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M.ep. 41.41/« 8 1 .
45 z H i s t o i r e E c o l e s i a s t i ^ u î .
comparaifon plus grand, comme on ne le peut nier :
demeurez dans votre palais, vivez pour votre é ta t ,
rendez, juftice, protégez les pauvres &c les églifes.
Dans une autre lettre il parle ainfi au papeHono-
rius II. Je vous fupplic de ne pas prendre en mauvaife
part ce que je vous écris par pure neceffité Sc pour la
juftice. Nous n'avons point appris au deçà des Alpes ,
Sc nous ne trouuons point dans les maximes eccleiîaC-
tiques , que l’églife Romaine doive recevoir toutes
forces d'appellations indifféremment; & f î on établit
cette nouveauté , l’autorité des évêques périra, Sc la
difcipline de l'églife n’aura plus aucune vigueur. Qui
fera le ravifleur, qui étant menacé d’anathême , n’appellera
pas aufli-tôt? qui fera le prêtre , qui ne continuera
pas fa v ie fcandaleufe à l’abri d’un appel fruf-
tratoire ? les facrileges , les pillages, les adultérés
inonderont de toutes parts, tandis que les évêques
auront la bouche fermée par des appellations fuper-
flues. Et enfuice : Je fçai & toute l’églife l’enfeigne§
que le fecours de l’appellation eft dû à ceux qui font
bleflez par un jugement,qui tiennent leurs juges pour
fufpeôts, ou qui craignent la violence d’une multitude
emportée; fur quoi il cite une fauffe decretale
du pape S. Corneille •. mais il foutient qu’il faut rejet-
ter les appellations frivoles,qui ne tendent qu’à retarder
le jugement.
Dans une autre lettre Hildebert blâme un prêtre |
qui avoit fait donner la queftion à un homme qu’il
foupçonnoit lui avoir pris de l’argent : apparemment
un homme de condition fervile. Il dit que
cette procédure convient aux cours feculieres & non
àla difcipline de l’églife; qu’il.ne fiedpas à un prêtre
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d’être bourreau , qu’il doit plutôt laiffer un coupable An. 1131.
impuni, que de faire fouffrir un fuplice certain pour
un crime incertain. Sur quoi il cite la lettre delaint
Auguftin à Macedonius. sip.uv.7ixu.
L ’évêque de Chartres avoit interdit un prêtre pour ”'S1"
avoir tué d’un coup de pierre un voleur qui le vou-
loit tuer. Après que ce prêtre eût été fept ans feparé
du faintautel, l’évêque de Chartres confulta Hildebert
s’il devoir le rétablir. Hildebert répondit,, qu’il tyfi.so.
n’en étoit pas d’a v is , quoiqu’il n’eût tué que pour
défendre fa vie : alléguant fur ce fujet l’autorité de
faint Ambroife. n i . of.
Les fermons d’Hildebert contiennent plufieurs
points remarquables de doéfrine & de difcipline.
Quoiqu’il eut été difciple de Berenger, il parie très- Ser-i8-a-h*.
corredlement de l’euchariftic, Sc dit •• Nous ne devons
pas douter que parles paroles facrées de la bénédiction
du prêtre , le pain ne foit changé au vrai corps
de nôtre Seigneur ; en forte que la fubftance du pain
ne demeure point. Il feièrt^même du mot de Tranf- ser.9ì.p*%9,
fubftantiation; & o n ne trouve perfonne qui l’ait employé
avant lui.
Touchant la grâce il dit : Etant reparé Se reconci- Ser, h ï .$.77 z*
lié par la grâce du nouvel homme tu tombe tous les
jours, Sc toutefois la grâce fecourablene t’abandonne Lti.i.cp.te.p.^
point. Et ailleurs : La grâce de Dieu eft très-officieufe
envers les hommes, Sc comme engagée par ferment
à lesfecourir. Et enfuite : Si la creature n’eft pas jufte,
c’eft fa faute, & non celle/de Dieu, il veut que tous
les hommes foient fauyez ; &c pour ôter tout exeufe
il leur prepare fà grâce qui les foutient; il diftribue:
des moyens pour les aider, il offre des récompenfes;
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