
Z 4 * H i s t o i r e E c c l e s i a s t i QnprE.
-— | ■ c re , puis évêque de Conimbre. Maurice fit le voïage
A N. 1118. de Jerufalem vers l’an 1108. & paffa à Conftantino-
pie , où il fut chéri des grands & de l’empereur
Alexis : après avoir emploie trois ans à ce voïage, il
revint en Portugal, où faint Geraud archevêque de
Brague étant mort , il fut élû pour lui fucceder l’art
1110. Pour faire confirmer fa tranilation & recevoir
le pallium , il alla à Rome , où le pape Pafcal II. lui
accorda l’un & l’autre , moyennant un prefent confi-
•tifi.4- dcrable. Murice foutint vigoureufement la dignité
de fon fîege contre Bernard archevêque de Tolede ,,
qui vouloir l’affùjettir à fa nouvelle primarie confirmée
par le pape Pafcal , & qui fe prévalait contre-
lui de fon autorité de légat en Efpagne. Maurice
alla à Rome en m j . implorer le fecours du pape r
480. qui après avoir plufieurs fois averti Bernard de cciTer
fes vexations, lui déclara enfin qu’il le déchargeoit
de fa légation fur la province de Brague , afin que
Maurice y put exercer plus librement fa jurifdiéfcion.
La lettre eft dattée d’Anagnia le troifiéme de Novembre.
Maurice demeura long-tems en Italie à la pour-
fuite de cette affaire ; &c le pape Pafcal connoiffant fa
capacité , le fitfon légat pour traiter la paix avec l’empereur
Henri, que Maurice en cette qualité couronna
en l’abfencedupape , comme il a été dit : mais le
pape le trouva mauvais, & excommunia Maurice
au con c iled eB en e v en t.il demeura donc auprès de
l’empereur , qui fe tenant offenfé que Jean de Gaëte-
fe fût fait facrer fans fonconfentement,fit élire pape
celui-ci fous le nom de Grégoire V II I. le quatorzième
de Mars 1118..
r L i v r e s o i x a n t e -s i x i è m e .' 143
Le pape Gelafeétoit encore à Gaëte quand il apprit
cette nouvelle , & auifi-tôt il écrivit au clergé &
aux autres fideles de Gaule en ces termes : Après notre
éle&ion l’empereur eft venu furtivement à Rome
; ce qui nous a obligé d’en fortir. Il a demandé
enfuite la paix par menaces, difant que fi nous ne
î’en aifurions par ferment *, il uferoit de fon pouvoir.
Nous avons répondu que nous étions prêts à terminer
le différend entre i’églife & l’é ta t , foit à l’amia-
bles, foit par juftice dans le lieu & le tems convenables,
à Milan ou a Cremone à la faint Luc prochaine ;
ôc cela par le confeil de nos freres ,que Dieu a établis
juges dans l’églife. J’entens les évêques. La lettre
continue : A u ifi- tô t, c’eft- à-dire , le quarante-quatrième
jour après notre élection , il a intrus dans l’é-
glife Maurice évêque de Brague , excommunié l’année
paifée par le pape Pafcal au concile de Benevent,
& qui autrefois en recevant le pallium par nos mains,
avoit fait ferment de fidélité au même pape & à fes
fucceffeurs, dont je fuis le premier. En cette entre-
prife l’empereur n’a eu , grâces à Dieu , perfonne du
clergé Romain pour complice ; mais feulement des
Guibertins , Romain de faint Marcel , Cencio de
faint C hry fogone,Teu zonquia long-tems ravagé le
Dancmarc, Nous vous ordonnons donc qu’après en
avoir délibéré en commun , vous vous prépariez,
comme il con v ien t, à venger l’églife votre mere.
Gelafe écrivit auifi à Bernard archevêque de Tolede ,
&£ aux évêques d’Efpagne , d’élire un autre archevêque
de Brague à la place de Maurice : enfin il écrivit
au clergé & au peuple de Rome , de l’éviter comme
un excommunié. Il tint enfuite un concile à Ca-
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