
ij4 H i s t o i r e E c c e e s t a s r r cute:
------------- Terracine, Galon de Léon , ôc par Robert cardinal:
A n . m r . du titre de S. Eufebe , Ôc Grégoire du titre des faints.
apôtres. Il fut fouferit par ceux qui aiïiftoient au concile.
Deux évêques r Brunon de Segni ôc Jean de
Tu feula ni, ôc deux cardinaux, Pierre dé S. Sixte , ôc
Alberic de fainte Sabine, quoiqu’ils fuifent àRome,,
n’affifterent pas au concile : mais enfuite aïant lu la;
condamnation du privilège, ils Tapprouverent comme
les autres.
if. 12. , On rapporte à ce concile une lettre du pape Pafcal
au roi Henri & aux empereurs íes fucceffeurs , où il
dit: La loi divine ôc les faints canons défendent aux
évêques de s’occuper d’affaires feculieres,. ou d’aller à
la cour , fi ce n’eft pour délivrer les condamnez ôc
les autres qui font dans l’oppreffion. Mais dans votre
roraume on contraint les évêques & les abbez même
à porter ies armes: ce qui ne fe fait gueres fans
commettre des pillages, des facrileges, des incendies
ôc des homicides..Lesminiftres de l'autel font devenus
les miniftres delà cour, parce qu’ils ont reçu desrois
des villes, des tours, des duchez, des marquifats,,
des droits de monnoïe& d’autres biens appartenans à
l ’état : d’ou eft venue la coutume de ne point facrer les
évêques qu’ils n’aïent reçu l’inveiliture de la main du
“foi. Ges deiordres ont excité nos prédecelfeurs Grégoire
V I I . & Urbain II. à condamner en plufieurs;
conciles ces inveûiturcs, fous peine d’excommunication
j ôc nous confirmons leur jugement dans ce
concile;
Nous avons donc ordonné qu’on vous lailïat à:
vous notre cher fils Henri , qui êtes maintenant par
aotre miniftere empereur Romain, & à votreroïau-
L i v r e s o i x a n t e -s i x i e ’m e . i y j
me, tous les droits roïaux qui manifeftement appar-
tenoient auroïaume du tems de Charles , de Louis ,
d’Ottoh , ôc de vos autres prédeceifmrs. Nous défendons
auifi aux évêques ôc aux abbez d’ufurper les
droits roïaux,ni les exercer quedu cotifentement des
rois r mais les églifes avec leurs oblations & leurs
domaines demeureront libres , comme vous avez
promis à Dieu au jour de votre couronnement. Le
pape raconte enfuite la maniéré dont il fut arrêté
par les gens de l ’empereur , ôc la lettre femblenn-
A N. 111 !..
parfaite.
Godefroi de Viterhe auteur du même fîecle , dit s»irfr.
qu’en ce concile de Latran Je pape Pafcal voulut re- '7'/‘' îo8'
noncer au pontificat, s’en jugeant indigne , à caufe
de cette conceftion faite à l ’empereur : qu’il quitta la
mitre & la chape, & pria le concile d’ordonner fans
lui ce qu il jugeroit à propos : mais que le concile ne
voulut point recevoir fa démiffion , & l’obligea à
garder 1a dignité , tournant toute fon indignation
«contre Henri V . qui fut déclaré ennemi de 1eglife
comme fon pere.
Entre plufieurs lettres que le pape Pafcal écrivit
lur ce fujet, nous en avons une à Gui archevêque de
V ien n e , & légat du faint fiege, où il l’exhorte à demeurer
ferme, en cas que les barbares , c’eft à-dire,
les Allemans, veulent ébranler fa confiance, foit par
menaces, foit par carcfles. Puis il ajoute : Quant à ce
que vous defîrez fçavoir , voici ce qui en eft. Je déclare
nuls & je condamne à jamais les écrits faits au
camp ou j etois retenu prifonnier, touchant les in-
^euitures y & je me conforme fur ce fujet à ce qifont
■en donne les canons des apôtres, les conciles ôc nos
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