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Lettres à Vale-
ran de N^ura-
feour^
De Anima, ¿rc,
/»15.J. ap. Dodeth.
fin. 1094.
34 H i s t o i r e E- c e t e s i a s t i q u 'E.
dans l’aiTemblée du peuple pour Ton utilité ?
On ne doit pas dire que le S. Efprit procédé prin-
cipalement du Pere , fi l’on entend par là qu’il procédé
du Pere plus quedu F ils , ou avant que de procéder
du Fils ; mais on le peut dire pour fignifier que:
le Fils tient du Pere cela même, que le S. Efprit procédé
de lui. Enfin on ne peut douter que le S, Efprit
ne procédé du Fils, puifque cette vérité, eft démontrée
paruneconiequence neceffàir-e des autres veritez.'
que les Grecs croient comme nous touchant le myf-
tere de la Trinité ; & que de leur opinion fuivent
des erreurs qui détruifent ces veritez. C ’eft la fubf-
ftance du traité :de:S. Anfelme fur la proceffion dis
S. Efprit.
Valeran.évêque de Naumbourg en Saxe , voulant*
repondre à-des Grecs venus en Allemagne,apparemment
à la cour de l’empereur Henri, auquel cet évêque:
étoitattaché,confulta AnfeLmefurlesdeux queftions»
du S. Efprit &,des azimes. Anfelme lui répondit : Si
j’étois certain que vous ne favorifez point le,fuccef^
feur de Néron & de Julien l’Apoftar contre le fuccef-
feuE-de S. Pierre j je vous faluçrois comme évêque avec
refpcét & amitié-; mais* parce que nous ne devons1
manquer à perfonne pour la défenfe de la "vérité que:
vous cherchez contre les Grecs qui font venus chez
vous , je vous envoie l’ouvrage que j’ai publié contra
eux fur la proceffion du S-. Efprit.
Il traite enfiuite-la queition, de l’ufiage des azimes
a.ü, faint facrifice , montre premièrement que la
foi n’y-eft point intereffée, & que l’eifence du facri-
ficc fubfifte également,foit qu’on offre du painlevé
8U:du pain,fans levain, : qu’il eft toutefois pluscon-
L;î V R. E SO IX A N T E~CI N QÜ I E’M E. -3y
venable d’uièr du pain fans levain, & qu’en cela nous 1 ■ >
ne judaïfons point, puifque nous nelefaifons point A n . u o t .
pour imiter les Juifs,, non plus que celui qui pendant
la femaine de Pâque mangeroit du pain fans levain ,
parce qu’il l’aimeroit mieux , ou parce-qu’il n’en au-
roit point d’autre,
Valeranéerivit enfin te à S. Anfelme, pourlecon-
fulterfurla diverfité des cérémonies qui s’obfervoient Ii7‘
en divers lieux dans la célébration du faint facrifice,
particulièrement les fignçs de-croix que l’on fait-fur
ïffioftie & fur le calice-; & l’ufage de couvrir le calice,
foit avec le*eorporal, foit avec un linge plié:ce qu’il
prétend n’être pas convenable , parce que J. C . fut
expofé nud fur la croix. A la fin delà lettre il ajoute:
l ’églife catholique glorifie Dieu de mon changement:
d’adverfaire de l’églife-Romaineqe fuis devenu très-
agréable au papeEàfcal & admis dans les confeils
avec les cardinaux. J’étois toutefois à la cour de l’empereur
Henri,comme Jofeph àceile de Pharaon,fans
participer à fes pechez.
Anfelme dans fa réponfe faluë Valeran comme
évêque, & le félicité de-fa réconciliation avec Le pape :
puis répondant à fes queftions il dit : qu’il feroit
bon que l’on célébrât les facremens d’une manière
uniforme par 'toute l’églife ; mais quand ces diver-
fitez ne touchent point à la fubftance du facrement,
il faut plutôt les tolerer en paix , que les condamner
avec fcandale. E t elles font venues des différentes maniérés
dont les hommes jugent des convenances &c
des bienféances. Quant à l’ufage de couvrir le-calice
il dit : Quoique J. C . ait été crucifié hors la ville & à
•découvert, on a toutefois r.aifon d’offrir Je faint faî£
ij