31-4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e *
tier à l'étude, fous les grands hommes donc la fcience
n. n z i . jcs moeurs ornoient alors cetteéglife. Ilfervit prc-
2 ttiieremenc à faint Barthelemi en qualité de diacre &
d’écolâtre •. de-là levêque Othert le fit paffer à la cathédrale
, où il fervit pendant environ vingt ans fous
cet évêque 6c fous Frideric qui lui fucceda en 1118,
Durant ce tems il écrivit pour les affaires ccclefiaf-
tiques plufieurslettres que l’on confervoic avec grand
foin : mais elles ne font pas venues jufquanous,non
plus que le recueil qu’il avoit fait des antiquitez de
l’églife de Liege.
L’ouvrage qui l’a rendu fameux , eft fon traité de
l’euchariftie , contre les diverfes erreurs qui s’étoient
introduites fur cet augufte facrement. Car les u n s ,
dit i l , croient que le pain 6c le vin ne font point
changez non plus que l’eau du baptême : d’autres
croient l’impanation , 6c que J. C . eft dans le pain
comme le Verbe dans la chair par l'incarnation :
d ’autres que le pain 6c le vin font changez en la chair
&c au fang, non de J. C . mais de tout homme agréable
à Dieu : d’autres que les prêtres indignes ne confacrent
point : d’autres que le corps de J. C . ne demeure point
en ce facrement pour ceux qui communient indignement
: d’autres enfin, qu’il eft fujet aux fuites hon-
teufes de la digeftion. Alger réfute folidement toutes
ces erreurs, 6c traite à fonds toute la matière de l’eu-,
chariftie.
Il avoit compofé un autre ouvrage intitulé de la
Mifericorde & de la Juftice , où il montrait comment
on devoir temperer la rigueur des canons, les
expliquant les uns par les autres : foit pour tolerer
les méchans, foit pour corriger les pecheurs, foie
pour éviter les excommuniez. Cet ouvrage n’eft pas ------------—
encore imprimé. A n . u z i .
Alger avoit été route fa vie au deifus de l’ambition
& de l ’avarice ; plufieurs évêques de Saxe &
du refte de l’Allemagne,fur la réputation qu’il avoit
d’être grand philofophe ôc grand théologien , lui
offrirent des revenus 6c des dignitez confiderables :
mais il préfera fa vie privée 6c fa fortune mediocre
6c toutefois commode. Enfin après la mort de Frideric
évêque de Liege arrivée en m i . I quitta encore
cette vie douce 6c vint fe rendre moine à Clugni.
Il y fut d’une grande édification par fon humilité
la pureté de fa vie 6c la douceur de fes moeurs ; & y
mourut faintement la'dixième année, c’e ft-à -d ire
l ’an 1131.
^ Levêque de Spire 6c l’abbé de Fulde qui avoient xxx
été députez à Rome pour la p a ix , revinrent en A l- ¡ „ ^ 1^ ki-
Iemagne , amenant avec eux trois cardinaux légats
du pape. Lambert évêque d’Oftie, Saxon prêtre du dulf'-
titre de S. Etienne au Mont Celius & Grégoire diacre
du titre de S. Ange , que le pape avoit envoiez par
le confeil des cardinaux 6c de tous les évêques d’Italie.
On avoit indiqué pour traiter avec eux une diete
generale a Viribourg, maislabience de l’empereur
empêcha de la tenir. Enfin • t elle fe tint à Vormes n i \ , . T ■HIM? t e .i.c c n c . t^ Z ^
au mois de Septembre a la Nativité de la Vierge I
& après plus d’une femaine de conférences la paix
fut conclue , & 011 dreffa un écrit où le pape Cal-
lifte parlant à l’empereur Henri, difoit : Je vous accorde
que les élections des évêques & des abbez du
roïaume Tcutonique , fe faffent en votre préience
fans violence ni fimonie : en forte que s’il arrive queL
S s iij