
àp. Baron, an,
1143.
II.
Mort de Jean
Comnene. Manuel
empereur.
Nîcot. p. 27. 31.
Cinnam. lib, 1.
13 . 15. •
Nicot. p. 13
594 H i s t o i r .6 E c c l e s i a s t i q u e .
fide de laquelle 011 voit encore en mofaïque, l’image
d’innocent II. avec celle du pape Callixte I.
dont cette églife portoit autrefois le nom , du pa'pe
Jule dont elle prit aufli le nom après qu’il l’eut réparée:
du pape S. Corneille 8c du prêtreS. Calepode,
qui y étoient enterrez. On rapporte un ferment qu’innocent
II. faifoit prêter aux avocats, par lequel il
paroît qu'il y avoir alors à Rome des juges 8c des
avocats gagez par le pape; à la charge d’exercer leurs
forcétions gratuitement. Le faint fiege ne vaqua
qu’un jour, 8c le dimanche vingt-fix Septembre
1145. on clut pape Gui de Caftel,Tofcan de nation,
prêtre cardinal du titre de S. Marc , qui fut nommé
Celeftin II. mais il ne tint le faint fiege que cinq
mois.
La même année, mais fix mois auparavant, mourut
l’empereur Jean Comnene. Ayant eflayé en vain
de reprendre Antiochefur les Latins, ilpafla l ’hyver
en C ilic ie , où chaflant un fanglier , il fe bleffa à la
main d’une flèche empoifonnée , 8c mal négligé
d’abord devint mortel, parce que l’empereur ne voulut
point fe faire couper le bras. Se voyant à l’extrémité
, i l défigna pour fonfuccefleur , Manuel le plus
jeune des deux fils qui lui reftoient, mais le plus capable
de regner. il communia le jour de Pâques
quatrième d’A v r il, 8c mourut le huitième du même
mois, ayant régné vingt-quatre ans, fept mois &
quinze jours. On le. nommoit en grec Calo-ïoannes,
c’eft-à-dire le beau Jean. Plufieurs années avant la
mort ayant remporté une viêloire iur les Perfes, il
entra en triomphe à Confiantinople. Les rues étoient
tapillées, le char orné de clous d’argent 8c de pier-
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res médiocrement précicufes, étoit tiré par quatre
chevaux blancs : mais l’empereur n’y monta pas, il
y fit mettre un tableau de la Vierge , a laquelle il at-
tribuoit fa viétoire, 8c marchoit devant â pied, portant
une croix.
Il refte une conftitution de cet empereur , où il
dit en fubltance : Nous avons appris que quelques
gouverneurs des provinces, fi-tôc que les évêques font
morts, emportent tout ce qui fe trouve dans l’évê-
ché, foit en meubles, foit en argent, oulefont emporter
par leurs officiers, feignant de n’y avoir point
départ. C ’efl: pourquoi nous ordonnons, qu’à l’avenir
après la mort de l’évêque , aucun gouverneur ne
prenne rien de ce qui lui appartenoit, foit à la ville ,
foit à la campagne , qu’il n’entre pas même dans J’é-
vêché,ou dans les autres lieux dépendans de l ’églife,
ni lu i , ni fes officiers, fous peine aux gouverneurs de
payer à l’églife lezée douze livres de monnoy e 8c d’encourir
notre indignation ; 8c pour leurs officiers fix
livres d’amende ôc punition corporelle. Que fi c’eft
un clerc qui ait pris quelque chofe à l’églife , il fera
dépofé comme facrilege. Cette défenfe d’entrer dans
les églifes 8c leurs dépendances, pour en enlever quelque
chofe après la mort del’évêque, s’étend aux juges,
aux receveurs, aux ducs, aux ftrateges 8c à toutes
les autres perfonnes publiques. Mais s’ils prétendent
que l’églife doive quelque chofe au public, ils feront
appeller les clercs ; 8c fi la dette eft liquide, ils la feront
payer fur les revenus de l’églife. Ce fera au nouvel
évêque à foûtenir les droits de ion fiege. On voit
par-là qùe l’abus de piller les églifes vacantes regnoic
en Orient comme en Occident.
F f f f ij
Jus Gr&co-
Rom, lib• 2. p,
14 7-