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Mauvais fuccës
delà croiiàde.
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Chron. $ax> an.
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654 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dans trois jours : mais ils s’enfuirent la nuit fuivan-
te , laiiTant l’armée Allemande en des lieux lleriles
8c impraciquables, fans un feul homme qui içût par
où en fortir.
Le fultan d'Icone Turc Seljouquide , averti par
l’empereur Manuel, avoit aflemblé des troupes formidables
, pour s’oppofer aux croifez : avec lefquels
il vint fondre fur les Allemans pefàmrnent armez
ôc affamez eux 8c leurs chevaux. Ainiî de cette armée
de foixante 6c dix mille hommes d’armes , ôc
d’une multitude innombrable de gens de pied, à peine
s’en fauva-t-il la dixième partie. Cette défaite
arriva au mois de Novembre 1147. Le roi Conrad
ayant échapé, fe retira à Nic é e , où il rencontra le
roi Loiiis : qui étant venu après lui à C. P. y avoit été
très-bien reçu, Sc avoit paité le détroit avec fon armée.
Les deux rois ayant marché enfemble jufques
à Ephefe , Conrad retourna à C. P. pour y paifer l’hiver;
Sc Louis s’avança jufques aux bords du Méandre
, où il eut: un avantage confiderable fur les Turcs ;
mais enfuite fies troupes s’étant laiffé couper par les
ennemis il perdit fon arriere-garde au mois de Janvier
114?.
Il arriva avec le relie de fon armée à Antioche,
oùleprinceR.aim.ond le reçut magnifiquement ; ef-
perant qu’il luiaideroitàfaire des conquêtes ôc étendre
là principauté ; mais le roi Loüis ne voulut point
fedétourner du voyage de Jerufalem , difant, qu’il
falloir avant toutes chofes accomplir fon voeu ôc ce
refus aliéna entièrement de lui le prince d’Antiochc,
LeroiConrad ayant paflé l’hiverà C.P. vintpârmer
au port d’Acre ôc delà à Jerufalem ; ôc Alfonfe contre
L i v r e S o i x a n t e - N e u v i e ’m e . C55
de Touloufe, étant arrivé vers le même tems, mourut
peu de jours après à Cefarée, ôc à ce qu’on difoit
de poifon. Cependant comme on fçut à Jerufalem
l’arrivée du roi de France , on envoya au devant de
lui le patriarche Foucher, de peur qu’il ne s’arrêtât
à Antioche ou à Tripoli : car le roi de Jerufalem ôc
tous les princes Latins d’Ürient , avoient conçu de
grandes efperances de l’arrivée des deux rois. Après
qu’ils eurent fatisfait à leur dévotion en vifitant les
faints lieux : on indiqua une cour générale à Acre,
pour délibérer de l’entreprife , que l’on feroit fur les
infidèles.
A cette affemblée fe trouvèrent le roi Conrad, Ot-
ton évêque de Frifingue fon frere, Etienne évêque de
Mets , Henri évêque de Toul , frere du comte de
Flandres, Theotin légat du pape près du roi Conrad :
des feigneurs Allemans, Henri duc d’Autriche frere
du ro i , Frideric duc deSuabe fon neveu ôc plufieurs
autres. Les François étoient , le roi Loüis Ç Geofroi
évêque de Langre , Arnoul évêque de Lifieux , Gui
de Florence cardinal légat du pape. Les feigneurs laïques
étoient Robert comte de Dreux frere du roi ,
Henri fon gendre fils du comte de Champagne ,
Thierri comte de Flandres beaufrere du roi de Jerufalem
, ôc plufieurs autres. Le roi de Jerufalem Baudouin
III. étoit aufli à cette affemblée avec la reine
Melifende fa mere , le patriarche Foucher , Baudouin
archevêque de Cefarée, Robert archevêque de
Nazareth, cinq autres évêques Latinsde Paleftiné ,
Robert maître des chevaliers du Temple, Raimond
maître des hofpitaliers ôc quelques feigneurs laïques.
La réfolution que l’on prit à cette affemblée , fut
A n. 1147.
Tyr. lib. x v i r .
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