T.revir. te,
y p .fp ic il. p. X41.
7$ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vous emprifonner & vous arracher les entrailles, &
vous avez fui pour une parole de l'envoie du roi ,
laiffant vos brebis expofées au loups. Votre retraite
a fait perdre courage à ceux qui auraient pû refifter
au m al, & qui fe font trouvez fans chefs. Revenez
donc promptement, il y a encore du remede, & vous
trouverez bien des gens prêts à vous foutenir,
La fécondé année depuis qu’Anfelme fut revenu
de Rome à Lion ,c ’eft à-dire l'an i io j . le pape tint
un concile au palais de. Latran pendant le carême,
où il excommunia le comte de Meulan & fes com- ,
plices, que l’on accufoit être caufe que le roi d’Angleterre
s’opiniâtroit à foutenir les inveftitures : il
excommunioit auifi ceux qui les avoient reçues.
Mais on ne prononça pointde cenfure contre le roi,
parce qu’rl devoit envoïer des députez à Rome après
Pâques , qui cette année 1105. fut le neuvième d’A -
vril. Le pape écrivit à Anfelme ce qui s’çtoit paifé
en ce concile.
En ce même concile ou en un autre tenu l’année
précédente au même mois ,. Brunon archevêque de
Treves fe prefenta au pape la troifiéme année de
fon ordination, pour lui en demander la confirmation.
Le pape le reçut avec honneur, comme métropolitain
de la première province Belgique : mais il
lui fit une réprimandé fevere , de ce qu’il avoit reçu
l’invefEitufe par l’anneau & la croife de la main-
d ’un laïque, c’eft-àr-dirc de l’empereur H en r i, & de
Cè-qu’il avoir dédié des églifes & ordonné des clercs
avant que d’avoir obtenu le pallium. Brunon , de
l ’avis des évêques qui compofoient le concile de R o -
înc, renonça au pontificat ; mais trois jours après il
L i v r e s o i x a h t e - c i n q u i e m e . jx
fut rétabli à leur priere , témoignant fe repentir du ~
paifé , parce qu’il parut propre à -fervir l ’églife dans II0^‘
la cireonftanee du tems, à caufe de fa difcretiom &
de fa prudence. On lui impofa pour penitence de ne
point porter de dalmatique à la méfie pendant trois
ans. Le pape lui donna le pallium avec l’inftruftion
touchant la foi & la conduite paftorale : ainii il retourna
chez lui plein de joie.
Il ne paraît point que le pape lui ait fait aucun
reproche de fon attachement à l ’empereur H en r i,
tout excommunié qu’il écoit, non plus qu’à Otton
de Bamberg. Cependant il eft certain que Brunon s«p.n.is .
de Treves reconnut toujours ce prince pour fon fou-
verain. L’hiftorien remarque même qu’aucun fei-
gneurn’avoit plus d’autorité dans les confeils, & que
l’empereur l’appelloit fon pere. Enfuite il ajoute ,
parlant de Bçunon : Il embraiTa la communion des
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catholiques, fans manquer au fervice qu’il devoit à
l ’empereur , & ne fe fouilla point de la communion
des impériaux, en telle forte que les catholiques en
fuifent choquez
Toutefois l’excommunication de l’empereur fut Henri
le prétexte de la révolte de fon fils Henri ; & ce jeu- c°nm ‘'empereur
ne prince y fut excité artificieufement par les lettres °npere'
du pape Pafcal,qui l’exhortoit à fecourir l’églife de
Dieu. C ’eft ainiî qu’en parle un moine auteur du ^icil 44<-
tems, qui ajoute que le fils ambitieux & ravi de fe
voir autorifé , s’arma fierement contre fon pere.
Cette révolte étoic d!autant plus odieufe, que dès la
fin de l’année 1101. l’empereur Henri avoit défîgné
rai le même prince à Mayence où il célébrait la fête
de Noël. Là même il déclara, publiquement qu’il av/>«ï. 1103;