
— --------- H I S T O.IRE E e C L I S I AST I(^Hï._
An. i 148- tems marque ,.& le commença le vingt-deuxième de
Tom.n-cmc.t- Mars, qui étoit le lundi après.le quatrième dimanche.
Ro°h!de M.*d de carême. Il s'y trouva des évêques de France &
sigeb. d'Allemagne j & Thibaut archevêque de Cantorberi
y vint nonobftaht la défenfe du roi Etienne , ce qui
le fit recevoir favorablement du pape. Quelques
Ea£-ri'74.8*- ¿VgqUes d’Efpagne s’y trouvèrent.; entre autres les
deux archevêques de_ Tolede ôc de Tarragone.
A ce concile fut amené un gentilhomme Breton
nommé Eon de l’Etoile, homme prefque fans let-
otto.i.Trid.c. très , quffe difoit être le fils de Dieu 6c le juge des
4 4 vivans Sc des morts, fur l’allufion groifiere de fon
npm. avec le mot latin Eum dans cette concluiion des
exorcifmes, Psreum qui judicaturus eji-, & dans celle des
oraifons , Pereumdem. Cette imagination toute abfurde
qu'elle é to i t , ne laiiTa pas de lui fervir à féduire une
grande multitude de peuple ignorant des extremitez
de la France., c’eft-à-diresde Bretagne &c de Gafco-
gneron pretendoit même qu’il faifoit pluficurs merveilles
par. l’opération des démons. Après que quelques
feigneurs eurent en v^in eifayé de l’arrêter , il
fut pris par l’archevêque de Reims avec fes principaux
difciples. On le prefenta au concile, où étant interrogé
par le pape , il ne répondit que des impertinences,
&c fut jugéinfenfé plutôt qu’heretique : l’archevêque
de Reims qui favoit amené ,. obtint qu’on lui
fauvât la vie , mais on chargea l’abbé Suger comme
regent en France, de l’enfermer; & il le mit dan s une
étroite prifon, où ce miierable mourut peu de tems
après. Quelques-uns de fes difciples furent livrez au
bras feculier, & fe laifferent brûler, plutôt que de
renoncer à leur folie.
L i v r e S o i x a n t e - N e U v x e ’m e , ¿5.9
Ce concile fit plufieurs canons, la plupart répétez
des conciles p-rccedpns, &: rapportez diverfement
en divers exemplaires. Voici lés plus remarquables.
Si un clerc reçoit les revenus d’une eglife qu’il ne def-
fert pas, il fera excommunié jufquesà ce qu’il ait re-
ftitué tout ce qu’il en a perçu injuftement; &c le prêtre
qui aura cependant deifervi cette églife, fera dégradé.
Défenfe aux prêtres de fe rendre chapelains
des feigneurs, finonpar permiffion de l’évêque dio-
cefain , & après luiavoirfait ferment d’obéïr en tout
à fes ordres. Défenfe à eux de celebrer l’office di vin
dans les fortei-elfes, après qu’il a été interdit dans
quelque églife du même lieu. Défenfe d’arrêter les
clercs, les mettre en prifon ou aux fers, en tirer rançon,
ou retenir des otages : fous peine d’anathême,
& d’interdi.étion du lieu où ils feront détenus, fit
de tous les lieux appartenans au feigneur qui les aura
pris. On ne celebrera point dans le lieu où fera un
excommunié , même en prefence du roi ; fous peine
aux chapelains de la cour ou aux prêtres des lieux ,
de dépofition ôi de perte de Benefice.
Les évêques Se les clercs éviteront dans leurs habits
la variété des couleurs-, les découpures & les or-
nemens fuperflus. Nous avons vu les plaintes de S.
Bernard contre cet abus. On déclare nuls les mariages
des ecclefiaftiques conftituez dans les ordres fa-
crez , des religieux Sc des religieufes ; &c on ordonne
aux chanoineffes 6e aux autres religieufes d’obferver
la clôture & la vie commune. Défenfe aux laïques
de poifeder les dîmes-ecclefiaftiques, fait qu’ils les
ayent reçues des évêques, des rois, ou de quelques
perfonnes que cefoit. Les avouez des églifes ne pren-
O o o o ij
Moertenne Col-
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£. 14.
C. 4. 5.
c. 7. 8.
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n. Opufc,n. c. 1.
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9. 7.
c. 4.
c. 8.
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