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Mort de l’empereur
Alexis Com-
îieaç.
A n n a l ib . xv - p .
foi.
Z o n a y . xyiiï. ».
148 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q ü è ;
logne , pour l’inviter à venir prendre la couronne
après fes freres : ils eurent peine à lui pcrfuader de partir
, & toutefois ils l’amenerent jufqucs en Poiiille, où
il apprit que l ’on avoit couronné le comte d’Edeife,
Alors il dit : Dieu me garde d’apporter du trouble
dans un roïaume où ma famille a rétabli la paix de
J. C. Se pour la tranquillité duquel mes freres ont
donné leur vie ôç acquis une gloire immortelle. Auffi-
tôt, quoi qu’on lui put dire, il retourna fur fes pas Si
revint chez lui.
Le patriarche Arnoul mourut dans la même année.
Dès l’an 111 ;. le pape Pafcal bien informé de fes defor-
dres Se de fa vie infame ; envoïa en Syrie l’évêque
d’Orange en qualité de légat , qui aifembla les évêques
de tout le roïaume, obligea Arnoul d’ycompa-
roître,Se le dépofa de fon fiege comme il méritoit.
Mais Arnoul fe fiant à fes artifices aufquels prefquc
perfonne ne réfiftoit, paffa lamer, vint à Rome , 8e
par íes flatteries Se les prefens qu’il répandit abondamment
, gagna fi bien le pape Se tout le confeil,
qu’il fut rétabli dans fon fiege,Se revint à Jerufalem ,
ou il vécut avec la même licençe qu’auparavant. En,-
fin il mourut l’an i i i§. Se eut pour fucceffeur un
homme fimple8e craignant Dieu,nommé Gormond,
natif de Piquigny au diocefe d’Amiens,
La même année m8, que les Grecs comptoient
6 6 z 6 . le jeudi quinzième d’Août mourut à C. P.
l ’empereur Alexis Comnene, âgé d’environ foixante
Se dix ans, après en ayoir régné trente-fept, quatre
mois Se quelques jours. Nonobftant les différends
qu’Alexis eut avec les princes Latins, il paraît avoir
toujours été catholique Se en communion avec l’éghfç
L i v r e s û i x a n t e - s i x i e ’m e . 14^
glife Romaine : premièrement par les lettres qu’il -----------,
écrivit au pape Urbain II. Se Pafcal II. enfuite par les A n . m S .
offrandes qu’il envoïa en divers tems au monafterc S u p . l i v . LXI1I. » .
du Mo nt-Ca ifin, Si même à celui de C lu g n i, quoi- ïx,ï~T\,n'chr.
que beaucoup plus éloigné. De plus, ce prince étoit
fort foigneux de fçavoir fa religion; 8c quand les p“ r-u- ct- a-
affaires publiques lu i laiffoient quelque lo if ir , il 1 • V / 1- IM S r . ^ ^ l ’em- Vl nun,yompl;t nztt,g. "i'
ploioit a etudier I écriture lamte, & en conférer avec f
des perfonnes dodtes, dont il y avoit toujours grand
nombre à C. P. Son but en cette étude étoit principalement
de reprimer les herefies qui setoient glif-
fées en différentes parties de l’empire à la faveur des
dominations étrangères ; Ôc ce fut dans cette vûë
qu’il ordonna à Euthymius Zigabene de compofer
fa Panoplie.
Outre ce que j’ai rapporté de la punition des Bogo- Lni-
miles , l’empereur Alexis s’appliqua encore vers la venisUUaens c°*'
fin defon regne, à rechercher ôc à convertir d’autres s«p.n. i 0.
hérétiquesfemblables. C ’étoitles Pauliciens que l’em- xv,ir-
pereur Jean Zimifques avoit autrefois tranfportez Ul'
d’Afie en T h race , aux environs de Philippopolis, s*M«v.Lvr. *;
pour défendre cette frontière contre les incurfions
des Scythes ; mais ces Manichéens nourris dans l’indépendance,
revinrent bien-tôt à leur naturel. Ils
pervertiifoient les catholiques du païs, les pillant Ôc
les tyrannifant ; ôc il s’y mêla encore d’autres hérétiques
Arméniens ôc Jacobites. L ’empereur Alexis
aiant fournis les Pauliciens, partie fans combat, partie
dé force , entreprit de les convertir. Il conferoit
avec eux depuis le matin jufqu’au fo ir , & quelquefois
bien avant dans la n u it , accompagné d’Euftrate
eveque de Nicée ôc de celui de Philippopolis ; le
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