
A n. i 137.
V. Sofl-10. Tei,
tom• 4*
S«/». Uv» X XV.
* 3?.
Hte p. 311*
506 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
çut très-devotement le corps Sc le fang de notre Seigneur
: puis comme s’il eût commencé à fe mieux
porter, il retourna à fa chambre , il fe fit porter à
Melun Sc delà à S. Denis ; 8c par tout le chemin on
accouroit des châteaux Sc des villages pour le recommander
à Dieu , le peuple quittoit les charuës 8c ve-
noit prier pour ce prince, qui leur avoit confervé la
paix. Il arriva à cheval à S. Denis -, Sc s’étant profter-
né devant les chaifcs des martyrs, il leur rendit grâces
avec larmes, Sc leur demanda la continuation de
leurs fuffrages.
Il lui vint alors des envoyez de Guillaume duc
d’Aquita ine , qui lui aprirent que ce prince étant
allé en pelerinage à S. Jaques, étoit mort pendant le
voyage : mais qu’avant que de partir Sc encore dans
le chemin, il avoit laiifé au roi le pouvoir de marier
fa fille Alienor , Sc de garder fon état. Le roi accepta
cette offre avec plaifir, Sc promit de faire époufer la
princeffe à Loiiis fon fils aîné : qu’il fitauffirtôt partir
bien accompagné pour aller prendre poffelfion de
l ’Aquitaine Sc accomplir fon mariage. Le duc Guillaume
étoit mort àCompoftelle même, devant l’Autel
de S. Jacques, le vendredi faint neuvième d’A v r il
de la même année 1137. Les écrivains plus modernes
l’onc confondu avec fon pere, avec S. Guillem du de-
fert, plus ancien de trois cens ans , Sc avec S. Guillaume
ermite mort en 1137. Sc en ont compté plu-
fieurs fables.
Le roi Loiiis le gros étoit revenu à Paris, où les
chaleurs exceffives du mois de Juillet le firent retomber
dans la diffenterie, qui le reduifit à l’extremi-
té. Il fit venir Etiene évêque de Paris Sc Gilduin
L i v r e S o i x a n t e - H u i t i e ’me . 407
abbé de S. Victor , auquel il fe confeffoit plus familièrement,
parce qu’il avoit bâti ce monaftere de fond
en comble, il réïcera fa confeffion Sc reçut encore le
viatique. Il vouloit fe faire porter à faint Denis pour
accomplir fon voeu de prendre l ’habit monaftique,
mais là maladie ne lui en donna pas le tems. Il fit
donc étendre un tapis à terre, Sc par deflus des cendres
en croix fur lefquels on le coucha; Sc ayant
fait le fignc de la croix, il y mourut le premier jour
d’Aouft 1137. il étoit âgé d’environ cinquante-fix
ans, Sc en avoit régné vingt-neuf : il fut enterré à
S. Denis : fa vie fut écrite par l’abbé Suger, Sc on en
lifoit des leçons à l’office de fon anniverfaire. Loiiis
fon fils aîné lui fucceda à l’âge d’environ dix-fept ans,
Sc en régna quarante-trois : on le nommoit Loiiis le
jeune, pour le diftinguer de fon pere, Sc ce furnom
lui eft demeuré
En Italie fi-tôt que le roi Roger eut apris que l’empereur
Lothaire s’étoit retiré f i l revint de Sicile , entra
en Poüille, mit tout à feu Sc à fang, reprit la plupart
des villes; entre autres Capouë, qu’il ruina par
le fer Sc le feu ; fans épargner les églifes. Benevent fe
rendit par la crainte du même traitement, Sc reconnut
de nouveau l’anti-pape. Alors le pape Innocent
envoya S. Bernard pour effayer de moyenner la paix
entre le roi Sc Rainulfe nouveau duc de Poüille. Le
faint abbé prédit au ro i, que s’ildonnoit bataille, il
la perdroit : mais le roi voyant fes forces beaucoup
fuperîeures, méprifa cette prédidion , Sc attaqua le
duc qui le battit, en forte qu’il s’enfuit honteufement.
Alors le roi écouta les propofitions de paix, 8c convint
avec Bernard , qu’il viendroit trois cardinaux
A n. i 137.
Chr. Mauiin
X L IV .
S. Bernard à
Salerne.
Chr. Benev.
Chr. Cafî. rv.
iiy.
Vita Bern. lib•
1 1. c%