
n i . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j i e .
comme avoir fait à Florence Pierre Ignée,cinquante
<*• ans auparavant, &c en forcit de même fain &. fauf,
iî. C ’eit ce qui cft raconté plus en détail par Landulfe
de S. Paul fon neveu qui a écrit cette hifloire.
Deux ans après le prêtre Liprand fut appelle à un
concile de Rome , ou le pape n’approuva point tgi.
preuve du feu qu’il avoir faite , & toutefois le confirma
dans fes fonctions de prêtre ; mais il fit jurer
Groifolan, qu’il n’avoit point contraint Liprand à.
faire cette épreuve, déclarant que s’il ne s’en fût juf-
t i f i é il l’eût dépofé de l’épifeopat. Après ce ferment
le pape le renvoïa à fon fiege ; mais il n’y fut pas pai-
fîblc ; & quatre ans durant il y eut guerre civile dans
le Milanez entre les deux partis. Enfin les amis de
Groifolan lui confeillerent d’aller à Jerufalem , & il
laiffa pour fon vicaire Arderic évêque de Lodi. Pendant
fon abfence les deux partis s’accordèrent aie re-
s+. jetter, & élurent pour archevêque de Milan le prêtre
Jourdain de Clive le premier de Janvier 1112.. Mai-
nard archevêque de Turin , alla auilï-tôt à Rome ,
&c obtint du pape l’étole pour Jourdain, à la charge
de prêter un ferment, qu’il différa de faire pendant
fix mois ; mais fur le bruit qui courut que Groifolan
revenoit de Jerufalem, Mainard revint à Milan &
mit l’étole fur l’autel de S. Ambroife où Jourdain la
prit.
Groifolan étant de retour , traita Jourdain de parjure,
à caufe du ferment qu’il lui avoit fait autrefoisj
& la guerre civile recommença. Enfin l’afFaire fut
jugée au concile de Rome comme il a été dit ; mais
Groifolan ne retourna point à fon évêché de Savone,
il demeura à Rome dans le monaftere de S. Sabas,
L i v r e s o i x a n t e - s ï x i e ’ m e . 1 1 3
& y mourut l ’annéefuivante 1117. lefixiéme d’Août. ~
Jourdain tint le fiege de Milan encore quatre ans, & N' 111 ‘
mourut le fixiéme d’Oétobre 1120. Pierre Groifolan f ' l%7'
fe trouve auifi nommé Chryfolan : il étoit fçavant
& eft compté entre les écrivains ecclefiaftiques. Nous
avons de lui un difcours pour la proceifion du faint
Efprit contre l’erreur des Grecs, écrit en grec & adreifé
\i» a 1 • y-k • Ht - P' *7$ -¿p.Baron: a l empereur Alexis Comnene. Un croit quil com- au. 1H6,
pofa cet écrit à Conftantinople,foit en allant à Jerufalem
, foit en revenant.
Quinze jours après la fin du concile de Rome , xxxix.
e’eil-à-dire le dimanche des Rameaux vingt-fixiéme Comre™pjpe°me
de M ars de la même année 111 fî. Pierre prefet de petr- pî/i n. r/.
Rome étant mort, quelques féditieux élurent pour
fon fucceifeur fon fils qui étoit encore très-jeune ; & CalPn IT c-
le jeudi-faint, comme le pape commençoit la meife
& en étoit à la première oraifon , ils le lui préfen-
terent entre fon trône & l’autel, demandant qu’il le
confirmât dans la charge de prefet. Comme le pape
ne leur répondoit point &c continuoit l’office, ils s’irritèrent
, & criant à haute voix , ils prirent Dieu à
témoin , que s’il ne leur répondoit favorablement, il
verrait le jour même des eccidens funeftes. Le pape
leur dit enfin, que les fonctions de cette fainte journée
l ’empêchoient de vaquer à cette affaire, & qu’il leur
ferait enfuite une réponfe convenable. Nous en ferons
, reprirent-ils , félon notre volonté , & fè retirèrent
en tumulte.
Le lendemain qui étoit le vendredi-faint, comme
le peuple , fuivant l’ancienne coutume , alloit nuds
pieds vifiter les lieux fainTs & les cimetieres des martyrs
: ces féditieux armez engagèrent par ferment