
4 i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
----------- - ron n c , & fur ce qu’il n’imite pas le mauvais exem-
A N. i i 02.. pic da roi fon f rerc fur lequel la vengeance divine a
éclaté. Il l’exhorte à fuir les mauvais confeils qui attirent
l’indignation de Dieu fur les ro is , par les inveftitures
des évêchez &c des abbaïes, & lui promet
une amitié inviolable s’il renonce à cette prétention .
Car , ajoute-t-il, nous avons défendu à tous les laïques
par le jugement du S. Efprit les inveftitures des
églifes ; & il ne convient pas à un fils de réduire fa
mere en fer vitude, pour lui donner un époux qu’elle
n’a pas choifi. v
+J. a f. Dans la lettre à l’archevêque, il l’exhorte a conti-
«*/.««.*.44. nuer dans fa fermeté à réfifter au roi , & ajoute :
Dans le concile que nous venons de tenir au palais
de Latran , nous avons renouvellé les defenfesatout
clerc de faire hommage à un laïque, ou de recevoir
de fa main des églifes ou des biens ecclefiaftiques»
Car ce defir de plaire aux féculiers pour parvenir aux
dio-nitez de l’églife,eft lafource de la fimonie. Il finit
en3déclarant à Anfelme qu’il veut conferver en leur
entier les droits de fa primatie 1 & que de fon vivant
il n’y aura point d’autre légat en Angleterre. Ce qui
femble être dit à caufe de la légation de Gui archevêque
de Vienne, qui avoit été fi mal reçûë. Cette
lettre eft du quinzième d'Avril n o a .
tp.41. Anf. Elle fut accompagnée d’une réponfe a pîulieurs
queftions qu’Anfelme avoit envoïées par les deux
moines fes députez Baudouin & Alexandre. Les
principales décifions du pape font les fuivantes. Un
évêque peut recevoir de la main d’un laïque des egri-
fes fituées dans fon diocéfe , parce que c eft moins
une donation qu’une reftitution, puifque toutes les
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églifes d’un diocéfe doivent être en la puiflance d e -----------—*
l'évêque. Celui qui eft en péril de mort doit recevoir A n . no*,
le viatique de la main d’un prêtre concubinaire, plutôt
que de mourir fans viatique. En général le pape
permet à Anfelme d’ufer de difpenfe en cas de ne-
ceifité contre la rigueur des canons.
Quand les députez furent de retour en Angleterre
, le roi Henri aiTembla les feigneurs à Londres à la
iaint Michel u o i . & fit dire à Anfelme de ne lui î*
C C 1 1 c - 1 r • 1 Florent. Vigorn. pas reruler les coutumes de Ion pere, ou de lortirdu chr.
roïaume. L’archevêque répondit : Que l’on voïe les
lettres du pape & j’obéïrai autant que je pourrai,
fans blelfer mon honneur & lereipeét du faint fiege,
Le roi dit : Que l’on voïe s’il veut celles qui lui font
adreifées : pour les miennes on ne les verra point
quant à préfent. Enfin il n’eft point queftion de lettres
: qu’il difie fans détour s’il veut fuivre en tout
ma volonté. Plufieurs s’étonnèrent de ce difeours du
r o i , & difoient : Si ces lettres lui étoient favorables ,
il les montrerait même malgré l’archevêque. Anfelme
fit donc voir à tous ceux qui voulurent les lettres
qu’il avoit reçues du pape , principalement une
du douzième Décembre 1101. où Pafcal le faifoit fou-
venir que les inveftitures avoient été condamnées par
Urbain II. au concile de Bari où ils avaient alïifté
l ’un & l’autre.
Alors les évêques qui avoient été députez de Rome
, dirent que le pape leur avoit dit de bouche autre
chofe que ne contenoient ces lettres , ni même
celles qu’ils avoient apportées au roi , & déclarèrent
foi d’évêques, que le pape les avoit chargez de dire
au roi que tant q u il vivrait d’ailleurs en bon prince .,
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